Lucas Lombard - Première nuit (2024)
Je l'attendais avec impatience cet album, depuis que j'avais chroniqué de façon très enthousiaste il y a deux ans, son premier EP de cinq titres qui se nommait Itinéraire (à lire ici). J'avais écrit que la future belle sensation de la chanson française s’appellerait très certainement Lucas Lombard. Sept titres en plus et voilà Première nuit, un premier disque qui ne me fait pas changer d'avis.
Par une belle journée d'hiver ensoleillée, mon enceinte diffuse les douces mélodies du premier disque de Lucas Lombard et ça a tout de suite le mérite de rendre tout ce que je suis en train de faire un peu plus agréable. Parce qu'il y a chez ce garçon une sensibilité mêlée à une forme de modestie, de retenue et qui fait toute la particularité et la beauté d’un répertoire qui, en un premier coup, touche au sublime. Un artiste qui chante et nous embarque dans une quête de souvenirs, riche en poésie et
d'arrangements minutieux. Il s'applique à nous parler d'amour, de
nostalgie, de textes emplis d'une belle solitude et de toutes ces choses simples
qui ont du sens, sans artifice, accompagnés par des mélodies aux émotions réelles.
J'avais déjà aimé le premier titre, Les lois de Newton, belle entrée des plus sensibles pour un début qui a tout pour plaire. Une ambiance d'étreinte commence à se dégager au fur et a mesure que des images de paysages extrêmement stimulants prennent vie dans ma tête et viennent me sortir de la torpeur du quotidien (comprenez par là le besoin de se sentir en apesanteur grâce à la poésie musicale). Un Sempé dans mon lit et Le soir à Masséna suivent, plus nostalgique pour le premier, sympathique à souhait pour un bon moment d'hommage à la culture qui nous touche et qui ne pourra s'effacer de nos vies avant qu'on reprenne une couche de légèreté, de rêveries romantiques avec de beaux arrangements languissants qui dégagent une sensibilité éloquente qui me plaît au plus haut point. Avec Itinéraire, je constate que l'album use constamment de cette antinomie musicale, un morceau un peu plus entraînant, suivi d'un morceau beaucoup plus doux, plongé dans les mélancolies profonde du chanteur, contrastée par une musique qui me caresse de quelques frissons qui me rendent heureux. Par exemple sur la chanson 2000 d'une durée de trois minutes et onze secondes, j'ai trois minutes et onze secondes de frissons qui parcourent mon corps, qui se déposent dans ma nuque, j'observe mes poils de bras et je me dis que c'est quand même super de ressentir des choses comme ça. Le morceau est tellement intime, tellement profond qu'il se transforme en miroir et on voit notre propre vie. Dans la même veine, je repense au titre Mémos Vocaux de Fabien Martin, qui me donne aussi envie de chialer. Pas parce que c'est triste mais parce que je me reflète beaucoup dans ces paroles. Vient 2020-2030, hautement mélancolique, mais avec un mélange assez étrange d'espoir et de désespoir, la voix de Lucas nageant à la fois dans une musique déchirante et entraînante. Il en réside en cet instant la force de l'album, ce mélange subtil de ne pas tomber dans la facilité ni d'en faire des caisses. Samuel Cajal à la réalisation. Toujours dans la mesure, dans un juste milieu touché par une certaine grâce sensible qui font la marque des grands albums.
Les mercredis, La fin du film, Les histoire d'amour qui traînent, Elle dort encore, on sent beaucoup d‘empathie et de proximité dans les chansons de Lucas Lombard. Je m'adresse alors aux amateurs de chanson française qui traîne par ici : voici un album où les chansons parlent au cœur. Elles parlent des choses de la vie avec une pudeur remarquable qui caractérise si bien un style poétique qui touche forcément nos âmes sensibles. Je suis amoureux.
Tracklist
01 - Les lois de Newton
02 - Un Sempé dans mon lit
03 - Le soir à Masséna
04 - Itinéraire
05 - Dites-lui
06 - Les mercredis
07 - La fin du film
08 - 2000
09 - 2020 - 2030
10 - Les histoires d'amour qui traînent
11 - Première nuit à Londres
12 - Elle dort encore
26 janvier 2024
LaCouveuse
www.facebook.com/lucasl0mbard
www.lucaslombard.bandcamp.com
J'ai découvert Lucas Lombard lorsque tu as chroniqué son EP, et j'ai tout de suite beaucoup aimé. Cela s'est confirmé avec cet album. Un artiste que je vais continuer à suivre, merci pour la découverte !
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