Triboulois - Emergency Exit (2025)
Ça fait bien longtemps que je voulais découvrir l'univers de Triboulois. En fait depuis que ces publications apparaissent par parcimonie sur mon mur d'actualité Facebook. Le dimanche 09 novembre au soir j'étais claqué, complètement lessivé par un week-end éprouvant et j'avais envie d'un truc sympa à écouter en me relaxant dans mon bain. Bien heureux quand je me suis branché sur Emergency Exit, son nouvel album instrumental. Flottant dans mon eau mousseuse j'ai vécu l'échappée sonore, plongé dans l'ambient électronique expérimentale et méditatif.

Dès le titre d’ouverture, Emergency Exit, je plonge dans une atmosphère de sortie, de respiration, comme si l’artiste ouvrait une porte non pas vers un ailleurs flamboyant, mais vers une sorte de calme souterrain, une fuite mesurée plutôt qu’un saut spectaculaire. Le morceau oscille entre tension subtile et apaisement progressif. Imaginé le tableau avec juste ce qu'il faut comme lumière. Très vite, en fermant les yeux surtout, j'ai eu la sensation de me retrouver en apnée dans l'antichambre de Primal Scream version Transpotting. Une comparaison audacieuse voir plutôt osée mais qui traduit bien cette tension brute. L’accent est mis sur la texture, l’espace sonore, la respiration des boucles autant que des motifs. Ça prête merveilleusement bien à l'imagination, aux rêveries, aux désirs. Je m'évade définitivement quand débute le second titre Another Night. Avec ce morceau, Olivier Triboulois montre qu'il crée avec brio des zones sonores à l’échelle d’une écoute intime. Je ressens une vraie maîtrise du partage, de l’effet ressenti. Parce qu'une musique comme ça c'est forcément du partage. L'artiste partage ses émotions, l'auditeur reçoit des sensations. C'est ce qu'il se passe me concernant. In Two Parts, la première moitié plane, légère, presque éthérée, la seconde devient plus dense, avec une pulsation qui s’affirme sans jamais exploser. Comme pour me maintenir à la surface de l'eau. Plénitude me fait penser que rien n'est acquis, qu'elle se construit. Dans ce morceau, la montée subtile de fréquences aiguës, des textures douces apporte à l'atmosphère que je viens de me créer - à l'aide de ce disque - un fond légèrement mélancolique pour un instant suspendu, où le repos du corps devient presque musical. Night Yellow Club, ici le groove est mental. Et je retrouve ma déambulation planante avec le contemplatif Walking in the Streets jusqu'à la clôture idéale : Like a Bird où tout s’élève, tout s’allège. Les nappes s’ouvrent, les fréquences hautes s’étirent jusqu’à l’effacement, l'eau de mon bain refroidie mais pas mon corps. Huit minutes où j'ai l’impression de décoller lentement, de quitter la terre non pas par fuite, mais pour acceptation sa légèreté. Un final qui ne conclut rien, mais laisse mon esprit en suspension.
Emergency Exit est un disque qui demande à être écouté attentivement pour en faire la bande-son d'un moment à s'octroyer du temps. C'est une œuvre complète qui nous invite à nous confronter à l'urgence et à la richesse des émotions. C'est aussi un coup de cœur pour quiconque apprécie les excursions électro à la fois exigeantes et émouvantes.
Tracklist
01 - Emergency Exit
02 - Another Night
03 - In Two Parts
04 - Plénitude
05 - Night Yellow Club
06 - Walking In The Streets
07 - Like A Bird
5 novembre 2025
Lotophagus Records
www.facebook.com/olivier.triboulois
www.lotophagusrecords.bandcamp.com
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