Yann Tiersen - Kerber

Ça commence par une esquisse... et le temps s'étire rapidement sur les sentiments. Tout en caresse, le gris de ce début d'automne flambe sous les notes d'un piano. Encore une fois, Tiersen sait faire parler les  émotions. Je vous le jure, cette rentrée 2021 est indéniablement délicieuse tant les très bonnes sorties pullulent de partout et dans tous les sens. Une rentrée tellement abondante que j'en perds l'Ouest jusqu'à prendre un retard abyssal dans mes chroniques. Mais promis, elles arrivent ! 


Un retard dû également à ce disque absolument somptueux que j'écoute avec insistance ces derniers jours. Onzième album de notre bonhomme de Ouessant qui nous fait tout vivre en sept chansons et dont les moments de grâce sont de partout : de l'ouverture mélancolique Kerlann et ce piano relevé de riffs électro très justes en passant par les aériens Ker Yegu ou Ker al Loch et l'évident Kerber, véritable apogée de l'ensemble.

À la première oreille c'est du Tiersen tout craché. À la seconde écoute, on réalise que le breton se réinvente encore et que Kerber et une expérience qu'il n'avait pas encore vraiment explorée. J’aurais voulu écrire plus longuement sur cet album. Dire à quel point il est renversant. Dire combien ces notes de piano jouées, comme un mantra, et qui sont le fil conducteur du disque, sont totalement envoûtantes. Expliquer comment l’alchimie entre les mélodies électroniques et l'acoustique d'un piano est parfaite, l’un complétant l’autre, sans jamais perdre le fil. Ce fil qui nous suspend à ces sept titres, qui n’en forment finalement qu’un pour s'évader. J'aurais voulu expliquer ce long voyage instrumental enregistré vers l'océan, à la fois ouvert sur le monde, sur la vie et totalement personnel, en soi. Et crier jusqu'à me saigner les cordes vocales combien la musique de Yann Tiersen peut apporter, comment elle arrive à charger de sens nos rêves, nos envies et nos regards à bien des égards. Mes rêves, mes envie, mon regard vers la rêverie, la mélancolie aussi, heureuse. L'espoir un peu, l'apaisement surtout. Serein j'écoute Yann Tiersen quand le besoin se faire sentir et je ferme les yeux, comme une ressource vitale, une bouffée d'oxygène, un anxiolytique naturel. Comme un cycle qui revient en même temps que l'automne et putain que c'est beau d'écouter un disque de Tiersen en automne. Et les yeux fermés, là tout de suite, je me revois traverser Ouessant en vélo, entre mille rêves. 


J’aurais pu dire tant de choses mais d’autres le font bien mieux que moi, alors je remets l'album, le casque sur les oreilles, j'y retourne sans en rajouter. De quoi se laisser submerger par les émotions pour enfin lâcher prise, quelques instants... ça fait du bien.

Tracklist
01 - Kerlann
02 - Ar Maner Kozh
03 - Kerdrall
04 - Ker Yegu
05 - Ker al Loch
06 - Kerber
07 - Poull Bojer

27 aout 2021
Mute


www.yanntiersen.com

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