J'écoute L'île déserte de Thomas Cousin

Thomas est beau de partout. Ses textes sont beaux, sa voix est belle, sa musique est belle. Même exilé sur une île déserte on lui trouverait de quoi être beau. Un bel artiste comme il m'arrive toutes les quarante-cinq lunes de découvrir puis de suivre jusqu'au bout parce que quelque chose se passe, quand ça papillonne dans le ventre ce n'est pas pour rien. Après un premier album dont je pourrais jamais m'empêcher d’encenser, Thomas Cousin est de retour avec un deuxième opus intitulé L'île déserte.
En parcourant les sept titres qui composent cet album, mes premières émotions reviennent, je repense à ma série de photographies que j'avais nommé L'île nue. Une dizaine de photos à l'exposition poussée au maximum ne laissant apparaitre que des silhouettes solitaires sur des plages. Bon on s'en fiche mais tout ça pour dire que Thomas Cousin à un univers inspirant, comme les grands artistes. Son premier album Debbie et moi à forcément influencé Les poèmes en bord de mer que j'ai pu écrire dernièrement. Parce que j'aime recevoir ce que donne ce chanteur, des mots sans faire le show, qui offre des flows qui font échos. Des paroles si intimes et pourtant universelles qu'elles me parlent quand je les entend, qui résonnent plus qu'elles cherchent à vouloir juste divertir. Il chante et des images défilent. Il chante et les émotions m'envahissent. Les sensations sont fortes quand ses mots dansent.
Pour ses textes biens tournés, censés, qui veulent transmettre un message, percutants et poétiques, je me retrouve dedans, j'entends les cigales et je ressens le crépitement de ma peau qui brûle au soleil.  Dans le premier single L'île déserte, Thomas chante les échos de nos préoccupations environnementales, alertant avec éloquence sur les menaces qui pèsent sur notre terre fragile comme dans Ils cassent le monde (qu'il chante également dans La rue). La suite c'est une variété de titres saisissants tels que La gifle, qui incarne la révolte et l'émotion brute, mêlant un hip hop incisif à des paroles qui ne mâchent pas leurs mots, témoignant cette réalité crue de la vie avec une force qui prend aux tripes. Quelquefois le Mistral, magistral piano/voix coloré de nostalgie et d'admiration pour la Provence, berceau de ses souvenirs, peignant avec subtilité les nuances d'une vie passée dans un tableau sonore émouvant. Je ferme les yeux, je repense à ma jeunesse catalane où quelquefois la Tramontane... Avec une interprétation pareille, relevée par des textes puissants, Thomas Cousin n'a rien à envier aux Têtes Raides, à Damien Saez, à Mano Solo... Au contraire, la relève est assurée ! Dans la même veine où peuvent autant couler nostalgie que revendication, il y a dans ce nouveau disque une collaboration réjouissante sur La rue. Un duo sensationnel avec Evan Braci du groupe Une Touche d’Optimisme qui apporte, avec son accordéon, la chaleur de sa voix et la lumière de son âme de chansonnier. Comme dans son premier disque, L'artiste se livre sans artifice, Pas de nom d'artiste offre son rock authentique porté par sa voix rugueuse et ses paroles sincères, dévoilant ainsi toute la profondeur de son univers musical, de ses engagements, de ses interrogations,  dont je suis fou amoureux. Inspirant oui, quand dans Des Murs il dépeint l'aspiration à briser les barrières de la routine et de l'apathie, du désir de "s'évader" pour écrire une nouvelle histoire, loin des limites imposées par la société et les normes que j'essaye de fuir.
Un nouvel opus où mes pensées et mes émotions ont été mises à vif. Il m'apporte certains désirs et plaisirs musicaux et chaque morceau transmet quelque chose de puissant. Qu'est-ce qu'il est beau !

Je partage le clip de Quelquefois le Mistral, mais vous pouvez également découvrir les clips sur son compte Youtube de L'île déserte, de La gifle, de La rue et de Pas de nom d'artiste... Prolifique ! Un plaisir pour les yeux également.

Tracklist
01 - L'île déserte
02 - La gifle
03 - Quelquefois le Mistral
04 - La rue (feat.Evan Braci)
05 - Pas de nom d'artiste
06 - Ils cassent le monde
07 - Des murs

29 avril 2024

www.homascousin.fr
www.facebook.com/ThomasCousin

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