Parce que c'est la plus belle chanson française de tous les temps ? Je crois qu'il n’y a aucune autre chanson qui me serre autant le cœur que Le temps qui reste de Serge Reggiani sur un texte de Jean-Loup Dabadie et une très belle musique d'Alain Goraguer. Je ne l’ai pas choisie parce que la voix fatiguée de son interprète me rappelle celle d'un grand-père que j'aurais aimé connaître, avec qui j'aurais pu découvrir la vie. Je ne l’ai pas non plus choisie parce que choisir Serge Reggiani, c’est choisir l'un des moyens le plus sûr pour éviter les jets de pierres des pédants du monde de la musique. Je l’ai choisie parce que, pour moi, c’est la plus belle chanson française de tous les temps. Et si quelqu’un venait à dire que ce n’est pas le cas, je le prendrais personnellement. C'est une de ces chansons que l’on ne découvre pas par hasard. Pour moi, et comme pour beaucoup de gens j'imagine, c'est par le film Deux jours à tuer avec Albert Dupontel qu...
Je suis un homme ordinaire, mais quand arrive cette chanson (jamais par hasard) je suis tout sauf commun. Je crois que mon visage s'illumine de cette lueur musicale, une lumière qui ne vient pas du soleil, mais d’une voix qui m’enveloppe, celle de Jacques Higelin . Tombé du ciel s’élève comme un souffle dans l’air. Les premières notes s’immiscent sous ma peau, et tout ce qui pèsent sur les épaules disparaît, s’évapore comme une brume matinale. Parfois je ferme les yeux, laissant la mélodie se mêler à la danse du vent. Parfois je regarde les étoiles s'il fait nuit. Je regarde vers les cieux dès fois que… un chanteur de charme ou un pot d’fleurs… Les mots, ces mots, s’accrochent au cœur comme un poème ancien que j'aurais toujours connu sans jamais l’avoir appris. La gravité s’éloigne, comme si Higelin me tendait la main pour m’arracher au sol. Je ne suis plus assis, je plane. Amoureux. Les souvenirs, les regrets, les doutes, les erreurs, les chagrins s’effacent, balayés par ...
“Parfois, rien n'est plus jamais pareil. Les choses se fendent et se disloquent mais surtout se réparent et s'apaisent. Ce qui compte, c'est d'être vivant ou vivante.” Il y a des musiques qui s’écoutent, et d’autres qui s’absorbent. Celles qui nous filent sous la peau, s’infiltrent dans nos nuits et redessinent nos paysages intérieurs. La musique de La Reine Garçon est de celles-là. Tout renaîtra différente est un disque qui refuse d’être un simple album mais qui s’élève au-delà des notes pour devenir un état d’être, un écho liquide et incandescent de nos vertiges. Et puis, ce choc : une guitare qui déchire l’air, un chant comme une aurore boréale à la fois proche et insaisissable. Une sirène qui ne promet rien, mais qui emporte tout. Dès Différente , il n’y a plus d’issue. C’est un orage tendre, une tempête où la violence n'est que douceur. Car tu ne peux pas savoir combien je suis fière / D'être une fleur au printemps / Et ne me compare pas à la fille de tes...
Apocalypse est ce qu'il semblait être comme promis avant sa sortie : une alchimiste de mots, de sons, et d’émotions humaines. Cet opus déploie une mosaïque musicale où chaque morceau est une fresque apocalyptique, un miroir brisé révélant mille reflets de nos âmes contemporaines. On le sait, Saez ne compose pas, il érige des pièces sonores dressées dans les ruines fumantes de notre théâtre actuel pour le bonheur de ceux qui gardent les yeux ouverts. Dès les premières mesures de Arizona Baby , le morceau instrumental m’empoigne par la nuque et me pousse à regarder droit dans le gouffre pour mieux faire battre mon cœur en quête de révolte, de douleur, et de transcendance dans un manifeste lyrique où chaque note suinte la rage et la beauté, l’extase et la cendre. Authentique. La voix de Saez qui entre en scène sur La route s'élève avec la gravité d’un prophète ivre, un Rimbaud moderne errant sur les cendres de Babylone. Il ne chante pas : il exhorte, il déchire, il offre ses doul...
Bienvenue dans votre époque, telle est l'annonce d'entrée dans ce nouveau disque de Bertrand Louis qui à l'apparence des incendies et l’élégance des failles de nos vies. Ce disque est un souffle à la fois inquiétant et rassurant, opus d’un dandy désenchanté de la chanson française dans un costume électro à l’esprit punk dont la voix brise le silence. Bertrand Louis signe avec Stéréotype(s) un album somptueux, hors mode et hors norme, qui brûle d’une belle lucidité. Onze titres comme autant de lames fines, polies au sarcasme et trempées dans le doute. Il s'interroge et nous questionne. Une œuvre où la pensée danse avec le verbe sur des tapis de braises froides. Après le premier titre et après A part la Droite, il n'y a rien que je méprise autant que la Gauche , Chaque jour est une chance est une claque comme j'aime les prendre. La chanson se fait scalpel. Pas d’effets de manche : chaque mot porte, chaque phrase pèse. Le chanteur dévisse les masques sociaux à...
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