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Affichage des articles du octobre, 2016

Guillaume Perret - Free

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J'ai fait la grimace en voyant la pochette. Depuis longtemps j'associe le saxophone comme un instrument kitch malheureusement trop marqué années 90. Moi, les solos ça me sort par le nez. Par exemple, dans Joe le taxi c'est une terrible torture pour mes oreilles. Bref je m'égare. J'ai glissé l'album dans le lecteur, et j'ai soudain arrêté de faire la grimace. J'ai arrêté de faire la grimace lorsque j'ai reçu ma première claque dans la tronche. Frappé d'entrée par un son mélangeant sonorité jazz et electro, par une ambiance solaire et psychédélique. Hypnotisé littéralement par un véritable ovni musical.  Après diverses collaborations avec The Electric Epic, Guillaume Perret revient avec un album solo intitulé Free dont   l'univers musical n'a de cesse de me surprendre de titre en titre, de m'emporter par une rythmique, un riff de guitare, une énergie contagieuse. L'ambiance est parfois rêveuse, parfois gaie, parfois nostalgique.

The Marshals - Les Courriers Session

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Chaque fois que j'écoute The Marshals , ça me fait toujours le même coup : je suis pris d'une envie irrépressible de me plonger dans l'hiver et de m'enfumer l'esprit. De tout foutre en l'air et de ne jurer que pour Johnny Cash à bord d'un vieux pick-up Ford, genre le F-250 de 1964. Ouais, le rêve ! En attendant je suis là, dans ma vieille Bretagne à me faire chatouiller les oreilles par un cocktail bien épais de blues-rock qui provient du fin fond du Mississippi de l'Auvergne. Ah oui, les mecs n'ont pas traversé l'Atlantique, ils sont d'ici et pourtant si tu tombes dessus la première fois t'y croit pas un instant. Après trois albums (dont AYMF Session chroniqué à la maison ) les Moulinois, une voix, un harmonica, une batterie, une guitare, reviennent avec un monstre qui vous dévore à petit feu, des mélodies mouvantes qui vous aspirent lentement... Délicieusement... Sombrement... Une musique comme un poison des plus exquis, qui vous

La Roulette Rustre

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Voilà plus d'une décennie que La Roulette Rustre occupe la place, avale les kilomètres et accumule dans ses bagages notes et mélodies. Une petite longévité qui ne peut qu’être saluée, et le groupe n’économise pas ses efforts pour nous proposer un double-album riche pour fêter l'occasion. C'est tout bénef ! Si sur scène, ils sont cinq, ils ont décidé pour leur plaisir et surtout le nôtre, d'être beaucoup plus autour d'un projet retraçant plus de dix ans de carrière et quatre albums studio plus loin. C'est un premier souffle sur le gâteau. Et quel gâteau ! Quel plateau ! Yves Jamait ( Comme j'en crève , J'ai dix ans ), Mourad de La Rue Ketanou ( Gratte la peinture , Tant qu'il y aura des hommes ), Simon et Olivier de Debout sur le zinc ( Des marionnettes ), Les Ogres de Barback ( Gratte la peinture , Tant qu'il y aura des hommes ), Max de Tournée générale ( Dans nos têtes , Comme j'en crève )... et encore pleins d'autres artistes

Ibrahim Maalouf - 10 ans de live !

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La journée est entièrement consumée, je fume la nuit, mon cœur est à demi endormi, les paupières lourdes, une fine lumière résiste, une lueur, la musique résonne. J'avance au son d'une trompette sur un chemin reliant deux mondes. Ou une passerelle survolant dix ans de concerts. Doucement le public se lèvent, les lumières s'éteignent, les premières notes arrivent. Le maestro s'avance, sa présence qui nous aveuglent, les premiers soufflent qui nous emportent, une mélodie, un piano... Me voilà suspendu en apesanteur dès le premier morceau Red & Black Light , propulsé dans une riche rétrospective. Et l'auditeur que je suis se mets aussi à planer, comme le public, chœur d'un soir, d'un morceau, à la demande d' Ibrahim Maalouf . Trip mélodique, chaudement émotif, les notes de la trompette ricochent sur nos âmes, des airs aériens flirtent avec le contour de nos émotions. Calmement bercé par les assauts répétés d'un génie incroyable, au milieu duque

Leonard Cohen - You Want It Darker

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Une après-midi de pluie se dessine, les jours commencent à dégringoler de plus en plus tôt, je ne travaille pas aujourd'hui, et j'ai une affreuse envie de me coller devant une cheminée qui crépite, en m'injecter le nouveau Cohen, pour vibrer doucement, calmement.  Parce qu'il faut se poser, arrêter toutes pensées envahissantes et activité quotidienne pour se plonger dans cet album sombre. Peut-être le dernier, le souffle persistant, Leonard Cohen nous livre ici un joli cadeau. Bon sang joli ! Vraiment ? Le mot est faible.  À l'annonce de la sortie de l'album je me suis demandé si j'allais être encore surpris. C'est bien pire que ça, me voilà frappé, hypnotisé, retourné et littéralement bouleversé. Cet album n'est pas joli, il est magistral. Sublime. Exceptionnel. Je ferme les yeux et je me laisse bercer par cette voix, par la ballade lancinante et sombre de You Want it Darker . Je ne bougerai plus jusqu'à la dernière note de ce quatorzième alb

Louis Arlette - EP

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Un samedi matin brumeux. Décor parfait. D'un côté pour les notes claires d'un chanteur pur et planant, de l'autre mon corps de flan tombant sur le canapé. Louis Arlette plane dans une belle poésie, de mots doux, de délicates chansons à séduire n'importe quel amateur de chanson française. Cet ensemble de belles choses est d'une couleur si délicate, qu'il annonce un instant rare, précieux.  Louis Arlette met immédiatement en place une masse harmonique ambiante qui flotte de titre en titre. Une mélodie collante par-ci, une autre par-là, difficile de s’en défaire, pour quelques envolées loin au-dessus de la couche d'ozone tellement sa musique est aérienne. Le moment est venu attaque sans délai, tellement propre dans le détail, et mélange habilement notes fondues et phrasé pincé. Ce premier morceau ouvre notre vision sur un panoramique envoûtant. Très vite le reste de l'EP se déploie de toute beauté. Suite d’accords séduisants, formés d’harmonies enve

« Nous jouons un rock galactique...»

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Les Rusty Bells à l'écoute cognent fort !! Du bon un rock Psyché empreint de fuzz et de sueur. L’âme psychédélique du duo est inspirés par des villes riches en musicalité comme Londres (Pink Floyd, Archive), Detroit (Eminem, Jack White) et Paris (Justice, Kavinsky), les « Rusty » n’y vont pas par quatre chemins, ça tabasse et c'est efficace ! The Rusty Bells, c'est qui, quoi ? Et pourquoi ce choix de nom ?  Notre duo électrique est né en 2014. Jérémy est au chant, à la guitare et aux claviers tandis que Christophe est à la batterie, aux machines et aux chœurs. Le nom The Rusty Bells (Les Cloches Rouillées) est lié à nos influences larges et rouillées, et cette volonté de son unique et distinct que représente une cloche. Qu'est ce qui t'a donné envie de faire de la musique, vos influences ?  Cette soif de création et cette adrénaline scénique irremplaçable ! Nous écoutons beaucoup de musique différente. Chaque style ou artiste à sa petite recette

Kid Parade - The Turtle Waltz

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Dans quelques jours, la formation parisienne va débarquer avec un premier album au titre inusité qui pourrait en faire sourire plus d'un, mais en surprendre plus de deux. Étonnant, brillant et intriguant, trois adjectifs pour décrire ce The Turtle Waltz . Marnie , la pièce d’ouverture, commence avec un ton bien précis : esprit seventies, légèreté pop et mélodies soyeuses annoncent la couleur pour les cinquante minutes de l’album. La musique et la voix de Kid Parade , rappellent Simian Ghost avec un soupçon de  Clap your hands and say yeah !  La voix. Il ne faut que quelques secondes à l’oreille pour être sous le charme, tranquille, et si en plus, les mélodies captivent, la superposition des couches pique la curiosité. Sans parler de l’arrangement musical où l'esprit à la fois joyeux et mélancolique font de cette pop-là, une pop qui embarque. Avec quelques pas de danses comme sur Raft On The Sea ou My Dog Is a Cat ! Ou quelques flâneries autorisées et terriblement a

Yann Tiersen - Eusa

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C'est une jouissance cérébrale, une agréable divagation dans une sorte de rêve, une terrible évasion par substitution. Un état grisâtre comme le granit breton m'envahit à l'écoute de Eusa , le dernier voyage en date de Yann Tiersen . Aux images sonores, le pianiste joue avec les notes de son piano pour raconter son île : Ouessant.  Cet album -où collabore également le breton Didier Squiban grand habitué des expéditions musicales insulaires- à un climat qui vous aspire, quand le cœur léger et les pensées vagabondes vous en donnent les moyens. C'est un égarement éternel, une hypnotise par un horizon peu ordinaire, une lumière particulière, un vieux bateau qui tangue dans les creux de quelques vagues rêveuses après le Fromveur, le phare de la Jument en approche, les yeux flous, je me suis laissé prendre dans les remous du voyage. Impossible de lui donner une définition, de lui écrire une quelconque chronique. Cet album s'écoute et se vit. Il se dépose là, sans faire

Brian S.Cassidy - Alpine Seas

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Ma petite escapade dans les montagnes s'abandonne dans les nuages qui envahissent la vallée, je marche sur des houppes d'herbes sauvages et humides. Le silence est grand, ici je suis un géant. Je respire, je vis, je vole. C'est mon nouveau plaisir idyllique...  Il est temps de se réveiller...  Alpine Seas vient compléter ma collection des chefs-d’œuvre de cette année musicale. Assurément, logiquement et profondément. D'abord parce que la pochette est sublime, c'est un plongeon vers les rêves, une respiration qui fait du bien. Puis parce que Brian S.Cassidy me fait penser à Eddie Vedder dans l'invitation au voyage. Dans l'instrumentalisation de son univers qu'il aime partager, et dans la voix un peu. Une voix qui semble venir sans prévenir, tombée du ciel juste pour nous apaiser et nous emmener dans un voyage qui navigue dans des sonorités folk sans vraiment surprendre mais si captivante... Le voyage est merveilleux, il suffit de fermer les yeu

Marcie - Montréal est en cendres

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Une nouvelle chronique pour une nouvelle immersion dans le monde musical québécois, avec aujourd'hui la découverte du nouvel EP de la prestigieuse (et très jolie) Marcie .  Comme le feu sait faire renaître l’abondance, Montréal est en cendres n’est pas une fin, mais un doux recommencement. C’est un territoire vaste et secret où, chaque jour, l’amour apprivoise la solitude, la beauté étonne par son mystère et Paris se surprend à rêver de Moscou.  Après un premier album homonyme (2013) et plusieurs tournées à travers le Québec et l’Europe francophone, Marcie est de retour avec  Montréal est en cendres , mini-album habilement coréalisé par Dany Placard et Louis-Philippe Gingras. Quatre titres pour découvrir une artiste à la voix souple, tendre et claire, qui aligne les mots avec une limpidité déconcertante, qui dégage une insouciance rafraîchissante et qui se découvre à nous, sortant de l'ombre d'une Françoise Hardy intemporelle en lui reprenant superbement Ma jeunesse fout

Louis-Jean Cormier - Les grandes artères

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Louis-Jean Cormier est un artiste intéressant qui nous provient du Québec. Chanteur de  Karkwa ,  il profite de la pause du groupe pour sortir un premier album  Le treizième étage en 2012. Le Septilien a sorti en mars dernier Les grandes artères . Quelques traversées de l’atlantique plus tard, voilà que l'album vient tenter de nous séduire. PLAY.   La pop mélancolie de Louis-Jean Cormier se plie facilement à une certaine admiration. Peut-être parce que c'est du "déjà-entendu" qui me plaît. Peut-être parce que les sujets de rupture et de chagrin d'amour ça nous touche un peu plus. Peut-être parce que tout simplement  Les grandes artères me plaît, surtout quand, l'artiste est une totale découverte. Les treize morceaux de cet album détonnent de par sa trame de fond et ce vertige d’une vie à la dérive et qui va peut-être un peu trop vite, La trame d'une vie, son désarroi et ses tumultes, choses en commun entre l'auteur et l'auditeur. Il nous emmè