Ryner Club Family Dead - Salem Hall

Le Ryner Club Family Dead ? Je suis pour. Voici le genre même de groupe hors du temps, dont l'univers laisse tout sauf indifférent. On aime, ou on n’aime pas, avec excès dans les deux cas et qui ne se laisse pas avoir par son originalité. Enchantement... le mot est faible, mais il est juste.


Si on aime le style, cela peut vite devenir addictif, et avec l'agréable risque de se retrouver avec un album qui tourne en boucle. Du rock français inspiré. Dernière valise avant perdition ? En plus l'ombre d'Hubert-Félix Thiefaine plane. Inspiration, oui. Le Ryner Club Family Dead puise ses influences dans l'excellence, pour un hommage vivant, pour une vibration artistique. On se lâche, on se fait plaisir et on ne se pose même plus la question à l'arrivée de Salem Hall, deuxième EP du groupe dijonnais.

Le Ryner Club Family Dead, c'est une présence musicalement très forte, émotionnellement frappante et une assurance de gladiateur qui se ressent sur les six titres de l'album. Dès les premières écoutes, Sallem Hall ressemble à ce genre d'album qu’on n’attend pas et qui nous happe, que l'on écoute à longueur de journée. Une émotion qui se réveille dès le premier titre avec Dernière valise avant perdition. Introduction rythmée, poésie brute, chœurs nerveux (Oh oui putain...) et qui se confirme avec Salem Hall, encore plus fort dans le message à cœur ouvert, si proche de Noir Désir, si proche de la perfection tant au niveau de la compo qu'au niveau orchestration. Sans parler des paroles passionnantes. "Les corbeaux sont déchus, Etoiles vibrantes et ingénues - Je n'entend que la mitraille, Des ombres de la rue - Derviche psychédélique, Du point d'O à l'Amiral - Tu planes sur l'ob-scène, De nos instants inachevés..." Dans Billy Boy, on sent tout ce qui fait l’originalité du RCFD. Un flow de garçons romantiques, une voix de cowboy des grandes plaines, un violon qui s’approprie les codes du rock pour mieux les redessiner. Sans faire semblant la suite déboîte aussi. Ecstazy 33 rmp. Mélodiquement armés pour faire un bon bout de chemin, ces gars. Puis Nous sommes (en quarataine dans la classe moyenne) en ce sens est une vraie perle. Vingt-trois (trop petites) minutes d'harmonies soignées, de guitares qui caressent ou fracassent à votre guise, de textes exquis, délicat et brutal à la fois, ce petit bijou de Salem Hall a été écrit pour le rock, par des rockeurs.


Le temps passe, le vieux trentenaire que je suis, pensait avoir peut-être tourné une page. Celle d'un temps des fanzines en papiers mal photocopiés, des k7 enregistrées, du bouche-à-oreilles comme principal moyen de découvertes, les bars-concerts... J'ai cru qu'internet avait fait disparaître (à tord) une certaine saveur. Et puis non, Ryner Club Family Dead en deux claques vient de me rappeler le bon vieux temps. Celui d'un rock authentique au parfum des années 80-90. Celui des grandes heures de gloire du rock français. Oh oui, ce groupe-là est un digne héritier de cette superbe époque.


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soundcloud.com/rynerclubfamilydead

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