Les chansons de mes colonies de vacances

Souvenirs, souvenirs musicaux... Il m'arrive souvent de repenser à ces chansons que j'ai apprises et chantées lors des colonies de vacances auxquelles j'ai participé de 1983 à 1992, pendant mon enfance. J'ai eu l'idée d'en faire un post pour remémorer cette époque folklorique.


La chanson de colonies de vacances qui m'a le plus marqué est celle que j'ai apprise à l'âge de huit ans, en 1986, si je me souviens bien. Pour m'avoir fait découvrir Renaud, je ne remercierai jamais assez la formidable équipe d'animation de l'époque. Ah puis Germaine ! Quelle pédagogie révolutionnaire !


Pendant cette même période, une chanson de 1972 était encore populaire auprès des jeunes animateurs et amateurs de guitare. Je me souviens d'un après-midi où, du haut de nos 8 ans, munis de nos opinels, nous partions dans les bois pour tailler des bâtons de marche dans les malheureuses branches, avant que l'animateur nous rassemble pour pousser la chansonnette. En y repensant, le noisetier est incroyablement résistant, car le bâton que nous avons fabriqué traîne encore des années plus tard chez ma mère. Elle l'a même emprunté un jour pour parcourir une partie des chemins de Saint-Jacques. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça... bref, j'ai même l'album "Mon frère" en format vinyle de ce bon Maxime Lefoxterrier (Oh oh...) précisément pour cette chanson.



Céline, Santiago, Le petit âne gris... Des chansons de Hugues Aufray il y en a eu à gogo en colo ! Mais Stewball c'est vraiment celle du saltimbanque qui m'a le plus bouleversé. Bah oui, cette histoire épouvantable d'un cheval qui meurt comment ne pas l'oublier ? 


Allez, une incontournable et beaucoup moins déprimante ! Devinez ce que je faisais chanter aux gamins quand je suis devenu animateur à mon tour ? Singing aye aye youpi youpi aye ! (avant de chanter celle qui descend de la montagne sur son chariot chargé de foin...)


À cette époque, j'ai également eu droit au répertoire de Johnny. Encore une fois, une chanson aux paroles très éducatives pour les enfants que nous étions. Haha, on pourrait dire que c'était de la prévention contre la délinquance. Quoi qu'il en soit, grâce à la collection de disques de ma mère, j'ai pu découvrir la version originale de The Animals, qui, elle, est devenue une balise sur l'océan de ma vie.



Oui, nous chantions aussi (sans le comprendre vraiment) des chansons à boire, mais la colonie du nom de La Bernède était à Prats-de-Mollo-la-Preste, un charmant village de montagne entouré de remparts et sa vieille ville médiévale aux ruelles pavées de galets, dominée par le fort Lagarde construit par Vauban. Alors, je me prenais pour un chevalier et je voulais bien être enterré dans une cave où y a du bon vin, même à sept ans, c'est marrant oui oui oui !



Tant que nous y sommes, continuons à trinquer ! Au moins, cette chanson sur l'amitié m'a permis de connaître et découvrir le répertoire de Graeme Allwright très jeune, une aubaine.



Mais chanter l'alcool n'est-ce pas moins pire que de célébrer la mort d'un pendu ? (Jean Petit qui danse)
Alors on remet un coup, avec Fanchon ! Vous savez, celle qui fût baptisée avec du vin forcément !



Sans transition (quoi que, parlons de chasse) : Nagawicka !
La chanson raconte l'histoire d'un petit indien nommé Nagawicka qui rêve de chasser le grand bison avec son arc. D'aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours aimé chanter celle-ci. En vrai quand j'étais petit j'adorais chanter, mimant même Claude François sur le lit de ma chambre (pour l'anecdote inutile). Bon, je continue toujours mais pas que sur du Cloclo et c'est clairement à cause des chansons à boire de l'époque.



En y repensant, Les jolies colonies de vacances de Pierre Perret résume à demi-mots ce que j'ai pu vivre jusqu'à mes dix-douze ans... Un temps vraisemblablement révolu. Pas que c'était mieux avant, mais j'y repense toujours avec une pointe de nostalgie. Moi qui rêvait de rester un enfant toute la vie, les années qui passent, le temps qui file, c'est la fuite de l'innocence que j'essaie de retenir tant bien que mal. Mais Pierrot a toujours prouvé que l'on peut rester un enfant toute sa vie. 



Début des années 90. Première rencontre avec Jacques Higelin. Un rayon de lumière musicale au milieu des tempêtes de cauchemars que j'ai pu vivre dans cette colonie de vacances - Maison de cures pour enfants au nom ironique de "Clair Soleil" à Luchon. Vingt-cinq ans plus tard j'y suis retourné. Une croisade pour l'enfant que j'étais, elle venait d'être rasée.


Préadolescence, une colonie perdue dans les montagnes catalanes et un slow mémorable sur Win Of Change des Scorpions. Mon "Reality" à moi et enfin, premier vrai baiser lors d'une boum. Elle s'appelait Marie.  Étant déjà un grand sentimental à l'époque, j'ai "emprunté" le 45 tours à l'animateur. J'ai même pris deux disques, dont Quand tu serres mon corps de Pacifique (mais là, je n'avais pas mis la langue). Je n'ai jamais répondu à la lettre de Marie, mais j'ai toujours les deux disques.



En 1994, mon beau-père en a assez de me voir traîner à la maison. J'ai abandonné le football, je ne veux rien faire, déjà que j'étais bête, en plus, je deviens adolescent. Il a donc décidé, un bel après-midi de septembre, de m'emmener (contre ma volonté, bien sûr) chez les Scouts de France pour m'apprendre la vie. Le portail est fermé chez les cur'tons. Le paternel, par substitution, bien décidé à ne pas rentrer bredouille, me traîne deux rues plus loin pour rejoindre le local d'un autre style de scoutisme : les Éclaireuses et Éclaireurs de France. Le local est ouvert, je suis inscrit, et très rapidement, je vis ma deuxième naissance.

Sortez vos diapasons !

 











...et lorsque je deviens animateur à l'aube de mes 17 ans chez les Éclaireuses et Éclaireurs de France, je chante en toute innocence aux louveteaux : " - Germaine Germaiiiiine, une java ou un tango, c'est du pareil au même pour te dire que je t'aiiiii-me et qu'j'aime la Kanterbraü Oh Oh !"

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