Les Cowboys Fringants - L'Amérique pleure (Bande sonore originale du film)
Oh mais arrêtez, vous allez encore me faire chialer. J'étais pas prêt ! Et je n'ai toujours pas vu le film. Je n'en ai pas le courage. C'est une histoire de cœur tout ça, et je ne suis pas prêt c'est tout. Car je sais que je n'en sortirai pas émotionnellement indemne après visionnage. Je sais déjà ce que je vais ressentir. Il faut savoir se préserver hein, garder des sacs d'émotions dans sa cave pour plus tard. Et vu l'effet que me fait la B.O alors le film avec ces paysages québécois qui me manque à en crever, j'imagine même pas.
Quand j'étais un peu plus jeune, je me suis offert des souvenirs québécois. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis passé le film de ces souvenirs-là. Avec vos albums comme B.O. D'abord La Grand-messe, puis les autres. Ceux d'après, ceux d'avant. Même les chansons que j'écoute le moins, elles sentent l'odeur de ma nostalgie heureuse. Et puis vint ce matin du 29 octobre 2021. En sautillant de chanson en chanson sur Youtube, je suis tombé sur le titre Banlieue avec le visuel d'un nouvel album dont j'ignorais jusqu'à présent l'existence. Oh joie ! J'ai forcément cliqué sur le lien. Banlieue c'est ma chanson. Cinq secondes; je suis resté neutre cinq secondes avant de ravaler ma fierté. Bordel, on se croirait autour d'un feu de camp avec JF à la gratte, Karl aussi, les jambes croisées, une bière dans les mains chantonnant en regardant les flammes qui dansent. Et moi couché, le ciel étoilé comme panorama observant chaque point scintillant, les yeux humides. Dédé dans la chanson c'est mon Stéphane quand les bleus venaient d'gagner la coupe du monde en 98. C'est aussi un peu David un soir de printemps 99. Banlieue c'est mon quartier, c'est ma jeunesse, le torse bombé souvent, c'est les montagnes russe d'émotions, c'est aussi le cordon de mon cœur coupé au cutter. Banlieue c'est mes maux du jeune adulte paumé que j'étais. Mais faut regarder Droit devant (superbe introduction mexicano-folk aux trompettes au passage !) Même avec des vieilles tounes, l'évangile selon les Cowboys Fringants continue d'influencer mes émotions. Depuis qu'on s'est croisé en 2005, l'espoir d'un bon paquet de leurs chansons vit toujours en moi. Celle de voir notre société se transformer en un monde plus humain et plus juste, plus vert et plus respectueux. Je dois aux Cowboys de m’avoir cueilli à un moment critique de ma vie et de m'avoir accompagné par la suite à travers une myriade de questions dont j'ai trouvé les réponses dans leur musique. Le jeu du miroir qui fait écho. Encore maintenant, la revisitation de certaines chansons me bouleverse. Personnellement d'abord, par le choix des titres qui m'interpellent toujours, et musicalement aussi par la proximité de cette production à l'effet "direct". Mais ce qui me frappe encore plus c'est cette simplicité absolue que le groupe dégage tout en diffusant une force incroyable, c'est juste impressionnant. En deux-trois accords et quatre mots sans artifices et sans se prendre la tête, ils viennent nous chercher, nous transformer à fleur de peau et balayer tous les maux du quotidien qui envahissent nos têtes pour nous filer les clefs d'un meilleur chemin à prendre. Pour nous filer les clefs de notes afin d'essayer d'affronter au mieux les vents contraires. Et dans l'agitation ambiante d'une époque qui part en vrille, les Cowboys Fringants nous proposent une excursion au plus près de la nature, à la source de la simplicité, de l'essentiel, avec un film donc, mais aussi avec cet album qui détend l'atmosphère comme il peut. Comme le groupe sait le faire. Les sapins comme public, le soleil comme projecteur. Ces nouvelles versions de chansons sont très très bonnes mais je regrette tout de même que le changement soit trop léger sur certains titres au contraire des superbes En berne, Plus rien (cœur pour l'intro au violoncelle... puis cette intensité démentielle du morceau...) ou encore Pizza Galaxie. Mais même sans ça c'est toujours un régal de se remettre une chanson de ce groupe vital dans le disque-dur de notre âme. Heureux de retrouver Toune d'automne, heureux de fermer les yeux sur Reel Marie... Et moi, encore et toujours, je vis ces histoires qu'ils me racontent. Karl, JF, Marie-Annick, Jérôme sont devenus malgré eux, ces copains qui font toujours plaisir à avoir avec soi, dont la compagnie est primordiale pour s'épanouir et dont les paroles hypnotisent et font rêver. Ils me grandissent d'album en album, de concert en concert. Et puis quoi après ? Un film maintenant ? Alors go down to the wild ? Avec plaisir ! Promis aux portes de l'hiver je vais le regarder, au coin du feu du poêle à bois à chanter L'Amérique pleure avec vouzautes !
Merci la gang pour ce nouveau disque. Pour ces hymnes à la vie.
Tracklist
01 - L'Amérique pleure
01 - L'Amérique pleure
02 - Banlieue
03 - Droit devant
04 - L'hiver approche
05 - En berne
06 - Les maisons toutes pareilles
07 - Octobre
08 - Reel Marie
09 - Toune d'automne
10 - Pizza Galaxie
11 - Sous-sol
12 - Les étoiles filantes
13 - Le temps perdu
14 - Marine marchande
15 - Pub Royal
16 - Intro Plus rien
17 - Plus rien
18 - Sur mon épaule
19 - L'Amérique pleure (Version autour du feu)
Ben c'est malin d'avoir mis l'album en entier, je me le suis réécouté du coup (et merci en fait, pare que ça va de chanson magnifique en chanson magnifique). ,Je m'étais offert le film en streaming pour passer tranquillou de 2020 à 2021 en solo, et du coup je n'étais pas seule, j'étais avec les Cowboys Fringants au milieu des paysages québécois. Et c'était si bien que ce film, je le veux, et je compte l'acheter, pour le revoir régulièrement. Pare qu'il est beau, parce que leurs mots, leurs musiques, mis en scène dans ces paysages magnifiques. J'espère que tu as pu le voir, ou que tu le verras bientôt. Tant pis pour les émotions, ou tant mieux, ça fait tellement de bien parfois de les laisser nous envahir, avec ces larmes pas de tristesse mais juste de plein de choses mêlées...
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