Cécile McLorin Salvant - Dreams and Daggers
Fin de journée d'automne, humeur maussade. Tu pars du travail fatigué, tu comates dans le métro, dehors il pleut alors tu te dépêches de rentrer chez toi à pas de courses. Tu jettes tes habits partout à travers la pièce, tu te fais couler un bain, tu te mets l'album de Cécile McLorin Salvant, tu éteins les lumières, tu allumes une bougie. Et voilà, le bonheur.
La franco-américaine nous livre un double album live en hommage aux grandes voix féminines du jazz. À travers ce disque lumineux, c'est le cas de le dire avec sa pochette très artistique, Cécile McLorin Salvant plonge l’auditeur dans une introspection profonde qui regorge de pépites d’or auditives. De sa voix douce qui fait bercer tous les maux de l’âme. Le piano guide la voix. La voix enlace le piano. En plus d’être orné par un naturel étonnant, il va sans dire que la production musicale y est pour beaucoup et demeure impeccable en matière de minimaliste. Dreams and Daggers est un travail intime comme il s'en produit souvent dans le jazz. Une musique qui nous permet de s’envoler. Qui nous permet de s'enfermer dans une bulle quand tout devient trop lourd, pour fuir un monde trop bruyant, de plonger dans un cocon doux, sensible, émouvant et mouvant. On s'enfonce dans une lueur douce et calme… La musique de Cécile McLorin Salvant qui nous caresse le bas de la nuque. Je suis bien. Je suis si bien quand j'écoute ce double album. Mon bain s'est refroidit, mon cœur s'est réchauffé. Sourire aux lèvres. Un moment génialement précieux partagé avec une très belle artiste.
Cécile McLorin Salvant fait, pour quelques titres, appel au quatuor à cordes Catalyst, invite le pianiste Sullivan Fortner sur You’ve Got To Give Me Some et aux membres réguliers de son trio : le pianiste Aaron Diehl, le contrebassiste Paul Sikivie – avec lequel elle cosigne quelques compositions – et le batteur Lawrence Leathers. Et qui dit double album, dit beaucoup de titres. Difficiles d'en faire sortir une du lot, même si la sublime You’re My Thrill (en vidéo plus bas) m'est devenue déjà incontournable. Il y a aussi la chanson d’Ida Cox Wild Women Don’t Have The Blues, de Frank Loesser Never Will I Marry, de Noël Coward Mad About The Boy, de Kurt Weill / Langston Hughes Somehow I Never Could Believe... Et tant d'autres à découvrir, à apprécier, à succomber sous leurs charmes... Comme celui de Cécile McLorin Salvant.
Sacrée par ses pairs comme la révélation du jazz vocal de ce début de siècle, je la découvre et j'en suis désormais amoureux. Même si je suis à des bornes du jazz, j'aime bien penser que ce Dreams and Daggers est une performance impressionnante. Quelqu'un pour me contredire ?
Tracklist
Part1
01 - And Yet
02 - Devil May Care
03 - Mad About The Boy
04 - Sam Jone's Blues
05 - More
06 - Never Will I Marry
07 - Somehow I Never Could Believe
08 - If A Girl Isn't Pretty
09 - Red Instead
10 - Runnin' Wild
11 - The Best Thing For You
Part2
01 - You're My Thrill
02 - I Didn't Know What Time It Was
03 - Tell Me What They're Saying Can't Be True
04 - Nothing Like You
05 - You've Got To Gime Me Some
06 - The Worm
07 - My Man's Gone Now
08 - Let's Face The Music And Dance
09 - Si J'étais Blanche
10 - Fascination
11 - Wild Women Don't Have The Blues
12 - You're Betting To Be A Habit With Me
29 septembre 2017
Mack Avenue Records
www.facebook.com/CecileMcLorinSalvantMusic
www.cecilemclorinsalvant.com
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