#PDB2017 - The Walking Dead Orchestra

Présents pour la première fois cette année au Printemps de Bourges, les cinq membres de The Walking Dead Orchestra, accompagnés de leur ingénieur du son, André, ont pris le temps de rencontrer Break Musical le 19 avril, juste avant de partager la scène avec les Discrets, Infekted et Mithridatic.

Un concert donc résolument métal pour cette soirée sur la grande scène Séraucourt. On se réjouit de voir la programmation du Printemps s’étoffer ainsi. Un signe que le métal se démocratise ? Certainement. TWDO rappellent que la notoriété de Gojira a contribué à populariser ce style de musique, jusque-là réservé à des initiés. Pierrick (bassiste) explique que « grâce à ce groupe, les gens se sont dit : « Ah ! En France, on a du métal ! ». Cédric, le batteur de TWDO, souligne avec un sourire : « Les gens ont cessé de nous comparer à des bouffeurs de chauve-souris et des profanateurs de sépulture. Merci Gojira ! » Jean-Baptiste (guitariste) dissimule son visage derrière ses longs cheveux et ses lunettes de soleil. Une volonté de rester mystérieux ? « Non, c’est juste que je n’ai que ça comme lunettes de vue, j’ai oublié mes lunettes, et sans elles, je n’y vois rien. », achève-t-il de démystifier un groupe qui, au-delà des thèmes très sombres abordés dans leurs textes, et des véritables photos de stars affichées sur leur page Facebook, se révèle très zen et accessible.


Le clivage qui se réduit mais existe encore aujourd’hui, le métal comme musique de niche snobée par l’opinion publique, semble typiquement français : à l’étranger, il se fait beaucoup moins ressentir. Et TWDO a ainsi une tournée internationale qui les a menés jusqu’au Quitofest, le plus grand festival d’Équateur ; et qui se poursuit, puisque à la fin du mois de mai on pourra les voir et les entendre en live en République tchèque, et Autriche et en Slovaquie. Le métal semble trouver une réponse plus favorable à l’étranger « où on peut entendre ce style de musique sur des radios grand publics, alors qu’en France c’est réservé à des créneaux très spécialisés », ajoute Cédric.

Néanmoins, l’évolution positive en France est indéniable. De plus, TWDO tiennent à aller à la rencontre de leur public français, et ils se produiront le mois prochain à Lyon (18 mai), Montpellier (19 mai), et à Grenoble, leur ville d’origine (20 mai).

Non seulement le métal se démocratise mais il devient également intergénérationnel. Le groupe doit son nom en partie à la grand-mère de Jean-Baptiste, qui leur demandait régulièrement des nouvelles de leur projet : « Alors, votre orchestre ? » Cédric et Jean-Baptiste étant tous les deux de grands amateurs de la bande dessinée the Walking Dead, cela a donné… The Walking Dead Orchestra.


Quant au public du Printemps de Bourges, qui était au rendez-vous hier soir place Séraucourt, comment l’aborde-t-on quand on s’appelle The Walking Dead Orchestra ? Est-ce qu’il est plus difficile de s’adresser à un public très large, qui ne connaît pas ce style de musique ? Pierrick, le bassiste, répond sans hésiter : « C’est d’abord un plaisir et un honneur d’aller vers ce public, même si ça peut être un peu plus compliqué. » Florian, le chanteur, ajoute : « C’est peut-être plus compliqué, mais justement, c’est un défi, on veut contribuer à combattre les clichés. » Cédric confirme : « Je pense que pour un public qui nous découvre, et qui découvre le métal, c’est mieux de nous voir en live plutôt que de commencer par écouter un album studio. Ils verront plus directement le travail accompli par les musiciens. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, c’est une musique qui demande beaucoup de rigueur d’exécution et peut-être que ça parlera plus aux gens de voir des musiciens se donner à 100% sur une scène, devant un public qui, en effet, n’est pas conquis d’avance, mais comme n’importe quel autre : même sur les scènes métal, on peut arriver sur un plateau et les gens ne sont pas sensibles à ce type de métal.»

Leur premier album, Architects of Destruction, a été applaudi par la critique. TWDO a fait le pari de le sortir, dans son intégralité, dans le magazine Metallian : un pari risqué, qui leur a peut-être fermé la porte de certains labels, mais ne les a pas empêché de sortir cet album avec le label Klonosphere. Et ce pari réussi leur a certainement ouvert d’autres voies, vers de nouveaux concerts et la sortir prochaine de leur deuxième album.

Architects of Destruction a été décrit comme deathcore. « C’était un album très spontané », explique Cédric. « Il représente ce dont nous étions capables musicalement et techniquement à ce moment-là. », ajoute Jean-Baptiste. Le deuxième album, dont le titre reste encore secret, sera beaucoup plus death métal, notamment dans les lignes de chant et dans les textes, avec l’introduction de refrains (qui étaient presqu’absents du premier album, à part sur le morceau Catharsis). Il y aura, dans ce nouvel album, de bonnes surprises, notamment des parties de chant en français (alors qu’Architects of Destruction était chanté intégralement en anglais). « On a vraiment pris le temps de fignoler tous les détails, ajouter des petites parties de guitare d’ambiance, trouver un calage rythmique hyper précis pour le chant, etc. », précise Cédric. « Sur ce deuxième album, on ne s’est pas assagis, au contraire. », conclue Jean-Baptiste, qui a aussi fait le son du premier album.

Le processus de création de leurs textes, d’ailleurs, est assez atypique. C’est Jean-Baptiste qui écrit d’abord des textes en français, plutôt narratifs, puis il retravaille ce premier jet avec Cédric, pour élaguer et affiner, obtenir un texte plus brut sans perdre le sens. Sur cette base, c’est ensuite Kevin (guitariste) qui traduit vers l’anglais ces paroles, qui seront ensuite découpées par rapport à la rythmique des morceaux, et chantées par Florian.

Le line up a quelque peu évolué depuis la création du groupe à Grenoble en 2011, avec notamment un changement de chanteur. A l’heure actuelle, les différents membres de TWDO poursuivent d’autres activités en parallèle (d’autres projets musicaux, avec par exemple Rise of Doom pour le chanteur Florian, mais également des métiers n’ayant rien à voir avec la musique).


Leur deuxième album est encore un mystère (le titre et la date de sortie restent secrets pour le moment) mais il est déjà dans la boîte : tout a été enregistré, et TWDO vient de signer avec un label américain, Unique Leader Records. Comme l’explique Kevin, ils ont été convaincus par ce label au roster déjà impressionnant, correspondant tout à fait à l’esthétique de TWDO, qui a déjà d’ailleurs partagé la scène avec certains groupes de ce nouveau label, notamment Internal Bleeding. Ils se sont par ailleurs produits avec de nombreux autres artistes tels que Descomunal, Suicide Silence ou encore Broken Hope.

On se quittera sur un très beau concert au Printemps de Bourges (Voir le live report du concert) et plein de beaux projets pour l’avenir. D’abord, la sortie de l’album, envisagée pour l’automne 2017. Et bien sûr, de nombreuses dates à venir. Qu’espèrent-ils pour la suite ? « D’abord, on va sortir l’album. Et on a déjà de beaux concerts de prévus. » Des artistes avec qui ils aimeraient travailler un jour ? « Bien sûr, il y a plein de groupes avec qui nous serions très honorés de partager la scène, comme Discarnate (Unique Leader), Dying Fetus, Aborted. Nous aimerions aussi jouer de nouveau avec Broken Hope. Et continuer les festivals, pourquoi pas Summer Breeze ou le Motocultor, ce serait avec grand plaisir. Et pourquoi pas d’autres festivals grand public et pas seulement métal. » Et nous espérons les voir un jour au Hellfest.



Article rédigé par Lyllou pour Break Musical.


Création : Grenoble, 2011
Premier album : Architects of Destruction
Style : deathcore, death métal

Line up (avril 2017) : Florian Gatta (chant), Cédric Ciulli (batterie), Kevin Reymond (guitare), Jean-Baptiste Machon (guitare), Pierrick Debeaux (basse)

www.facebook.com/TheWalkingDeadOrchestraOFFICIAL
www.thewalkingdeadorchestra.com

Prochains concerts : 18 mai à Lyon, 19 mai à Montpellier, 20 mai à l’Ampérage, 23 mai à Vienne (Autriche), 24, 25 et 26 mai en République tchèque, 27 mai à Kosice (Slovaquie)

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