Hum Hum - Le prince des cendres (2024)
Dès l'introduction je sais où je suis. La musique cinématographique et hypnotique de Bernard Tanguy (alias BT93) m'est désormais reconnaissable entre mille. Ouverture s'annonce et ouvre déjà de multiples horizons et invite les sensations à s'envoler par la fenêtre avant que la voix de Sophie Verbeeck vienne illuminer définitivement le début de ce nouvel album. Je suis content, j'adore le duo franco-belge et je vais aimer ce nouvel album, c'est une certitude.
L'électricité plane sur A, la mélodie s'infiltre dans mon âme, c'est poétique et progressivement les sensations se révèlent. C'est envoûtant, exaltant. Comme la voix de Sophie sur Le ver s'est glissé, le pied qui se balance, la tête qui suit et mes pensées qui s'envolent sur le refrain, les violons qui emportent, c'est un tourbillon où chaque phrase est là pour nous prendre la main et nous tirer vers une danse fédératrice. Le titre phare, Le prince de cendres, est une histoire musicale poignante sur la fragilité de la vie, l'obscurité s'installe mais la lumière n'est jamais loin. Des oiseaux dans ma tête comme une réponse au deuil, avec Hum Hum c'est le printemps en automne. Evita est là pour nous montrer de nouveau le génie de Bernard Tanguy, méticuleux artisan d'harmonies électroniques en parfaitement symbiose avec le chant de Sophie, sa voix versatile, qui navigue entre les influences de Véronique Sanson, France Gall et Brigitte Fontaine, tout en apportant une touche personnelle qui rappelle la dramaturgie des seventies. Si l'on ajoute au duo des violons authentiques (Mathilde Vrech et Caroline Pauvert), des guitares inventives (François Poggio) sur-couché d'une trompette délicieuse (Camille Passeri) les mélodies deviennent explosives. Explosion d'émerveillement, explosion de plaisirs auditifs, les titres s'enchaînent et il devient difficile de sortir du disque. Encore une fois. Comme avec Traversant sorti en 2021 (en chronique ici), je suis submergé dans une quiétude en mode 8-bits, je vois aussi l'étoile, je prends mon carnet et mon stylo, je cours dans la forêt pour retrouver le couchant d'octobre quand la musique qui m'accompagne est si belle. Majoritairement chanté en français, pour nous prouver que Hum Hum excelle également dans la langue de Molière tout comme il le fait dans celle de Shakespeare, Limbo me maintient dans la danse, avant de conclure de belles manières avec Poetry slow remix, dont le titre ne trompe pas. Les solos de guitare, le refrain qui s'envole, enveloppe vaporeuse, casque sur les oreilles je respire de bonheur. C'est ce qui s'appelle être fan. L'album se termine avec Epilogue où le piano nous invite encore une fois à ne pas perdre de vue la beauté de ce que l'on vient d'écouter depuis plus d'une demi-heure. Tout comme le premier morceau, le chant s'est effacé offrant la part belle aux rêveries musicales. La batteries, les violons viennent répondre au piano et le tourbillon d'émotions termine le travail. Fantastique disque !
Tracklist
01 - Ouverture
02 - A
03 - Le ver s'est glissé
04 - Le prince de cendres
05 - Des oiseaux dans ma tête
06 - Evita
07 - J'ai vu l'étoile
08 - Limbo
09 - Poetry slow remix
10 - Epilogue
13 septembre 2024
Dragon Accel / Modulor
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