Falklands - The Resurrection

La dimension et l'envergure de ce deuxième EP de Falklands font décoller mon enthousiasme, des chœurs pour la meilleure des vibrations, des étincelles musicales en apnée, un rock suffoquant avec de la pop planante où Bob Dylan croisant Iggy Pop me rendent tout secoué à l'écoute de ce grand mini-disque.


Les mots explosent au fur et à mesure que j'enchaîne les six titres de The Resurrection. La chronique ne sera pas facile, parce que j'aimerais y poser des mots aussi beaux que ce que j'écoute. C'est peut-être un peu fort, oui mais, ce EP composé de six titres nous embarque dans un opéra rock où chaque titre est le chapitre d'une même histoire, celle d'un mec dont rien ne semble facile dans la vie. Avec toute la musique qui me coule de partout comme des torrents, c’est peu fréquent de me retrouver exposé à une production à la fois captivante et totalement originale. L'album s'ouvre sur un monologue du personnage sur fond de crépitement de vinyle. Lui s'apitoie sur sa vie qui semble être un désastre, un quotidien classique quand le vide nous aspire dans son néant. Dans le sens inverse, l'amour nous aspire aussi, comme une bouffée d'oxygène. Dans Last Needle, le personnage s'accroche à une fille et à la drogue comme l'auditeur que je suis, s'accroche à cette pop d'une autre époque. Sérieux, j'ai l'impression de revenir de la foire aux disques et d'avoir trouvé un vieux bon disque anglais des années 70. Et puis la troisième piste, Golden Streams. Le coeur en vrac, les idées en friche, je reste immobile là, sous le poids de cette mélodie. Cette ballade envoutante m'habille et me préserve du froid. Tous mes tissus sont imprégnés de cette musique à la voix d'ailleurs. L'accordéon chamanique infuse, et je sombre dans cette somptueuse découverte. Le personnage lui, trouve la force et l'espoir pour cette fille, elle est son phare dans sa nuit. La tête posée sur une épaule, le coeur qui bat pour une raison, ils planent sur les ondes acoustiques d'un si jeune groupe que j'ose dire qu'il n'a rien à prouver. Incroyable titre, magnifique. J'ai bien passé deux semaines à écouter cette piste en boucle, comme une obsession, un coup de foudre, une chanson d'amour contagieuse.
Après un titre pop et une ballade, le très rock What MakesYou Proud me ferait dire que les membres de Falklands emprunte un chemin fait d'influences qui n'a rien d'un simple alliage de genres. Si le morceau sonne très Iggy Pop, Annabel Lee lui, me fait songer à l'énergie des Clash. L'inspiration du poème d’Edgar Allan Poe montre un personnage emprisonné dans le tourbillon d'une vie qu'il tente de combattre parallèlement accroché à une histoire d'amour d'une intensité tout aussi brutale. The Resurrection clôt l'histoire d'une manière complètement fantasque. On s’enfonce profondément dans un concept hallucinatoire, par pur plaisir de s’enliser dans une musique jusqu’à ce que rien d’autre ne soit visible.


Un album court, un concept passionnant. Une onde musicale pour consoler nos oreilles sans lumière. Voilà un groupe de plus qui possède un talent exceptionnel, celui capable d'illuminer la vie d'éclats de musique. Ce EP est tout simplement magnifique. Bravo !

Tracklist
01 - Where It All Ended
02 - Last Needle
03 - Golden Streams
04 - What MakesYou Proud
05 - Annabel Lee
06 - The Resurrection

26 novembre 2016
autoproduction

www.facebook.com/flklnds/


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