Michael Wookey - Hollywood hex
J'arrive tardivement dans le monde émerveillant et troublant de Michael Wookey, mais je suis content de le découvrir avec Hollywood Hex son nouvel album, qui me procure quelque chose d'agréablement nostalgique, d'une tendresse saisissante recouverte d'une mélancolie persistante. J'en tremble.
Chef d'oeuvre en vue. On reconnaît un grand album à la manière dont il ravit tous les sens dès les premières écoutes, comme à la façon dont il définit immédiatement une partie du monde qui nous entoure. Nul besoin d'attendre une quelconque addiction ici, elle va vous sauter littéralement dessus. Rien que les deux premiers morceaux de Hollywood hex suffisent à convaincre de la sensibilité à fleur de peau de l'artiste. Une sensibilité contagieuse. L'album commence avec Sailor. Par moment j'en ai le vertige, avec ce sentiment étourdissant que l'univers du chanteur m'emporte dans des souvenirs brumeux et mélancoliques que je ne connais pourtant pas. What the fuck. On reconnaît un grand album à la manière dont il vous retourne les sentiments, aussi. Celui-ci je l'écoute généralement le soir jusqu'à en mourir de sommeil. Jusqu'à en mourir de plaisir, surtout. Je m'arrête instantanément sur Red Hot Dollas, la chanson musicalement jouissive, l'excellence pour mon espèce, celle qui cherche constamment l'extase devant des morceaux qui brillent d'aussi loin que la musique existe. J'arriverai jamais à me remettre d'une chanson pareille. J'aimerais bien la réécouter pour la première fois. Vous connaissez ce sentiment ? Vous aimez ce sentiment ? Puis-je être grossier ? Bordel de putain cette chanson ! Frissons vertigineux dans tout le corps, et je ne vais même pas me rendre compte qu'ils ne quitteront pas ma chair sur les trois autres titres qui suivent. Living by the sea d'abord, qui est le genre de chanson qui absorbe le temps autour d'elle, jusqu'à l'hébétude. Écouter un titre de Michael Wookey, c'est se laisser transpercer par ses histoires torturées, poignantes, dans une rafale de poésies et d'émotions. L'émotion en fil conducteur. Elle parcourt le disque comme un frisson, et résulte sans contestation possible, de l'immense qualité des compositions d'un artiste total. Rapidement, la troisième et l’entraînante Bane fut la chanson définitive qui m'a fait comprendre à quel point j'étais en train de découvrir un album hors norme. Sans oublier la très pop et féerique Long live the meadows... Magnifique avec ses envolées de chants sortis des pénombres... Avec ses mélodies et sa voix à faire pleurer un insensible, je me sens comme un gamin de dix ans qui court de cadeau en cadeau le jour de Noël alors que j'essaye seulement de chercher quelle serait ma chanson préférée de l'album. Arrivé à la moitié du disque je pense alors avoir tout entendu, mais j'en oublie à quel point Hollywood hex m'écrase le cœur par sa beauté, par son quatuor de cordes. S'ensuit d'autres ballades plus folk qui font également la force de ce superbe album. Motherfucker, Shut your mouth and dance with me et Pistol whipped trio de compositions sensibles, d'une tendresse saisissante alternée d'une énergie subtile... Dernier morceau, ultime berceuse, Small voice of calm, La voix ici, survole les splendeurs édifiées par une mélodie minimaliste, épousée à une orchestration juste monstrueuse. Je ferme les yeux... Les fantômes dansent... Le disque s'arrête... Je retrouve le silence... Le repos d'après la tempête... Chef d'oeuvre en vue.
Un album essentiel aux personnes atteintes d'une mélancolie persistante. Je ne me mouille pas trop, mais je ne peux trouver autre chose à dire : Hollywood hex peut rapidement devenir l'un de vos albums préférés de l'année.
Tracklist
01 - Sailor
02 - Red hot dollas
03 - Living by the sea
04 - Bane
05 - Long live the meadows
06 - Hollywood hex
07 - Do right fear no man
08 - Motherfucker
09 - Shut your mouth and dance with me
10 - Pistol Whipped
11 - Small voice of calm
06 avril 2018
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