Hubert-Félix Thiéfaine à la maison de la poésie

C'est l'apocalypse de mots frappants, de mots tordants, de mots élégants. Puis il y a le mot poésie qui résonne comme mille échos de tendresse, de liberté, de joie et de passion. La poésie, cette oeuvre d'art. Littérature. Puis les mots pour les maux. Enfin, Thiéfaine à la maison de la poésie c'est beau comme un feu d'artifice un doux soir de juillet au bord de l'eau.



Quelques mois après la sortie du très beau Stratégie de l'inespoir, le jurassien enregistre quelques titres à la maison de la poésie, dans une ambiance proche, presque intime. Des mots que l'on veut serrer dans nos bras puisqu'il en sort, après une première écoute, la fiévreuse envie d'une étreinte sensuelle avec cet univers si extrême de l'artiste. Les préliminaires commence avec Petit matin 4.10 heure d'été quand, dès l'introduction, l’harmonica nous emporte dans le tourbillon de l'indéfinissable beauté. Affaire Rimbaud, deuxième morceau. La guitare danse contre les paroles, mots contre notes, terriblement mélodique, terriblement sensuelle, terriblement palpitant. Suit Syndrome Albatros, puis Libido moriendi, et plus les balades sont longues, plus le plaisir est bon. Cinquième morceau, l'enregistrement arrive à sa moitié. Hommage au magnifique tableau de Hooper avec le titre Compartiment C voiture 293. Mais l'apothéose arrive avec Je t'en remet au vent, si doux, si beau, si triste, si vieux, si parfait. Quel morceau sublime... Puis cette guitare tremblante...

Thiéfaine, le poète des parkings... et autres mélancolies suburbaines.

Heureux d'entendre également (comme le titre précédent) Des adieux, morceau déchirant lui aussi surtout quand l'artiste délivre dans les airs les frissons s'échappant du refrain... Sa voix envoutante... Et en parlant de frissons, le dernier morceau en guise de conclusion : Les dingues et les paumés. Enveloppé dans une mélodie acoustique se faisant déshabillé lentement par des guitares électriques aimantes... Pour une explosion finale d'amour. D'amour pour la folie, d'amour pour la littérature, d'amour pour la poésie. Vulgairement c'est putain de beau. 


Oui à cette poésie. Oui à cette poésie dans cette vie. Parce que la vie sans poésie c'est comme décrire un arc-en-ciel à un daltonien. C'est nul. C'est naze. Alors quand l'un des plus grands poètes français de notre siècle nous fait tant plaisir, comment s'en priver ?  


Ecoutez l'album sur deezer

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