Terestesa - Bella Faccia (2024)

Je ne connaissais pas du tout ce groupe avant de recevoir ce premier album qui vient de sortir. J'ai écouté le premier morceau, MondoCANE, pour savoir de quoi ça avait l'air et... comment dire... le shoot... la claque... j'ai été littéralement aspiré dans ce trip expérimental. Une écoute si indescriptible que j'ai remis le morceau au début et je me suis assis devant cette chronique. C'est véritablement unique, c'est véritablement fou, j'ai l'enthousiasme qui m'envahit, trouvant une maigre place dans mon âme en transe. Je vais finir d'écouter le reste de l'album et je reviens. 

Dans ce début de printemps où j'aime bien façonner mon paysage musical selon le temps qu'il fait, Terestesa émerge à la surface de mes sensations, juste après avoir écouté Senza un perché de Nada, je glisse le titre Brace et l'ambiance qui m'entoure est juste parfaite ! La vie prend sens. Le seul rapport entre ces deux chansons que je cite est l'Italie, du moins dans le chant, et peut-être l'univers intime et voluptueux de ce quartet franco-italien qui offre des envies de rêveries et de flâneries (rêveria à la limite du low-fi est le morceau idéal pour planer). Leur style à eux est tout de même bien différent que la chanteuse de Livourne. C'est un mélange captivant d'indie-pop expérimental nuancé de punk-rock, audacieux, novateur, d'une touche mélancolique, brute, qui me plonge dans un voyage qui fait réagir mes sensations. Stimulant !  
Chaque titre est une exploration au plus profond de notre psyché et nous invite à se perdre dans les méandres envoûtants de ces paysages sonores terriblement évocateurs. Entre ébullition et fragilité, les surprises sont immenses quand je découvre ces morceaux les uns après les autres. Le groupe joue avec mes tensions musculaires. Essoré par le premier morceau dans une sorte de rock psychédélique où l'ascension est vertigineuse, les émotions s'étirent dans tous les sens jusqu'au dernier morceau. D'abord les pulsions qui courent puis la quiétude qui te plonge dans une béatitude envoûtante. En cela, la pochette de Bella Faccia est évocatrice. Cet album explore l'attitude effrontée des enfants et offre un accès à un monde imaginaire inspiré notamment par l’œuvre "Au pays des monstres sauvages" de Maurice Sendak. Ici le temps se dilate et révèle les désirs et les peurs ensevelis de nos histoires fantaisistes, de nos cauchemars utopiques. L'espace sonore dans lequel nous entrons, nous emmène vers un processus de découverte de soi à travers les vibrations qui parcourent sous l'épiderme, le corps et l'esprit sont sollicités et nos côtés bestiales et cachées se dévoilent petit à petit. Une musique organique, addictive, qui prend et ne lâche rien mais parce que l'auditeur qui plonge dedans le veut bien. C'est indéniablement bon et voilà une découverte qui marque assurément !

Allez je repars faire un tour sur ce premier morceau (à écouter en cliquant ici). Casque sur les oreilles c'est mieux, en fermant les yeux, aussi. Sept minutes d'évasion et quand je décolle à la 04.22 je ne peux hélas vous dire où je m'en vais, mais j'y vais et puis j'y reste, pour les trente minutes qui suivent. Encore.


Tracklist
01 - MondoCANE
02 - pEZza
03 - Brace
04 - Tali luoghi
05 - rêveria
06 - SenzaNomi

05 avril 2024
Brutture Moderne

www.facebook.com/terestesa

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