Angelfish Decay - Hypnotised Tourist

Du post-punk spongieux sans guitare ni basse mais avec un surprenant patchwork bariolé d'instruments à cordes faussement paresseuses qui roule sur les sentiers d'un concerto contemporain et esthétique. Voilà un EP plein de promesses ! 


Chacune des cinq partitions de la troupe d'Angelfish Decay me rend fébrile. Il faut dire que le projet du groupe qui réunit huit musiciens (un quatuor + invités), frappe un sacré coup avec un EP intrigant et fascinant, malgré certaines appréhensions que j'ai eues à la première écoute. Le premier titre Go Somewhere installe confortablement l'auditeur dans un univers singulier et d’entrée de jeu, on constate que l’album va nous emmener vers des frontières que nous aurions jamais franchi. Ou pas souvent. Même si elle paraît peu éclectique, la musique d'Angelfish Decay est loin d’être monotone. En tout cas question d'originalité, c'est difficile de faire mieux.
La qualité la plus marquante de ce premier EP c'est sa puissance cachée et sa facilité déconcertante à nous transporter par sa virtuosité. C’est à partir de cette virtuosité que tout l’album est conçu. C’est la présence insoupçonnée de cordes dès la première écoute qui donne toute cette puissance. Musicalement, Hypnotised Tourist me fait penser -de loin- au coeur de la New wave des années 80 (peut-être pour le petit coté dansant), parfois kitch, toujours surprenante. Oui surprise. Ce mot à sa place ici. Je ne m'imaginais pas être surpris par l'utilisation d'un instrument dans un autre registre que là où il excelle généralement. C'est bête, des exemples dans ce cas je pourrais en donner à la pelle, mais peut-être que je trouve ça bête parce que dans ce projet c'est tout un ensemble d'instruments qui viennent taper l'incruste dans un style où nous sommes habitués à entendre d'autres instruments... Tu me suis ? C'est étonnant mais ça fonctionne à merveille ! Et la mutation musicale s'opère autant sur le Smart Phone qui m'hypnose, m'enlace et  tout comme Today dont la captation vidéo nous prouve -enfin me concernant- à quel point un instrument à cordes est sexy à voir et à écouter. (la vidéo ici). Enfin, le dernier point et pas des moindres qui ressort de cet album est le chant. En anglais dans le texte, certaines intonations et plus précisément dans l'extravagant dernier morceau City Noise me font penser à David Bowie... Une référence de classe, une référence méritée quand on voit la qualité de cette réalisation.


Les mélomanes se délecteront sans aucun doute. Les autres auront peut-être besoin de quelques écoutes avant d’apprécier pleinement. Tout est là, suffit de le cueillir à son rythme pour mieux se laisser transporter dans cette musique ingénieuse !

Tracklist
01 - Go Somewhere
02 - Smart Phone
03 - Today
04 - Pylons
05 - City Noise

10 février 2017
Autoproduction / Differ-Ant

www.facebook.com/Angelfish.decay
www.angelfishdecay.fr


Commentaires

Les articles les plus consultés du moment

Le temps qui reste de Serge Reggiani

Dominic Sonic - Qu'avons-nous fait (2024)

Camille Bénâtre - Dommage (2024)

Les nouveaux clips du moment #3

Cali - Lâche pas