Lecture : Monkey Diaries et Post-scriptum de Jane Birkin

Jane Birkin, figure emblématique de la culture française et britannique, nous permet à travers ses écrits d'avoir un accès direct et privilégié à son intimité, à ses pensées et à son univers artistique. Ses journaux intimes, Monkey Diaries et Post-scriptum, témoignent de son humanité, de sa sensibilité et de sa quête constante de sens dans une vie marquée par la célébrité, l’amour, les drames et l’art.

Publié en 2018, Monkey Diaries couvre la période 1957-1982, une époque où Jane Birkin passe de jeune Anglaise rêveuse à icône internationale. Ce journal, écrit sans filtre ni prétention, nous plonge dans sa vie tumultueuse, marquée par ses relations amoureuses passionnées, notamment avec Serge Gainsbourg, et son rôle de mère. Vulnérable, parfois insécure, mais toujours profondément humaine, je me suis régalé quand elle évoque ses doutes, ses joies simples, ses erreurs, et ses douleurs avec une sincérité touchante. On découvre une femme en quête d’authenticité, souvent tiraillée entre son désir de plaire et sa volonté d’être elle-même avec un regard lucide sur sa jeunesse et ses choix.

Post-scriptum (2023) est une suite à Monkey Diaries, couvrant les années 1982 à 2013. Si le premier journal nous montrait une Jane Birkin jeune et en pleine construction, celui-ci dévoile une femme plus mature, confrontée à la perte, au vieillissement, et à la fragilité de l’existence. L’écriture, plus posée, trahit une sagesse acquise avec le temps, mais aussi une certaine mélancolie. Cependant, malgré les drames, l’humour et la lumière subsistent. Elle semblait si pleine de grâce. Résiliante et souriante.

Ces journaux intimes, loin des autobiographies conventionnelles, nous montre une artiste sensible qui a vécu pleinement, entre intensité et fragilité. On y apprend des choses et j'ai surtout retenu ça : (...) Puis j'ai commencé à vomir sur les draps, les oreillers, dans mes cheveux. Serge était si doux et gentil. Je me sentais tellement mal, il m'a tenu la tête, mon horrible tête malade, il m'a dit de mettre mes doigts au fond de la gorge. C'est un ange mais un être humain aussi, il a vomi sur moi en me voyant vomir. (...). Bref, son écriture est tantôt naïve, tantôt incisive, parfois brute, souvent sans gants ou tout en douceur et poésie, montrant une femme complexe, à la fois muse et créatrice. Les deux livres forment un diptyque indispensable pour ceux qui souhaitent comprendre non seulement Jane Birkin, mais aussi comprendre les contradictions universelles de l’âme humaine : l’amour et la perte, la peur et la joie, la solitude et l’émerveillement. La vie quoi.

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