BD Harrington - The Diver's Curse
The Diver's Curse s'élance. Une voix posée qui murmure, une guitare acoustique qui m'invite dans les accords brumeux d'un paysage silencieux et qui annoncent une promesse aussi douce que poétique. La vie ralentit, tout devient calme, un bonheur sincère.
Ce qui frappe, dès les premiers mots chantés de Resusci - Anne c'est la présence imposante du chanteur qui, presque en murmurant, s'accapare l'esprit de l'auditeur de par sa voix au plus près de la guitare. Si bien que chaque syllabe se pose agréablement sur la peau comme une caresse, et chaque accord de guitare fait battre le cœur. Une étreinte musicale pour nous faire décoller. Oui c'est vraiment ça. Dans ce cas-là avec la musique au plus près des tympans, le moindre sentiment devient très significatif et peut tout faire basculer en un instant dans d'intenses émotions.
Ainsi émotionnellement et personnellement, Sleepy John m’apparaît comme étant l'une des meilleures chansons de l'album, avec le sentiment de n'être pas encore totalement réveillé et se faire extraire d'un sommeil profond, encore un peu engourdit, plissant les yeux sur un refrain qui respire le premier rayon de soleil de la journée. Ou alors ne pas se réveiller, se rendre soudainement compte qu'on est agréablement bien dans cet état entre inertie totale et apaisement volontaire, et qu'on profite de ces onze titres comme il se doit. Jusqu'au dernier titre Little Bird comme une berceuse. Difficile de se remettre de cette claque folk, alors on relance l'album, une fois de plus et la journée sera encore plus belle ou plus triste, c'est selon l'humeur du moment lorsque l'on écoute BD Harrington et sa voix chaleureuse, si réconfortante. Trouver le réconfort dans des mélodies aussi, les petites merveilles comme ça qui réchauffent le cœur comme en plongeant dans le blues lancinant de Black Waves, ou se laisser embarquer dans un envoûtant et aérien In Your Arms. Des ballades folk qui permettent à The Diver's Curse de rester toujours pertinent et de ne jamais abuser d'une certaine nonchalance, piège inéluctable d'un grand nombre de chanteurs folk. Ainsi lorsque l'on écoute Apple Cart avec sa guitare massive digne des envolées de David Gilmour, et que l'on enchaîne avec One Match Left on se retrouve avec l'impression de flotter dans un épais brouillard, guidé par un lointain filet de voix qui suffit à s'émouvoir de la situation et s'extraire le cœur au dessus des nuages. Il y a une telle simplicité dans cette musique, une odeur de feu de bois, une fraîcheur de brise matinale, la chaleur d'un sourire... Quant à la pochette, voilà un bel appel au grand large, prendre les voiles, s'évader et se nourrir de rêves. On tient là, dans ce dessin, toute l'identité de ce disque, qui ressemble à l'univers d'un artiste vivant de poésies.
Avec BD Harrington, l’appellation "musique intime" n'a jamais été aussi adéquate avec The Diver's Curse qui s'écoute le cœur lourd pour pleurer, le cœur léger pour rêver. Une beauté musicale qui fait un bien terrible.
Tracklist
01 - Resusci - Anne
02 - Black Waves
03 - Boxers hit Harder
04 - Sleepy John
05 - Contamana
06 - Nightingale Lane
07 - In Your Arm
08 - Apple Cart
09 - One Match Left
10 - Early Morning Eye
11 - Little Birds
17 juin 2016
Microcultures
www.facebook.com/bdharringtonmusic
microcultures.bandcamp.com/album/the-divers-curse
Encore n descriptif qui donne envie, et les premières notes que j'écoute viennent confirmer cette envie. Je l'ajoute donc à mes artistes à écouter :)
RépondreSupprimerEt merci au passage Break musical pour les jolies découvertes.
Bon et bien finalement j'ai tout écouté dès ce soir. Très sympa comme musique, la voix grave m'a par moments évoqué Leonard Cohen.
RépondreSupprimerTrès belle description d'un artiste à découvrir. Comme isa merci break musical pour certaines très belles découvertes.
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