Dalida by Ibrahim Maalouf

Je ne m'attendais pas spécialement à cet orage de sentiments. Cet album m'est tombé dessus comme un ciel agité d'une fin de journée caniculaire, qui orchestre un ballet de nuages intenses et envoûtants au-dessus de ma tête fiévreuse.


La belle du Caire et le magnifique de Beyrouth. Une rencontre qui s’annonçait intéressante pour un album hommage initié par Barclay mais qui me laissait quand même un peu insensible tant ces projets à la mode sont parfois lisse ou creux. M.Pokora à quand même repris Claude François, ne l'oublions pas. Et puis non. Ibrahim Maalouf qui s'aventure dans l'oeuvre de Dalida c'est une évasion vers la poésie assurée. Dès le premier morceau je l'ai compris. Alain Souchon que je n'écoute quasiment pas et qui reprend Bambino. Surprise ! D'une douceur et d'une sensibilité inattendue, une fable pour les cœurs étendus bercés par une trompette enivrante. Et de la lumière,  comme sur Paroles Paroles avec Matthieu Chedid et Monica Bellucci, sortez les ventilateurs, je suis au bord du . Parce que voilà, ces deux voix s'accordent à merveille sur cette chanson. C'est délicieux. Profond... Profondément délicieux quand la trompette entonne les premières notes de Il venait d'avoir dix-huit ans... Frissons... Apesanteur... une version instrumentale sobre pour une claque... La succulente Laissez-moi danser, reine des piste de danse au camping se transforme en véritable petit chef d’œuvre pour la vie. Dans une version piano-voix qui donne envie de chialer  tellement c'est beau, Izia s'offre le plaisir Le plus grand titre ou presque de cet album. Ou presque car Arno déboule avec l'une de ses plus belles interprétations en reprenant une chanson méconnue de la chanteuse populaire Je me repose dans une version vraiment bouleversante avec un final, à la trompette, monumental. Qu'est-ce qu'elle aurait aimé cette album de reprises. Parce qu'il y a du cœur, de la sincérité, à l'image de ce magnifique Ibrahim Maalouf. Et de l'intensité, de l'amour intense, de la passion qui me transportent de bout en bout de l'album. Je me surprends à apprécier Thomas Dutronc avec Les gitans, Mika avec Salma Y Salama, et je suis tombé sous le charme et de la voix de Rokia Traoré qui reprend A ma manière avec le corps, avec les larmes, avec les sentiments qu'elle puise dans cette superbe chanson. Enfin, je ferme les yeux pour le dernier titre. Love In Portofino par Golshifteh Farahani... Et j'y vois tant d'images... Comme dans un film en Sicile, au bord de l'eau, juste ce qu'il faut de mots, deux corps qui s'aiment, équilibre paradisiaque. De la finesse, de la justesse et une orchestration musicale précieuse, que demander de plus !


Pour des raisons que je m'interdis de citer, je loue un véritable culte pour Dalida. Pour ce qu'elle était, pour ce qu'elle vivait, pour la grâce qu'elle pouvait dégager... Trente ans après sa mort, Dalida by Ibrahim Maalouf est le plus bel et sincère hommage qui pouvait lui être rendu. Les étoiles s'alignent, je me remets l'album encore, encore et encore, je vois son sourire... 

Tracklist
01 - Bambino - Alain Souchon
02 - Come Prima - Ben L'oncle Soul
03 - J'attendrai - Melody Gardot
04 - Paroles Paroles - M & Monica Bellucci
05 - Il venait d'avoir dix-huit ans
06 - Laissez-moi danser -Izia
07 - Salma Y Salama - Mika
08 - Les Gitans - Thomas Dutronc
09 - A ma manière - Rokia Traoré
10 - Je me repose - Arno
11 - Interlude Dalida
12 - Love In Portofino - Golshifteh Farahani

17 novembre 2017
Disques Barclay

www.ibrahimmaalouf.com
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