Jérôme Castel - Doggerland

Depuis 2014, Break musical est pour moi une sorte de carnet de notes où j'y coche des sentiments musicaux grâce à des coups de cœur et de très belles découvertes. Aujourd'hui, je suis vraiment content d'y inscrire Jérôme Castel par le biais de cette chronique pour son nouvel album Doggerland. Un concentré de poésie mêlant l'épure à la force et la délicatesse où l’auteur-compositeur-interprète se livre, brut et sans concession.

"Un goût pour le beau bizarre, la tension et l’amour, l’électricité et la lenteur, la langue d’ici et la nuit. Une chanson pleine d’espaces et de matières sonores, une chanson sonique." C'est avec ces mots que l'auteur décrit son univers, et celui qui possède un soupçon de curiosité et de désirs d'émerveillement foncera forcément dans l'invitation à la découverte. Cet album est magnifique, il n'y a pas grand chose d'autre à dire de mieux. Ça arrive parfois, il y a des disques qui vous emportent sans que vous vous y attendiez. En ce moment j’ai envie de chanson rock avec une petite touche noise, c’est mon kif d'être remué, d'être secoué. Mais ici, ce n'est pas vraiment que "rock" c'est surtout organique, les sonorités de Doggerland abruptes et dissonantes, se mettent au diapason de paroles toujours bien senties, au bon endroit, au bon moment, invoquant les rêves et les questionnements. Jérôme Castel invite l'auditeur à prendre son propre envol. Avec un goût d'urgence mais sans précipitation, d'où est palpable une émotion intense. C'est la tension, c'est l'électricité, dont parle l'artiste qui parcours mes écoutilles. En écoutant cet album je voyage, yeux fermés dans de grands espaces à la froideur réconfortante. Ce qui est fou c'est que je n'arrive pas à sortir un titre du lot, bien que l'ultime piste Vermeil termine mon voyage dans un état totalement apaisé, hypnotisé par les cordes qui habite le morceau. Souffle coupé et ravi d'avoir croisé le chemin de ce créateur libre. De cette expédition musicale, je retiens les textes de Jérôme Castel que j'ai adoré découvrir et écouter comme j'aime lire les paroles, et puis la musique; ces musiques qui parlent, qui se suffisent elles-mêmes pour raconter de belles choses. A glisser entre les albums de Dominique A et Arman Méliès, Doggerland est un excellent disque, fougueux et unique, qui trouvera naturellement sa place dans le foutoir animé d'une scène française décomplexée. 


Tracklist

01 - La piste du loup
02 - Les camions
03 - Camille
04 - Léger
05 - Doggerland
06 - Comme un papillon
07 - La beauté nouvelle
08 - Tout est blanc
09 - Vermeil

24 mars 2023
Inouïe Distribution


www.jeromecastel.bandcamp.com
 www/jeromecastel.com

Commentaires

Les articles les plus consultés du moment

Les Cowboys Fringants - Pub Royal (2024)

Le temps qui reste de Serge Reggiani

Les nouveaux clips du moment #4

Les Gitans - Mano Solo

Antoine Sahler - Le hasard (2024)