De Calm - Disparue Juliette

Tiens, un nouveau petit coup de cœur !! Bon, c'est sans surprise, celui-ci je l'attendais impatiemment. Je me languissais de poser mes oreilles sur le troisième album de De Calm. C'est chose faite, et je ne peux plus, je ne veux plus le lâcher.


Un son, une couleur, une ambiance, une voix, une pop qui roule sa bosse tranquille et racole facile, des allures détendues qui assurent, une évidence qui flâne sur les plaines immenses de la chanson française. L'univers de De Calm nage dans une belle poésie, des mots, de délicates chansons à séduire n'importe quel émotif anonyme. C'est un nouvel album touchant de mélancolie, c'est un troisième album percutant de romantisme. Après Les Plongeoirs, après Amour Athlétic Club, Disparue Juliette est une nouvelle bande-son d'une vie que l'on déguste lentement, passionnément. Le refrain sur Alligator est juste fabuleux. Ces chœurs qui s'envolent, c'est le mien qui décolle. Dans cette narration saupoudrée d'ironie, les mots de De Calm sont une espèce saugrenue, délicate, un instant rare que j'écoute d'une dépendance pathologique. Et quand le duo laisse onduler une mélodie légère sur Miser sur nous, j'aime m'abandonner par ce piano en suspension, par ce paysage qui timidement se déchaîne avant de se calmer dans une mer de silence abasourdie par les notes d'un piano nocturne. Les vainqueurs, troisième morceau démarre funky et montre que les sommets musicaux de l'album n'ont pas la même hauteur. En toute authenticité, Guillaume Carayol et Mickaël Serrano bâtissent, avec Mako à la production, l’un des fidèles collaborateurs de Daho, un ensemble de onze chansons, toutes abordées avec un soin manifeste. Où le plaisir se ressent, l'ombre de l'album à une allure magnifique qui entoure chaque morceau et m'embarque vers cette démarche musicale pop percutée d'une addiction, créant un joli coup de cœur.

J'ai en tête un vent bleu / Une porte cochère / Qui s'ouvre sur nous deux / Ton regard est sévère
Je décore le passé / En beuglant si fort / Que les jours dorlotés / Deviennent Alligator

L'enthousiasme de L'existence, me fait penser à l'univers de Benoit Dorémus. Cette chevauchée de mots sur une musique un peu folk, un peu rock, j'aime beaucoup ça. Et telle une montagne russe, suit Il fait froid. Une attaque romantique, avec la voix sortie d'un rêve d'Éloïse Lormand et les assauts de cordes et de piano... C'est sublime. D'ailleurs ça sera la même pour moi avec Les rues qui nous séparent parce qu'il y a toujours ce piano, cette voix douce, ces histoires d'amour... Et ces histoires qui nous marquent avec La bonté est bizarre, pudique et inspirée par les événements tragiques du Bataclan. L’entraînant La soirée, morceau très pop, fait la part belle à la batterie de Philippe Entressangle, et me donne l'occasion de penser (et de l'écrire) que Guillaume et Mickaël se sont fait plaisir avec de tels partenaires. On retrouve aussi Marcello Giuliani à la basse, Salomé Perli au piano, cordes, Eloise Lormand, Renaud Marquié et Yann Lefebvre aux choeurs... Et Mako évidemment aux claviers, au rhodes et à la programmation (exceptionnelle).
Coup de cœur crescendo aussi pour Fabrique. Quelle puissance dans le son, quelle puissance dans les mots. Quelle claque ! Et si la plume peut paraître pessimiste par-ci par-là, il reste à la fin de l'écoute entière des onze titres, une pure bouffée d'espoir. Oui c'est vrai, c'est un album qui fait du bien.  


Encore une fois, De Calm débarque avec un disque qui tourne en boucle, car il est comme ces albums que l'ont ne se sépare jamais. Il a quelque chose de plus, une petite étincelle, une chaleur, un murmure, une caresse... 

Tracklist
01 - Alligator
02 - Miser sur nous
03 - Les vainqueurs
04 - L'existence
05 - Il fait froid
06 - Au bord des falaises
07 - La soirée
08 - Les rues qui nous séparent
09 - Fabrique
10 - La bonté est bizarre
11 - Le réveil

Date de sortie : 31 mars 2017
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