Mirabelle Gilis - Rivière (2024)

Pour son premier disque solo, Mirabelle Gilis s'affranchit des conventions et nous emmène dans un voyage au-delà du souvenir et de la mélancolie. Avec Rivière, elle explore des territoires sonores mêlant pop, orchestrations et expérimentations. Cinq titres qui résonnent comme un éloge de la fuite, une fuite salvatrice et j'aime fuir, emporté par la musique. Mirabelle, musicienne et compositrice loin d'être inconnue, se dévoile ici également en tant que chanteuse, prenant enfin la lumière qu'elle mérite. Depuis que je l'ai découverte sur l’EP Falaises en duo avec Miossec (en chronique ici), je rêvais de l'entendre à nouveau prendre le micro et m'éclairer de ses charmes envoûtants.

Né d'expériences vécues, de douleurs profondes et de plaisirs intenses, cet EP a été conçu en parties entre l’Italie, terre de soleil où il est permis de faire naître ses rêves et Brest, terre d’horizon pour les voir s'envoler. C'est bien connu, un premier album est toujours une œuvre très personnelle, Rivière ne fait donc pas exception. La musique de cet EP est lascive et fluide, composée au violon, à l'alto, avec l'aide de synthétiseurs et d'électronique. Entièrement signée par Gilis, elle invite constamment la lumière extérieure à pénétrer, à nous réchauffer et nous y sommes bien, très bien.

Parmi les titres marquants, il y a d'abord le premier extrait sorti sur la toile il y a quelques semaines de cela : La Prunelle de ses yeux, un texte poignant signé Christophe Miossec, qui rend hommage à cette force féminine, indépendante en quête d'une libération face aux emprises d'individus trop toxiques. Mirabelle écrit aussi, sublimement, comme dans le beau titre Le bruit de l'absence. Ce boucan d'enfer dans le cœur quand on se retrouve seul, ce qu'on redoute, ce que l'on ne veut vivre et quand ça viendra il n'y aura pas manuel pour stopper les tourments dans notre tête, le chaos hurlant de bruit de l'absence, alors en attendant on suit le cours de la Rivière, pour se laisser flotter et voir les beautés de la vie sur les rives du cour d'eau de l'existence faite de nostalgies et de souvenirs. Toute en douceur, d'une voix fragile, mélancolique, apaisante. C'est profond, et L’immensità arrive telle une dose d’oxygène, une parenthèse instrumentale pour rester en suspension là où Mirabelle Gilis nous a amené. Je l'imagine aussi, violon sur l'épaule au balcon du Vauban à remplir les cœurs des âmes errantes d'un bonheur indescriptible. Prenez prenez ! Ce n'est que de l'amour, ça ne fait que du bien. Les sens sont en éveilles sur cet EP, ils sont en mouvement dans mon corps d’auditeur et me plongent dans une multitude d’horizons et de rêves, choix immenses, je savais qu'elle me troublerait. 

Tracklist
01 - La prunelle de tes yeux
02 - Le bruit de l'absence
03 - Rivière
04 - L'immensità
05 - N'oublie pas

27 septembre 2024
LVP Records

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