Parce que c'est la plus belle chanson française de tous les temps ? Je crois qu'il n’y a aucune autre chanson qui me serre autant le cœur que Le temps qui reste de Serge Reggiani sur un texte de Jean-Loup Dabadie et une très belle musique d'Alain Goraguer. Je ne l’ai pas choisie parce que la voix fatiguée de son interprète me rappelle celle d'un grand-père que j'aurais aimé connaître, avec qui j'aurais pu découvrir la vie. Je ne l’ai pas non plus choisie parce que choisir Serge Reggiani, c’est choisir l'un des moyens le plus sûr pour éviter les jets de pierres des pédants du monde de la musique. Je l’ai choisie parce que, pour moi, c’est la plus belle chanson française de tous les temps. Et si quelqu’un venait à dire que ce n’est pas le cas, je le prendrais personnellement. C'est une de ces chansons que l’on ne découvre pas par hasard. Pour moi, et comme pour beaucoup de gens j'imagine, c'est par le film Deux jours à tuer avec Albert Dupontel qu...
Depuis quelques jours, je vois passer beaucoup d’éloges sur ce fameux disque bleu. J’aime bien Benjamin Biolay, sans en être un fan inconditionnel : quelques titres par-ci, par-là… En ouvrant ce matin mon application indispensable, Deezer, et suivant l’enthousiasme ambiant, j’ai décidé de me lancer, toute ouïe. Et paf, ni une ni deux, le premier titre, Le Penseur , commence par du violoncelle. Éperdument amoureux de cet instrument sensuel et tellement expressif, j’explose d’admiration et cela me suffit. Même s’il s’efface progressivement, laissant place à une mélodie céleste où guitare, flûte et saxo dansent dans l’espace, ce violoncelle introductif reste un véritable terrain d’envol pour mon âme. Ce premier titre m’emporte et me retient dans ce bleu comme l’horizon. C’est une promesse : celle du ciel, celle de la mer, celle des fresques colorées d’Amérique latine qui rendent la vie un peu plus heureuse. À travers ce bleu, Biolay semble vouloir ouvrir une fenêtre sur lui, sur nous, sur...
Il y a des voix qui ne pourront jamais s'éteindre. Des chants qui continuent de rôder sur nos platines, entre deux grésillements de vinyle et un souvenir qui revient toujours très vite. Celle de Philippe Pascal est de celles-là. Leader magnétique de Marquis de Sade, poète fiévreux de Marc Seberg, duo fantastique de Philippe Pascale, bluesman charismatique avec The Blue Train Choir… Il a laissé derrière lui un héritage incandescent : une cold-wave à la française, un rock fier, lettré, enlacé de poésies, à tout jamais dans la voie lactée de nos cœurs. Six ans après sa disparition, un collectif de musiciens, d'ami(e)s avant tout, reprend le flambeau et signe un disque-hommage qui ne sonne pas comme une simple commémoration, mais comme une célébration furieuse, évidente et émouvante. Ici, pas de respect feutré ni de gants blancs : on sent que les artistes invités ont voulu raviver la braise plutôt que polir la mémoire. Bien sûr, on entend la révérence, Philippe Pascal reste intou...
Voilà un album qui ne cède pas à l'urgence, ni aux effets de mode. À l'image de ce groupe, l'éternel retour de la formation est toujours un événement, une bulle hors du temps où l'élégance mélancolique se taille la part du lion. Leur nouvel opus, That's What the Music Is For , paru ce 17 octobre 2025, est la parfaite illustration de cette trajectoire singulière face à la fuite du temps. Je l'écoute aussi comme refuge pour ralentir. Je suis en vacances, je traîne, je regarde l'automne s'effeuillé doucement et je suis bien. C'est à ça que sert la musique. Après le somptueux In and Out of the Light (2020), The Apartments revient avec huit nouvelles compositions qui confirment le statut de Peter Milton Walsh son leader comme maître orfèvre de la chanson pop-rock au spleen raffiné. Dès les premières mesures de It's a Casino Life , je retrouve l'atmosphère enivrante et réconfortante des Apartments : une pop de chambre ample et cinématographique,...
Je suis un homme ordinaire, mais quand arrive cette chanson (jamais par hasard) je suis tout sauf commun. Je crois que mon visage s'illumine de cette lueur musicale, une lumière qui ne vient pas du soleil, mais d’une voix qui m’enveloppe, celle de Jacques Higelin . Tombé du ciel s’élève comme un souffle dans l’air. Les premières notes s’immiscent sous ma peau, et tout ce qui pèsent sur les épaules disparaît, s’évapore comme une brume matinale. Parfois je ferme les yeux, laissant la mélodie se mêler à la danse du vent. Parfois je regarde les étoiles s'il fait nuit. Je regarde vers les cieux dès fois que… un chanteur de charme ou un pot d’fleurs… Les mots, ces mots, s’accrochent au cœur comme un poème ancien que j'aurais toujours connu sans jamais l’avoir appris. La gravité s’éloigne, comme si Higelin me tendait la main pour m’arracher au sol. Je ne suis plus assis, je plane. Amoureux. Les souvenirs, les regrets, les doutes, les erreurs, les chagrins s’effacent, balayés par ...
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