Stephan Eicher - Poussière d'or (2025)

Ah, chers mélomanes et pèlerins du beau, voici que l'âme vagabonde de Stephan Eicher nous convie à une nouvelle ascension, un dix-huitième miracle discographique nommé Poussière d'or. Oubliez la clameur, mettez en sourdine l'anxiété du monde, car ce disque est un refuge tissé de fils poétique, une résistance par la douceur la plus exquise.

Eicher est un funambule des émotions qui se dépose quelque part en soi quand on l'écoute. Le choix de l'acoustique, la proximité de sa voix qu'il décrit lui-même comme un "hug" pour l'oreille révèle une maturité solaire. Personnellement, ses cordes vocales ne font pas que chanter, m’enchanter, elles me consolent. Elles caressent le temps gris de ce début de décembre qui passe, l'accueillent avec une lucidité qui n'est jamais du pathos, mais de la pure, simple lumière. Ce disque brille par ses éclats de mots, par la profondeur des notes. Guidé par ses complices fidèles, l'album déploie une poésie en filigrane, transformant les résidus de l'existence en légèreté bienvenue. 

La chanson-titre, Poussière d'or, est une alchimie en soi, changeant le plomb du quotidien en un grain lumineux qu'on devine à contre-jour. C'est l'espoir qui s'accroche aux fissures. Un morceau bienvenue donc. C'est beau. Et des titres comme Cheveux blancs et Toute la place s'érigent en méditations tendres, balisant le chemin vers un horizon moins sombre. Et quelle tendresse lorsqu'il revient à son dialecte suisse avec Bliib No Chli, un baiser sonore sur ses origines, une invitation à l'intime. J'aime aussi Fontaine, chant d'une résilience limpide pour exprimer comment l'amour, même blessé, trouve toujours la force de jaillir à nouveau. Enfin Au secours qui rappelle que même les âmes les plus fortes ont besoin d'être secourues. Et quand c'est dit en chanson, c'est l'effet papillon garantie... l'art, la poésie, la vie… Les arrangements sont d'une apparente simplicité, mais d'une richesse immense. Guitares, cordes délicates, orgue subtil... L'ensemble est chaleureux, un havre où chaque détail compte, où l'épure est une vertu cardinale. Après deux semaines de silence, j'avais besoin de plonger dans un nouvel album comme celui-ci. Un album en douze chapitres, une série de lettres d'amour écrites à la vie malgré tout. Il m’invite à ralentir, à laisser l'instant se déposer, comme une aube qui s'installe sans hâte. C'est un disque lumineux, conçu comme tel, c'est un disque comme une réponse poétique à l'angoisse ambiante. Un disque à la fragilité assumée, à la douceur revendiquée. Stephan Eicher, le chansonnier de l'âme me chante que le merveilleux est encore là, juste dans l'interstice, dans la poussière qui peut devenir or, quand on laisse surtout la poésie s'installer dans notre vie, et la belle musique. 

Tracklist
01 – Poussière d’Or
02 – Je Plains Celui
03 – Sauvage Continent
04 – On Dit
05 – Lumière
06 – Fontaine
07 – Toute la Place
08 – Au-dessus des Blés
09 – Entre Creux et Bosses
10 – Cheveux Blancs
11 – Bliib No Chlii
12 – Au Secours

28 novembre 2025
Electric Unicorn Music Production 


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