Saez - Le Manifeste / L'oiseau liberté & Prélude Acte II
Le voilà de retour, le seul, l'unique, le vrai poète des temps modernes. C'est avec le cœur déchiré et l'âme ailleurs que nous retrouvons Damien Saez avec un album fort, un album débordant de poésie, de la poésie pour les maux, de la chaleur par les mots... L'oiseau liberté, un hommage aux victimes de la barbarie.
Une symphonie mélancolique. Des arrangements si légers que l'on plonge dans l’émotion sans retenue. Les brumes me donnent rendez-vous. Les souvenirs resurgissent au coin de ma vue. Il pleut dans la maison au fil de l'album, mais l’air m’enivre. Une goutte d’eau pourrait couler le long de ma joue, que je m’en foutrais royalement… Parce que c'est un album tout simplement beau. Qu'on l'aime ou pas, Saez à un style bien à lui, une voix lente qui peut vous basculer dans une déprime abyssale, mais un poète qui symbolise parfaitement la révolte qui ronfle en nous avec ses mots, avec nos maux. Nos maux encore frais, ceux qui nous font mal depuis le lendemain du 07 janvier 2015, depuis le lendemain du 13 novembre 2015, depuis le lendemain du 14 juillet 2016. Musicalement et émotionnellement, L'oiseau liberté me trouble, me fascine et me pénètre. Sa poésie qui brûle le cœur et qui s'étale sur sept chansons qui ne font qu'une, celle qui chante la Liberté et l'amour face à la détresse devant tant de barbarie, de haine et de victimes innocentes.
"Ils peuvent assassiner nos corps mais pas nos âmes
Le souffle du néant n’éteindra pas la flamme
Le souffle du néant n’éteindra pas la flamme
Tous les gamins du monde charbons sur du papier
Dessineront toujours ton visage, Ô Liberté !"
Dessineront toujours ton visage, Ô Liberté !"
Les sept titres défilent dans les mêmes mélodies, aux accords si proches, un album sûrement écrit dans l'urgence, sous le poids d'une tristesse qui ne demandait qu'à s'envoler, pour mieux émouvoir, pour donner un peu de légèreté face à la terreur et nos interrogations de ce monde de dingues. Le thème est obsessionnel, l'écoute est : coup de cœur pour Mon pays je t'écris, coup d'amour pour Les enfants lune, cris d'espoir pour Tous les gamins du monde. Damien Saez est irrésistible, grandiloquent, si fascinant, si passionnant, à mille lieues de ce que l'on peut imaginer, tellement loin des fausses mielleries en vogue contre un peu de publicité gratuite que l'on peut entendre dans cette culture de consommation. Il n'y a rien à récupérer, juste dans une fougue qui lui ressemble, il balance un premier manifeste de sept chansons contre l'effroi et le séisme que les attentats ont provoqué, sans artifice ni apparat, plus haut, plus intense que tous les hommages que d'autres ont chantés. Chez Saez, l'appel passe par la culture, de Voltaire à Hugo, de Brel à Barbara, la révolte se doit d'être à la hauteur contre les guerres pétrolières, face à la consommation, loin des réseaux sociaux qui dévitalisent les cerveaux... Et avec la perle Mon terroriste, dénonce et défonce ces autres formes de terrorismes, celles qui nous gouvernent, nous manipulent, nous oppressent. Encore une fois, et après le sublime Messina, ce nouveau projet tant espéré, est un excellent cru à déguster avec soin...
"Vous m'entendez ? Ouvrez des livres, secouez-vous, aimez, résistez !"
"Vous m'entendez ? Ouvrez des livres, secouez-vous, aimez, résistez !"
Tracklist
L'oiseau liberté
01 - Mon pays je t'écris
02 - L'humaniste
03 - L'oiseau Liberté
04 - Les enfants lune
05 - Tous les gamins du monde
06 - Les enfants Paradis
07 - Le dernier disque
Prélude Acte II
01 - C'est la guerre
02 - Mon terroriste
03 - Je suis
09 décembre 2016
Autoproduction
www.facebook.com/damiensaez
www.culturecontreculture.fr
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