Félix Radu - infini +3 (2025)
J’aime la musique.
Je tombe amoureux sans jamais serrer la main de celui que j’aime. Je sens une vibration dans ma poitrine avant même de savoir pourquoi. Je reconnais un rythme qui parle une langue que je n’ai jamais apprise, mais que je comprends mieux que mes propres mots.

Je commence mes journées avec un morceau coincé dans la tête, et je me demande s’il m’a choisi, ou si c’est moi qui l’ai choisi. Dans le train, sous la pluie, sur le vélo, dans mon bain : peu importe où, peu importe quand, la chanson me suit, elle devance mes pas, elle me rattrape.
Et puis arrive Infini +3, le premier album de Félix Radu qui vient de sortir. Dès la première note, je suis pris de vertige. Chaque piste est un univers parallèle où le réel se dissout, où mon quotidien devient une danse de lumière et d’ombres. Tu ne te contentes pas de jouer avec les notes, tu joues avec mes nerfs, mes souvenirs, mes émotions. Je dis moi, mais comme dans toutes mes chroniques c'est parce que j'aime causer de mon expérience et parce que la musique est la meilleure des thérapies. Intro avec Manon Fall, m’ouvre la fenêtre avec une délicatesse fragile, et déjà je me sens à la fois proche et loin de moi-même. Parler, c'est déjà faire l'amour m’attrape par les tempes, comme si ces accords lisaient mes pensées les plus secrètes. Et puis Allez viens ! arrive, me frappe encore violemment comme il y a quelques mois, me fait jouir à chaque écoute, me rend un peu nostalgique mais surtout fou. Je me souviens de mon premier baiser. Le temps d'un café, Et s'aimer, Que reste-t-il ?... Chaque piste est un microcosme, un monde qui se suffit à lui-même, mais qui m’emmène ailleurs.
J'aime la musique quand ses textes raisonnent en moi plus que de raison. Ma mère en est le plus bel exemple. Ma mère j'en parle jamais dans mes textes, j'ai jamais trop su comment. En fait, le bonheur ça se raconte pas, ça se garde précieusement. J'ai toujours écrit sur ce qui me blessait et me manquait petit mais j'ai jamais su comment écrire merci ou je t'aime aussi... Félix à réussi à trouver les mots, les mots beaux. Et aussi Apprends-moi à danser où je revois cet ado timide que j'étais. Je suis là, sur la piste / Je t'attends, j'ai l'air triste / Dans mon costume trop grand / Au beau milieu des gens / Apprends-moi à danser / Tu sais moi les filles / C'est pas que ça me terrifie, non / Mais j'ai jamais osé / M'aventurer très loin / J'ai trop peur du chagrin / De leurs sourires en coin / Qui fait trembler le mien... Pluie dans ma tête, j'ai besoin d'air, j'ai tant besoin d'air. 20h33, j'accuse mes contradictions. Je danse quand je devrais pleurer, je pleure quand je devrais rire, je ris quand il faudrait réfléchir. Comme ton album, la musique peut être douce et brutale, légère et profonde, simple et insaisissable en même temps. C’est un paradoxe ambulant, un feu de camp dans une tempête. Et c’est exactement ça qui m’attire, qui me fait revenir, encore et encore, à chaque écoute.
La musique traverse tout : les âges, les cultures, les sentiments, et s’invite dans mes souvenirs. Chaque titre de Infini +3 est cette capsule temporelle qui fait que la musique possède une place entière dans ma vie : elle me ramène à un été oublié, à un sourire que je croyais perdu, à une chambre pleine de rêves qui n’attendaient que d’éclore. Je me rappelle pourquoi j’aime la musique, pourquoi je l’ai laissée entrer dans mes veines.
Il y a des jours où la musique est mon refuge. Je me glisse dans un casque ou dans une pièce, et je laisse les vibrations faire leur travail. Et puis il y a des jours où elle me secoue, me fait vaciller, et je sors différent, vivant. Infini +3 est de ces albums-équilibres qui sont capables de m’apporter apaisement et de me défier en même temps. Félix Radu ne se contente pas de jouer avec ses mots et ses mélodies, il transforme mes perceptions, transforme le banal en extraordinaire en 13 titres. Il aspire l'auditeur.
J’apprends à comprendre le temps autrement grâce à elle. Une chanson de trois minutes peut contenir dix ans d'apprentissage. Un accord répété peut suspendre l’instant. Et ton album peut réécrire une journée entière, me faire danser sous la pluie, sourire à un visage inconnu, ou pleurer d’émotion devant un souvenir que je croyais enterré.
Je sais que c’est un amour invisible, mais tangible. Comme aimer la vie, j’accepte que je ne posséderai jamais totalement la musique. Je peux la diffuser, la graver, la faire circuler, mais elle reste plus grande que moi, plus libre que moi. Et c’est pour ça que je l’aime. Chaque note qui résonne est une victoire contre le silence, chaque accord un pas de plus dans ma danse infinie avec la vie.
Alors je l’aime, je l’aime avec maladresse, tendresse, ivresse. Dans le train, dans ma cuisine, sous la pluie, ou dans le calme de la nuit. J'écoute Félix Radu pour ne pas glisser et me motiver à lâcher un murmure au monde. Et à chaque écoute, mon cœur bat, mes yeux brillent, mon âme danse. Ce disque est déroutant. Oui, comme le dit si bien Ehma : "-Ce monde manque cruellement de Félix".
Madame, si les baisers s'envoyaient par écrit
Vous liriez ma lettre avec les lèvres
Tracklist
01 - Intro
02 - Je voudrais tomber amoureux
03 - Le temps d’un café
04 - Parler, c’est déjà faire l’amour
05 - Allez viens !
06 - Apprends-moi à danser
07 - Elle a dit
08 - Pluie dans ma tête
09 - J’accuse
10 - Ma mère
11 - Et s’aimer
12 - Que reste‑t‑il ?
13 - 20h33
26 septembre 2025
Columbia
www.felixradu.fr
www.facebook.com/pagefelixradu
merci les grosses têtes de m'avoir fait découverte quelle talent !!
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