Les Hurlements d'Léo - La belle affaire (2000)
Dans quelques jours, ça sera l'anniversaire de La belle affaire. Depuis 95-96, Les Hurlements d’Léo sillonnent les routes, le cœur battant au rythme des salles bondés et des festivals comblés, la rage tendre vissée au creux de la voix, la liberté tissée dans les cordes et les cuivres. Plus de vingt-cinq ans que leur musique résonne comme un cri dans une clameur fraternelle, un éclat de poésie libertaire dans les nuits de l'hexagone.

Et que reste-t-il un quart de siècle plus tard, de cette furieuse époque qui scintille dans ma mémoire et mes écouteurs ? TOUT ! L’essence est intacte. La flamme toujours vive. Et surtout La Belle Affaire ce disque manifeste de l’âme vagabonde, ce souffle libertaire qui me saisit encore et encore depuis tout ce temps. Souvenir de 2000, pour moi ce disque à l'époque est une cavalcade vers un avenir incertain mais de bon train, des tempêtes de jeune adulte, quelques bières trinquées sur le zinc de bar-concerts. Aujourd'hui, c’est le vertige d’un monde toujours en suspension, l’ivresse de la poésie et des notes qui s’embrasent. Chaque morceau est un tableau : les décors d'espoir, les gueules écorchées de chansons réalistes, un chapiteau en flammes où dansent la bohème et la révolte. Des toiles sonores où se croisent la gouaille de Brassens, l’urgence de Mano Negra et la folie des Têtes Raides. Puis viennent les textes, ciselés comme des vers de brume et de bitume. Poèmes, morceau phare, déroule sur mon cœur comme une madeleine de Proust, première rencontre avec Les Hurlements d'Léo, merci Marina, ou Erwan, ou Louis-Mathieu, merci les soirées d'ivresse à écouter, à jouer, à aimer la musique. Celle qu'on se refile à coup de cassettes compiles, celle qu'on trouve dans les fanzines joyeusement imprimés sur des pauvres pages A4, celle qu'on découvre le samedi soir sur la scène d'un troquet de village, celle qu'on va pécher en poussant la porte des disquaires indépendants.
Même si après avoir acheté l'album Le café des jours heureux dans la foulée, l'émergence d'internet et les innombrables tentations musicales ont fait que j'ai eu l'impression de perdre un peu le fil de la carrière du groupe mais je me suis rendu compte que leur musique était toujours là, à couler quelque part dans l'une de mes veines. Avec le temps, ces deux albums ont morflés, je me suis fait piquer La belle affaire, et quand en 2018 l'une des meilleures agences indépendantes me propose de chroniquer Luna de Papel je me suis rappelé pourquoi ça vibre toujours en moi et je suis reparti suivre leurs différents chemins. Parce que Les Hurlements d’Léo c’est aussi l’énergie brute que j'ai toujours aimé, l’insolence élégante, la
fraternité des paumés magnifiques. On ne peut oublier ceux qui chantent les amours de comptoirs
et les errances de trottoirs, les bras levés vers les étoiles et les
poings serrés sur les injustices. Ils font vibrer les âmes vagabondes et
donnent à la marge un parfum de liberté pour un chant d’ivresse, une danse à perdre haleine, un hymne pour ceux qui ne rentrent jamais tout à fait dans les clous. Je me suis toujours reconnu dans l'univers de cette grande famille qui sort en septembre un nouvel album dont je vais me presser de chroniquer !
25 ans putain !
Tracklist
01 – Ici, d’ailleurs
02 – Poèmes
03 – Bonimenteur
04 – La Malle en mai
05 – Le 5ᵉ Demi‑Tour
06 – À Bout d’Souffle
07 – Le Mort
08 – Dimanche à S’Étendre
09 – La Belle Affaire
10 – Plus Tard
11 – Sanizettes
12 – Wechtival !
18 aout 2000
Pias France / Madame Léo
www.hurlements.com
www.facebook.com/Hurlements
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