Nicolas Paugam - La délicatesse (2023)

L'album est sorti le 01 septembre dernier, mais un mois et demi plus tard, je doit avouer que c'est très compliqué pour moi de chroniquer un disque de Nicolas Paugam. Des semaines et des semaines après la découverte de ce nouvel album, je suis toujours incapable de dire pourquoi j'aime autant cet artiste et par conséquence, ce sixième disque.

Je me lance, parce que je le veux, je veux donner une visibilité à ce disque, je veux qu'il soit ici, au chaud dans mes coups de cœur musicaux. Je vais poser des mots, j'espère qu'à la fin de ce post, mon avis sera plus clair. En tout cas un peu plus que l'univers abondant de ce chanteur hors catégories. De manière globale, il me laisse toujours tout retourné de partout et je sors de ces écoutes complètement fasciné. C'est qu'il fait parti de cette trempe de musiciens indépendants, suivant les inclinations (sinueuses, accidentées parfois) de leur bon plaisir. Indifférent aux modes, il s'embarque dans le sillage d'une sensibilité nomade, libre, comme dans La Délicatesse, dernier album enregistré dans le Haut-Vivarais ardéchois où il reprend ses plus beaux titres parsemés de trois chansons inédites (le très beau La délicatesse en hommage à son père, la ballade révoltante Sylvain et Sylvette et La chanson annonciatrice - état des lieux brutal de notre consommation bestiale excessive sous le regard d'un chimpanzé bien moins con que l'homme) privilégiant la compréhension du texte à une orchestration trop foisonnante (Très agréable réinterprétation en bossa nova de L'homme heureux). Ici, pas de batterie mais un savant mélange de guitares acoustiques et de synthétiseurs donnant à l'album une distance plus proche avec l'artiste, une apesanteur rêveuse, un peu voyageuse, surtout heureuse. C'est contagieux, je m'envole vers l'Ardèche, comme d'autres me font voler vers le Jura par exemple. Sans tomber dans la comparaison mais en omettant volontairement de citer le Jurassien à qui je pense, Paugam est, lui aussi, ce genre d'auteur qui m'oblige à plonger encore un peu plus dans ses paroles foisonnantes d'idées, surréalistes (En pantalon qui va bien) pour mieux les recoller dans mon esprit et me repositionner dans l'espace.

L'album entier souffle des messages d'une vie qui se veut simple et de poésies, où l'amour, l'amitié et la famille fleurissent sous les notes semées par l'artiste. Avec un regard lucide aussi sur notre société (La vie c'est bien trop compliqué). Mélangés dans la chaleur d'une production propre et riche, avec une voix déstabilisante mais sincère, un sens de l'écriture loin d'être conventionnel, vous obtenez un album qui ne laisse surtout pas indifférent, à savourer autant devant un coucher de soleil que devant une flambée de cheminée, la pluie tombante dehors. Ils sont rares les albums qui vous plonge dans une incertitude puis qui perturbe tout en faisant du bien, je crois. Oui, La délicatesse fait du bien tout comme Nicolas Paugam fait du bien, si peu que vous arrivez à apprivoiser cet univers de qualité qui chamboule les neurones. Mais on a parfois besoin d'être déboussolé, surtout en ce moment, pas vrai ? C'est bien pour ça que je l'aime. 

Tracklist
01 - La délicatesse
02 - Sous la houlette
03 - La lumière est immense
04 - Exalem
05 - En pantalon qui va bien
06 - Sylvain et Sylvette
07 - La chanson annonciatrice
08 - Si tu vas à San Fransiscoco
09 - L'homme heureux
10 - La vie c'est bien trop compliqué
11 - Ce doux logement
12 - Marilou

01 septembre 2023
Syncop's


www.nicopaugam.bandcamp.com

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