Parce que c'est la plus belle chanson française de tous les temps ? Je crois qu'il n’y a aucune autre chanson qui me serre autant le cœur que Le temps qui reste de Serge Reggiani sur un texte de Jean-Loup Dabadie et une très belle musique d'Alain Goraguer. Je ne l’ai pas choisie parce que la voix fatiguée de son interprète me rappelle celle d'un grand-père que j'aurais aimé connaître, avec qui j'aurais pu découvrir la vie. Je ne l’ai pas non plus choisie parce que choisir Serge Reggiani, c’est choisir l'un des moyens le plus sûr pour éviter les jets de pierres des pédants du monde de la musique. Je l’ai choisie parce que, pour moi, c’est la plus belle chanson française de tous les temps. Et si quelqu’un venait à dire que ce n’est pas le cas, je le prendrais personnellement. C'est une de ces chansons que l’on ne découvre pas par hasard. Pour moi, et comme pour beaucoup de gens j'imagine, c'est par le film Deux jours à tuer avec Albert Dupontel qu...
Je sors de ma Bretagne pour m’enfoncer dans les lumières de la capitale avec dans le cœur une excitation fébrile : voir enfin Pub Royal au Dôme de Paris. Fan inconditionnel des Cowboys Fringants, j’avais rendez-vous avec un nouveau rêve, une parenthèse de poésie et de fureur tendre, une comédie musicale née de leurs chansons qui brasse les émotions comme une pinte en fin de soirée : généreusement, puissamment, authentiquement. On y entre pour boire un verre et on en ressort bouleversé. Pub Royal c'est un bar pas tout à fait comme les autres. Situé entre les vapeurs de bière et les soupirs d’âmes égarées, ce pub devient le théâtre de rencontres improbables, de confessions ivres et de révélations inattendues. Ici, les verres trinquent autant que les cœurs s’ouvrent. D'ailleurs, ils ont ouvert le mien à vif pour une ivresse sans égal. Dès les premières notes, j’ai senti ma vie entière frissonner. C’était comme rentrer chez soi dans un lieu inconnu. Et puis j'ai pleuré, évide...
Rien de ce qu'ils disent sur Bertrand Cantat ne m'intéresse, j'écoute seulement de la musique, le nouveau disque de Détroit et la poésie s'occupe du reste. Ici, le vent est l'hôte. Je n'en finis pas de le voir tourner dans les airs… Tout est rumeur, tout est soupir, mais comme assourdi dans les parages des landes. Puisqu'il s’agit d’un disque délicat, à la fois noise et épuré, centré sur une voix éthérée, soutenue par des mélodies de guitares, une batterie discrète et un souffle électrique enivrant. L’album s’ouvre avec L’Angle . Les sentiments ne sont qu’une question de point de vue. Mon ressenti est enthousiaste. J’essaie de cartographier les images qui s'affichent dans mes pensées face à tous ces différents types de lignes qui traversent le monde, comme les lignes téléphoniques, les lignes de musique, les lignes de métro, la ligne d'horizon et le ballet des nuages, pour m'accrocher, pour ne pas me laisser porter trop loin dans cette poésie. On...
Bienvenue dans votre époque, telle est l'annonce d'entrée dans ce nouveau disque de Bertrand Louis qui à l'apparence des incendies et l’élégance des failles de nos vies. Ce disque est un souffle à la fois inquiétant et rassurant, opus d’un dandy désenchanté de la chanson française dans un costume électro à l’esprit punk dont la voix brise le silence. Bertrand Louis signe avec Stéréotype(s) un album somptueux, hors mode et hors norme, qui brûle d’une belle lucidité. Onze titres comme autant de lames fines, polies au sarcasme et trempées dans le doute. Il s'interroge et nous questionne. Une œuvre où la pensée danse avec le verbe sur des tapis de braises froides. Après le premier titre et après A part la Droite, il n'y a rien que je méprise autant que la Gauche , Chaque jour est une chance est une claque comme j'aime les prendre. La chanson se fait scalpel. Pas d’effets de manche : chaque mot porte, chaque phrase pèse. Le chanteur dévisse les masques sociaux à...
Je suis un homme ordinaire, mais quand arrive cette chanson (jamais par hasard) je suis tout sauf commun. Je crois que mon visage s'illumine de cette lueur musicale, une lumière qui ne vient pas du soleil, mais d’une voix qui m’enveloppe, celle de Jacques Higelin . Tombé du ciel s’élève comme un souffle dans l’air. Les premières notes s’immiscent sous ma peau, et tout ce qui pèsent sur les épaules disparaît, s’évapore comme une brume matinale. Parfois je ferme les yeux, laissant la mélodie se mêler à la danse du vent. Parfois je regarde les étoiles s'il fait nuit. Je regarde vers les cieux dès fois que… un chanteur de charme ou un pot d’fleurs… Les mots, ces mots, s’accrochent au cœur comme un poème ancien que j'aurais toujours connu sans jamais l’avoir appris. La gravité s’éloigne, comme si Higelin me tendait la main pour m’arracher au sol. Je ne suis plus assis, je plane. Amoureux. Les souvenirs, les regrets, les doutes, les erreurs, les chagrins s’effacent, balayés par ...
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