Une sonate au clair de Lune
Coup de cœur, coup de sang, coup de grâce, il se sert un verre de Verveine du Puy, et il est quatre heures dix au petit matin, heure d'hiver.
Il est en train de vivre une expérience assez folle et unique, ce n’est pas la première fois, mais c’est toujours autant palpitant. Vous avez le droit de l’envier, vous qui êtes en train de dormir paisiblement. Dehors, il fait nuit, et même s'il n’a pas mis le pied à l’extérieur, il sait que tout autour de lui la vie est différente. C’est la première étape de la jouissance. L’impression d’être seul, enfin tranquille. Il écoute de la musique classique, et pas n’importe laquelle. Deuxième étape de jouissance. Oh putain le pied. Le gros. Le vrai.
Même si ce n’est pas la première fois, il continue de découvrir un univers qu'il ne peux réellement apprécier à sa juste valeur qu’en pleine nuit. Et il aime ça. Son appétit est féroce. Il pourrait dire que c’est parfait. Il pourrait. Mais il ne le fera pas. Il ne le fera pas parce qu'il ne veux pas ou ne peut pas partager son bonheur. C'est personnel tout compte fait ce qu'il se passe à l'intérieur d'un frisson.
Ne pas discuter de musique avec n’importe quel crétin qui pourrait passer par là par erreur. Au fond de lui, il se dit que beaucoup de personnes devraient une fois dans sa vie se tasser dans la pénombre de la nuit, et se laisser submerger par le plus grand des compositeurs, punk avant la révolution punk, mais aussi par Chopin, Mozart ou encore Bach. Plus de dix minutes s’il vous plaît, et en faisant réellement le vide dans votre tête. Juste écouter son imagination raconter des histoires au rythme des mélodies. Essayer aussi un jour de grande foule dans un supermarché, avec les écouteurs dans les oreilles. Arrêtez-vous en plein milieu d’une allée, la vie n'est plus la même.
Il est quatre heures quarante-deux. Il aime beaucoup Ludwig, tellement qu'il pourrait se caresser. Heu... Tant que la musique ne s’arrête pas, et qu'il n’ouvre pas les yeux… Rien d’intéressant encore une fois. Une passion reste une émotion, le hurler pour ne rien dire, encore et toujours ce sont comme des courants d'air en trop. C’est fou, mais après tout, il n'en a rien à battre de ce qu'ils peuvent penser de ses goûts. Et après tout on s’en fou. On se fou de tout, nous sommes rock’n’roll, comme notre bon cher Ludwig Von Beethoven. Dernière gorgée.
Son verre est vide.
Il ferme les yeux,
il tend les bras,
il retourne sous le clair de Lune et la musique l’emporte loin, très loin.
18/02/2015 - Tony D.
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