Fontaine Wallace - s/t

Un truc incroyable qui m'arrive quand je glisse cet album dans mon lecteur. Après quelques écoutes, y avait comme une chose dans la voix du chanteur qui me ramener vers des souvenirs flous, lointains, des souvenirs impossible à accrocher sur la carte de mon passé. Après recherche, je lis que Nicolas Falez, plume et chanteur de Fontaine Wallace, fut aussi celui de Superflu. Ce soir je vais replonger délicieusement dans l'album... Dieu que cette nuit va être belle...  


Un album sans nom qui vole, défie les lois de l’apesanteur, impose les silences et délivre une musique pure comme du cristal, belle et fragile, enrobée de dentelle. Nicolas Falez serait-il un magicien de l'indie pop/folk ? Aucune idée, mais en tout cas c'est un poète, un vrai, un céleste qui nous emmène dans son univers à l'atmosphère séduisante, à l'allure parfaite, qui tourne en boucle dans mon lecteur. Ses mots me donnent le tournis, figent mon âme et m'abandonnent aux émotions qui se dégagent de l'album et se délitent dans l'espace. Parce que c'est une voix qui vous capte et vous enchante dans un style qui a autant de charme, aux allures d'antan sans être dépassé. Et puis, accompagné de Cécile B. à la basse, de Ludovic Morillon à la batterie et de Fabrice de Battista aux claviers, Fontaine Wallace délivre une musique dont il est difficile de ne pas tomber amoureux...
À la maison de campagne j'étais venu pour une fille, mais je suis rentré avec un nouvel ami. Pour s'éloigner un peu on avait trouvé un canot, on a parlé musique en faisant des ronds dans l'eau... C’est sur ces paroles que Une odyssée ouvre l'album. Un morceau qui ouvre la porte sur une fragilité tout en douceur. Complexe et direct à la fois, sur une partition de batterie aussi chirurgical que jubilatoire et une guitare qui lèche les tympans. Elle en remet une couche avec Architecte sur laquelle l'énergie est tout à fait contagieuse. Comment résister ? Fontaine Wallace n’a pas trop de misère à installer une atmosphère éthérée aidée par une complicité évidente entre les musiciens. C’est haut, c'est velouté. C'est surtout magnifique à l'écoute du troisième titre Joueur d'échecs. Jusqu'à ronger le bouton repeat de ta télécommande. Lumineux et léger ce morceau m'emporte. Et ce ne sera pas terminé avec les surprises, Quarantaine, Petite ville ou encore La neige de l'année dernière sont aussi des morceaux maîtrisés et savoureux que j'écoute avec délectation. Entre nostalgie mélancolique et rêverie incisive, Fontaine Wallace dépeint la noirceur familière du quotidien dans un spleen lettré pour raconter avec merveille, l'intime de nos vies. 


Le premier album de Fontaine Wallace ne s'explique pas, il se vit, se ressent. Si le terme "organique" veut dire quelque chose, il a été créé pour cet album. Un délice supplémentaire dans cette formidable année musicale. 

Tracklist
01 - Une odyssée
02 - Architecte
03 - Joueur d'échecs
04 - Quarantaine
05 - Déjà fait
06 - Sagittaire
07 - Petite ville
08 - La neige de l'année dernière
09 - Astronaute
10 - Le plongeon

20 avril 2018

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