Stromae - √

Un OVNI. Le genre de truc insaisissable, totalement captivant, à la limite de l'hypnose : L'album Racine carrée de Stromae. Sorti il y a maintenant plus de trois ans, cet album est tellement un album culte qu'il mérite bien sa petite chronique ici, que je republie (puisque je l'avais écrite il y a trois ans sur un autre blog, et que je suis fainéant, mais amoureux de ce disque).


Racine Carrée débute avec Ta Fête. Une chanson à double sens qui décrit les envies de fête d'un adolescent et les risques que cela pourrait lui apporter. Des paroles simples mais efficaces, et une musique qui sans raison libère le corps de sa rigidité. Comme pour le premier album, c'est très électro mais à la différence de Cheese j'ai l'impression qu'un niveau vient d'être franchi dans les sonorités. J'y connais rien dans l'électro, je sais que c'est du son qu'on peut faire avec des machines à donner le mal de tête à un novice, mais si c'est bien fait et qu'on veut bien y prêter une oreille la surprise peut-être de taille. Je plonge dans l'album les yeux fermés car j'ai confiance... S'ensuit le tube de l'été Papaoutai. Outre le fait que le morceau au rythme des îles nous donnent des bouffées de chaleur dès qu'on se prend à entonner le refrain, je trouve que le clip, esthétiquement, relève du génie. Une oeuvre visuelle qui prouve que Stromae possède une belle ouverture d'esprit artistique.
Deux premières chansons qui vont résumer ce nouvel album aux sonorités plus ouvertes et plus développées que sur Cheese avec des paroles parfois tristes, parfois cyniques mais toujours dans l'air du temps comme il nous avait habitué. Enfin Stromae nous rappelle qu'il ne fait pas que chanter, il vit ses chansons. Sa musique est sa sueur. Il fait danser ses maux et nous donne pourtant le sourire.

Pour Ave Cesaria je suis tombé amoureux dès la première écoute. Pas de Cesaria, d'elle je l'étais déjà, mais amoureux de cet hommage à la diva aux pieds nus. Entraîné par un accordéon et des claquements de mains, j'ai souri. Oui un véritable coup de foudre musical. Et à la troisième minute quinze de la chanson je décolle systématiquement pris d'une envie incroyable de la prendre dans mes bras... un morceau tellement envoûtant...  Envoûtant c'est le mot d'ordre de cet album surtout avec l'incontournable Formidable qui se hisse dans le panthéon des chansons qui collent le frisson. Bon j'avoue que j'étais tombé dans le panneau lorsque les premières vidéos pirates ont circulé sur internet le montrant ivre dans la rue... et puis le clip... Ah le clip... Un coup de génie, un coup de maître. Ce n'est ni un gag ni une opération marketing, c'est une vraie mise en abîme vertigineuse qui montre du doigt la laideur de notre voyeurisme, le pouvoir dangereux des médias sur notre rapport à l'image qui nous plonge dans une crédulité trop facile... C'est juste l'histoire d'un garçon paumé qui vient de se faire plaquer mais avec un maestro aux commandes : Bluffant. Stupéfiant. Une claque formidable.


Si certains morceaux me transportent moins, l’homogénéité de l'album n'en demeure pas moins forte. On garde toujours le volume à fond, on bouge sans cesse. Il parle du cancer avec justesse dans Quand c'est ?, des origines qu'on ne veut pas choisir dans le très dansant Bâtard ou encore avec l'étonnante adaptation de Carmen de Bizet qui parle des réseaux sociaux. Et même si ma sensibilité est moins forte sur ces quatre titres cités, les enchaînements de morceaux avec Tous les mêmes dont je suis très heureux de la voir sur l'album après l'avoir adoré dans la leçon 24 sur sa chaine Youtube tout comme Humain à l'eau et enfin avec l'excellent Sommeil ces morceaux sont là pour nous séduire. Décidément cet album relève d'un nombre incroyable de hits. Et puis je ne sais pas pourquoi mais le morceau instrumental Merci m'a évoqué de suite la puissance du titre Fade To Grey de Visage. Puissance dans l'émotion qu'elle procure, puissance dans l'énergie qui s'en dégage, puissance dans l'effet qui nous emporte. A côté de ça dans le "même style", Daf Punk c'est du beurre doux pour un breton... m'enfin une house-électro lancinante qui me transporte dans quelque chose de magnifique. Il nous fait également vivre sa musique. Pour terminer, Stromae a invité Orelsan et maître Gims sur un morceau qui envoie du lourd : AVF. Un titre hip-hop bien bourrin, violemment beau mais avec de tels invités cela ne pouvait pas être autrement. La présence d'Orelsan me réjouit, celle de Gims... Bon j'avoue, c'est mon péché mignon... Pour moi sa voix c'est du diamant.


Avec ce deuxième album, il assume plus que jamais son pseudonyme à l'endroit. J'avais prédis à l'époque qu'il ferait un carton aux Victoires de la Musique avec son album... C'est vraiment pas étonnant...

Tracklist
01 - Ta fête
02 - Papaoutai
03 - Bâtard
04 - Ave Cesaria
05 - Tous les mêmes
06 - Formidable
07 - Moules frites
08 - Carmen
09 - Humain à l'eau
10 - Quand c'est ?
11 - Sommeil
12 - Merci
13 - AVF

16 août 2013
Mercury Music Group, Mosaert


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