Volin - Volcan

Volin est un groupe de Montpellier qui fait de la musique pop minérale aux textes poétiques et surréalistes et qui épice le tout en brouillant ça à grands coups de rock fiévreux, d'une intense fébrilité qui m'a longtemps perturbé.


Volcan m'a perturbé quelques semaines et m'a provoqué cette sensation étrange d'écouter un album pour la première fois, d'entendre quelque chose que l'on aime mais être bloqué par un truc que je n'arrivais pas à saisir, ce qui m’empêcher de rentrer dans l'album. Après plusieurs écoutes, je me suis rendu compte que la puissance de feu de ce Volcan est une énergie poignante qu'il faut aller puiser à travers les mots qui ne demandent qu'à brûler.

Dire que je suis là
A fouler le sol
Dire que je ne vois rien
A perte de vue
Entre les lignes
Je peux trouver la lumière
Je peux perdre la vue aussi
Dire que je suis là
Sur cette piste d’envol
A ne pas me satisfaire d’horizons
Saoulé de rengaines
Saturé de mots
Attendre le jour
J’attends le jour
Où tout explosera
De la gueule de nos volcans endormis

Le trio constitué de Colin Vincent (Chant, guitare, clavier), de Romain Delorme (Basse, MS20, chœur) et de Maxime Rouayroux (Batterie, pad, chœur) est, à ne pas en douter, très soigneux dans la réalisation de leur premier album. Si j'ai eu du mal aux premiers rendez-vous à apprécier l'univers, j'ai reconnu très rapidement que le résultat musical était d'une très belle qualité. Une fois pris, je suis entré dans une voie ascensionnelle. En effet cette pop matinée de rock s'avère propice à d’intenses sensations. Tour à tour rêveur et halluciné, Il ne me reste me balade de ses sonorités magnétiques et titille mon esprit rêveur. Et quand Canon enchaîne avec ses envolées, s'emballe, je me laisse tout conduire avec force et légèreté. En équilibre sur le fil, charisme dans les vapes, le chant de Colin s'approche des ombres d'un Danier Darc ou d'un Stephan Eicher. En ébullition, l'univers de Volin n'a pourtant rien de noir, sans pour autant tombé dans le pathos d'un bonheur de vivre. Il s’apparente plus à un voyage intérieur dans un monde obscur. L'écriture sans artifices, humaine, intime se pose sur une musique pour des étreintes virtuoses. La comparaison avec Sigur Ros dans Citadelle, est juste. C'est une tempête dans le crâne. Sobre, tendu, magnétique.
La dernière partie de l'album me confirme beaucoup de choses. La tête haute ensorcelant, touche en plein cœur. Mes nuits sonnent faux livre une dose incroyable d'émotions brutes à absorber à titre personnel. Dans l'autre sens, cet album me perturbe. Si certains amateurs de musique crieront au chef-d'oeuvre, j'avoue qu'ils n'auront pas tort.


Musique hypnotique, voix envoûtante, textes riches, Volcan captive et me couvre d'une certitude : voici un album prend aux tripes.  

Tracklist
01 - Il ne me reste
02 - Canon
03 - Secousses
04 - Volcan
05 - Nuit de glace
06 - Citadelle
07 - La tête haute
08 - Hors de portée
09 - Mes nuits sonnent faux

31 mars 2017
Antipodes Music

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