Orage - Premier pardon (2025)

Voilà une belle surprise qui est venue atterrir dans ma boite aux lettres. J'avais écouté son premier EP en 2021 sans être pour autant embarqué mais Orage, le projet solo d'Alexandre Inglebert tenait une belle promesse que je gardais au coin de mes envies. 

Quatre ans plus tard, la pochette de son nouvel EP m'interpelle puis je fais confiance les yeux fermés et les oreilles ouvertes à Chloé qui s'occupe de la promo. Je glisse le disque dans le lecteur. Après une première concluante, puis une deuxième écoute enthousiaste je trouve qu'il y a dans les chansons d’Orage un souffle qui ne cherche pas l’esbroufe, mais l’éclair. La promesse est tenue et j'embarque désormais. Il y a un frisson discret derrière les mélodies, une tension retenue, quelque chose comme un silence que je n’ose plus garder en moi. Avec Premier Pardon, son nouvel EP, l'ancien guitare de Dimoné (entre autres) que j'ai déjà présenté sur le blog me tend une main ferme et fragile à la fois. Six titres à vif, écrits comme j’ouvre une fenêtre après des jours d’air confiné. C'est frais, ça respire, c'est agréable. 

Dès les premières notes de Le cadre, je comprends qu’ici, il ne sera pas question de parade. La voix est nue, habitée. Les mots tombent sans chercher à enjoliver. Il y est question d'émancipation et d’incompréhension, de cette guerre douce que l’on mène contre la complexité du vivre-ensemble. La musique, épurée, se fait écrin pour la vérité : quelques guitares, des arpèges de synthés et d'orgue enivrants, une rythmique discrète qui bat comme un cœur dans le creux de ma poitrine, c'est ce que je ressens avec le titre magnifique Le lys. Oui, c'est magnifique. Chaque morceau de cet EP me semble une tentative de réparation, ou peut-être juste une main tendue. Premier Pardon, comme son nom l’indique, n’est pas un règlement de comptes c’est un acte de foi. Un aveu. Le début, peut-être, d’être celui qu'on voudrait bien devenir dans la tempête de ce monde. Rescapé oui. Le clip de Jusqu'à quand monté à partir d’archives familiales prolonge le propos. Les visages changent, les époques passent, mais la blessure reste. Orage n’est pas du genre à écrire pas pour accuser, mais pour comprendre. Pas pour régler des comptes, mais pour survivre aux non-dits.
 
Il y a du talent dans l'écriture, il y a du talent dans la composition, quelque chose brille, quelque chose me séduit. J'ai les yeux écarquillés, je me sens bien en tenant l'album entre mes doigts et qui me rappelle qu’on est toujours à la merci d’un frisson inattendu, d’un élan venu de nulle part, d’être touché sans se défendre. Merci Orage d'être la lumière après la foudre, et pour cette douceur dans l’éclair. Définitivement conquis ! 


Tracklist
01 - Le cadre
02 - Rescapé
03 - Serpente
04 - Jusqu'à quand
05 - Quoi qu'il arrive
06 - Le lys

30 mai 2025
Printival

www.facebook.com/Orage.band

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