Blaubird - Rising / La fin de la tristesse

Une voix qui perce les nuages, une voix qui s'impose d'elle-même et dont il est difficile de lui résister. Ici, le plus anodin des détails, la moindre note, le simple mot, s'accrochent à mon quotidien et suffisent à créer un manque immense dès que l'album se termine.


Et puis, le reste de la journée, quand je n'ai pas le casque sur les oreilles, ces mêmes notes trottent dans la tête, disparaissent et reviennent, j'entends leurs appels, elles squattent mes pensées. Dès la première écoute, sans le moindre effort, elles ont pénétré la zone de turbulences de mon cœur. Laure Slabiak et sa voix de contralto venue du Lyrique, chante son abandon à elle même pour mieux s’envoler tel un Oiseau Bleu. La psychanalyse fait de ce symbole animal la métamorphose qui permet d’accéder à un état supérieur, un nouvel être libre et plus conscient… La voilà qui s'envole aux milieux de ses rêves, de ses racines perdues en Europe de l'Est, de ses souvenirs, l'acceptation de soi, et le renouveau qui en découle... L'album ne s'écoute que d'une traite, sans temps mort et finit par envahir l'auditeur. Je suis imprégné d'un filtre sonore qui fait résonner ma propre existence selon ses mélodies à elle. Incrédule, de titre en titre, je me laisse ensevelir par son parfum mélancolique. Dans ce voyage aux frontières entre le trip-hop, le folk et l'électro, Blaubird nous invite dans sa lumineuse poésie. En anglais, en français ou en Yidish jaillit un univers inspiré et assumé, teinté de mélancolie à l'intensité rare, à la rigueur minimaliste. Dans ce voyage, je vois un paysage folk et romantique qui se dessine, s'efface, se redécouvre et puis disparaît, dans une aventure sans fin à la chaleur acoustique et lyrique, une émotion comme un fil, mes sensations en funambule. De là-haut, je vois et j'entends des oiseaux, l'ombre de Barbara, un violon, des bruits, quelques notes de Chopin, de l'écho, un disque de Portishead, des envolées, des murmures, des paroles de gens proches de la chanteuse, des rythmes cardiaques qui s'emballent, des mots de William Blake, des ombres, du brouillard, et puis un magnifique lever de soleil. Daddy, L'absence, Dans le jardin, Cradle Song, Demain dès l'aube, Tes Mots d'Or... sont mes belles virées aux côtés de cet Oiseau Bleu. On partagera l'automne tiède qui s'annonce ensemble, bien confortablement dans un coton crémeux que l'on appelle Rising - La fin de la tristesse. Absolument délicieux. Incroyablement éblouissant. Bouleversant. Allez salut ! J'arrête d'écrire, je vais m'allonger avec le casque sur les oreilles et m'envoler. C'est tellement difficile de lui résister.


Blaubird, c’est une voix, c'est une voie pour me faufiler dès que l'envie me prend, vers cet état supérieur, l'âme totalement libre, apaisée, soulagée d'un poids. Une voix qui me ramène quelque part, qui m'emmène ailleurs. Quelle artiste ! Quel disque !

Tracklist
01 - Daddy
02 - L'absence
03 - Dans ce jardin
04 - Blue Bird
05 - On Levouch
06 - One
07 - Cradle Song
08 - The Shore
09 - Demain dès l'Aube
10 - Tes mots d'Or

21 septembre 2018
Elles et O / Differ-Ant

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