Le Larron / Amateur


Amateur, du latin Amator : "Celui qui aime" Personne qui a du goût pour quelque chose, l'apprécie, en possède une certaine connaissance et le pratique pour son plaisir.

J’ai voulu commencer à écrire cette critique fin juin, lorsque je reçu le deuxième album de Le Larron. Je croyais alors entendre à la première écoute, un album fort joli et ne comprenais pas mon peu d'information le concernant à son sujet, mais en y repensant, je crois que c’était la faute au fait que je n'y avais jamais vraiment fait attention auparavant. Au début, je vois cet album d'Amateur pour ce qu’il est physiquement : Onze titres, un agréable artwork concernant la pochette et le livret intérieur (Frank Loriou est passé par là, pour les amateurs), dont les textes des chansons ne sont pas retranscrites. Pour l'auteur les textes des chansons ne sont pas faits pour être lus mais pour être écoutés, il argumente alors les titres de son album par des commentaires et des petites anecdotes. Voici une idée originale et passionnante ( commentaires à découvrir en extrait sur son site). De quoi aussi donner du sens à l'achat d'un album plutôt qu'au téléchargement en format MP3. Une première idée que Le Larron a vraiment le goût du travail bien fait.

Première perturbation, il a le même timbre vibrant et troublant que le regretté Alain Bashung. Musicien de scène (Jane Birkin, Ridan...) avant de passer derrière le micro, Le Larron réalise dans sa totalité un album cruellement drôle Monsieur le juge, caressant les tabous Je vous ferais l'amour, parfois mélancolique Je t'aime ou tristement beau Tes yeux verts en (magnifique) duo avec Lisa Portelli. Un album s'aventurant également dans un disco énergique Parle à ma tête, un peu politique Le labyrinthe inspiré du poème de Victor Hugo, silencieux et émouvant Petite morte, mais toujours bien ficelé comme avec le très mélodieux Mademoiselle Rose, un titre splendide (en écoute ici). 
Un album où toute une multitude d'instruments apparaissent, disparaissent, allant de l'orgue, saxo, flûte traversière, au violon, violoncelle, harmonica en plus de guitares et de chœurs utilisés à merveille. Bref, c’est très beau tout ça, on ressent que cet album est le fruit d'un travail de perfection, mais ça n'enlève en rien l'authenticité des compositions de Le Larron qui, en le découvrant, peuvent être aussi rageuses que teintées d’une ironie subtile, douces, délicates et désinvoltes. Son écriture est un délice.

Reste qu'Amateur au final s’écoute vraiment très bien jusqu'au point d'en redemander et de se repasser l'album, encore, encore, encore... On s'y accroche, on ne s'en lasse pas. Dans ses morceaux, Le Larron y révèle tout son talent d'auteur, de compositeur et d'interprète et pour reprendre la citation de Winston Churchill présente sur le livret "Le succès c'est aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme", c'est avec enthousiasme que l'on peut dire sans mentir qu'Amateur possède tous les ingrédients pour être un succès. Un succès commercial ? L'avenir nous le dira, nous lui souhaitons. Un succès artistique ? Là oui, carrément !

Le Larron

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