Hugh Coltman - Who's Happy

L'ancien chanteur du groupe The Hoax, lauréat de la “Voix de l’année” par les Victoires du Jazz 2017 vient de revenir avec un quatrième album Who's Happy ?


À la question, je réponds : moi. Parce qu'effectivement sa voix, c'est du coton anglo-saxon qui glisse parfaitement sur ce jazz de fin de journée, ou de dimanche paisible. Moi, j'aime bien, parce que dès le premier morceau Civvy Street, la sonorité me renvoie à Pink Martini qui excelle également dans ce jazz latino, dansant et chaleureux. Belle entrée en scène pour l'album, et ça se poursuit avec l'enflammé Sugar Coated Pill qui me fait traverser l'atlantique direction la Nouvelle-Orléans. Plaisir. Des cuivres gorgés de soul, des guitares mêlant tous les blues et tous les folk, Hugh Coltman n'aime probablement pas s'enfermer dans un style. Il fait honneur à ce jazz sans frontière, riche et passionnant. Il me rappelle également un autre Hugh qui, loin de sa carrière de comédien, est un fervent défenseur de grands auteurs blues. Je veux parler de Hugh Laurie, son album Let Them Talk est un classique, je ne m'en lasse pas. Mais revenons-en à Hugh Coltman. Rythmes chaloupés, cuivres joyeux, guitare bluesy, voix toujours ensoleillée les morceaux s'enchaînent. La voix de la canado-haïtienne Mélissa Laveaux en écho à la voix de crooner du chanteur sur la reprise It's Your Voodoo Working de Charles Sheffield est un délice. Une petite touche de rockabilly vraiment pas désagréable. Même plutôt contagieux. L'album ne s'écoute pas, il se vit. Par les sentiments que le chanteur transmet dans sa musique, par la mélancolie rythmée de ses compositions. Ce qui se passe généralement dans la soul, Resignation Letter répond du style. J'imagine un fond de bar, un bon cocktail et ce titre qui passe dans le jukebox. Dans une autre époque, dans d'autres costumes, dans le voyage de Coltman. Et quand il ne sort pas la fanfare de son chapeau, le chanteur minimalise l'atmosphère sur des titres plus posés et plus jazzy comme All slips away avec une impression de duo voix/guitare, simple, beau, Hand Me Downs entraînante, Sleep in Late et sa trompette attendrissante. De quoi fermer les yeux. D'écouter... De vivre cette musique. Elle ne demande que ça, et je l'ai déjà dit. L’album se termine avec Little Big Man, berceuse que Coltman chante pour son fils, accompagné par les notes tendres d’un piano et d'une guitare aux accords si doux, qu'on lui doit bien en retour, ce petit sourire heureux... 


Heureux, c'est le sentiment dans lequel je me trouve après l'écoute de l'intégralité de l'album. Parce que la joie de vivre du chanteur est contagieuse et parce que son album a été enregistré à la Nouvelle-Orléans, la réponse est là, sans superflu, les nerfs au repos. 

Tracklist
01 - Civvy Street
02 - Sugar Coated Pill
03 - The Sinner
04 - It's Your Voodoo Working
05 - Ladybird
06 - New Park Street
07 - Hand Me Downs
08 - All Slips Away
09 - Resignation Letter
10 - Sleep in Late
11 - Little Big Man

02 mars 2018
Okeh / Sony Music

www.hughcoltman.com
www.facebook.com/HughColtman


Commentaires

Les articles les plus consultés du moment

Le temps qui reste de Serge Reggiani

Dominic Sonic - Qu'avons-nous fait (2024)

Les nouveaux clips du moment #4

Bertrand Betsch - Kit de survie en milieu hostile (2024)

Mon album-live préféré d'Hubert-Félix Thiéfaine