Oh mais quelle belle année 2021 nous avons là n'empêche ! Pourquoi ??? Mais parce qu'avec Bing Bang Boum ils sont de retour !!!
Peu de groupes auront suscité chez moi tant d'aller-retours affectifs et émotionnels à chacune de leurs manœuvres. Dans le dernier carré des années 90, j'ai d'abord trouvé leur musique insupportable à écouter, puis j'ai adoré. Un déclic ? L'usure par l'insistance de mes ami(e)s de l'époque et la poésie, celle qui est venue me cueillir pour me sauver. J'ai alors enchainé les albums, les concerts, les affiches, les soirées volume à fond, puis durant les années 2000 je me suis légèrement éloigné, n'échappant pas pour autant à deux-trois concerts à l'occasion de Fragile, pour mieux me rapprocher avec la sortie de L'an demain puis de Les Terriens pour finalement remarquer que sept ans sans Têtes Raides c'est long. C'est long.
Sortant de mon disquaire, l'album sous le bras, je l'ai d'abord découvert sans réel enthousiasme. Quelques aller-retours (donc) émotifs plus loin, la jauge de mes sensations ne fut plus la même. Autant je trouvais Les Terriens beaucoup plus rock après l'excellent L'an demain, autant je trouve Bing Bang Boum beaucoup plus "Tom Waits attitude" que ne l'était le rock de Les Terriens. D'album en album, d'époque en époque Têtes Raides ne se bonifient pas forcément avec l'âge - je trouve - mais ils évoluent, en mouvement perpétuel et au fil des expériences musicales prennent des risques en sortant de leur confort et à chaque fois les (belles) surprises sont de taille. Je trouve de toutes petites similitudes sur les nouveaux titres avec les plus anciennes chansons de la discographie du groupe, mais je ne trouve pas de similitude pour l'album dans son ensemble. Bing Bang Boum ne ressemble d'aucun autre en particulier. Je trouve qu'il puise dans le meilleur de chacun des quatorze albums précédents. Ce qu'il fait de lui à mes yeux peut-être l'un des plus bel album du groupe (avec Chamboultou). Il s'illustre par des chansons aux airs tantôt recouverts de sonorités parfois inattendues ( une nouveauté que l’on doit à la musicienne Édith Fambuena avec l'apport - excellent- de touche électro par-ci par-là) tantôt de ce qu'on a déjà pu entendre de meilleur par le passé. Les frontières n'existent pas chez les Têtes Raides. Ni celle du rock, ni celle de la chanson française. Libre ! Musicalement c'est frontal, foutraque, d'urgence punk pour mieux affronter le chaos du moment. Pas de confinement ici, ils ne remettent pas la machine en route après sept ans de silence pour enfiler les perles et ça s'entend, ça se ressent.
« On va tous y passer ! Mais on aura dansé !
On va tous y passer ! Mais on ne va pas laisser s’éteindre La liberté ! »
Nous sommes prévenu. Ne dérogeant pas à la règle, le groupe repart au front avec ses histoires populaires, ses chants sociaux, avec ses cris engagés, ses révoltes, ses appels à la vie. Comme toujours mais plus que jamais d'actualité les mots dansent : « Tiens voilà que nos corps se remettent à vibrer, tiens voilà que nos mains se remettent à se serrer », entend-on dans Haut les mains. « De côte à côte en face à face, toutes ces raisons qui nous dépassent, à trop vouloir trouver le sens, on en perd le pas de la danse », évoque la chanson Face à face. « Laisse le temps s’arrêter, laisse un peu le frisson passer » nous conseillent-ils dans le magnifique Le frisson. « Il pleut des nuits sur l’incendie de notre amour qui brûle aussi » entend-on dans L'incendie. « Un peu aigri, un peu raide, et plus qu’une seule dent, celle contre le monde, passe me voir de temps en temps, passe me voir », nous invitent-ils dans Passe me voir. Sûr que je vais passer cet album est vraiment fait pour la scène !
Le groupe ne fait pas semblant avec le changement dans cet album. Radicalement toujours aussi punk mais plus que ça. Têtes Raides le retour : Têtes Raides un jour, Têtes Raides toujours ! Let's Go dans la danse !
Tracklist 01 - En avant 02 - La liberté 03 - Haut les mains
Parce que c'est la plus belle chanson française de tous les temps ? Je crois qu'il n’y a aucune autre chanson qui me serre autant le cœur que Le temps qui reste de Serge Reggiani sur un texte de Jean-Loup Dabadie et une très belle musique d'Alain Goraguer. Je ne l’ai pas choisie parce que la voix fatiguée de son interprète me rappelle celle d'un grand-père que j'aurais aimé connaître, avec qui j'aurais pu découvrir la vie. Je ne l’ai pas non plus choisie parce que choisir Serge Reggiani, c’est choisir l'un des moyens le plus sûr pour éviter les jets de pierres des pédants du monde de la musique. Je l’ai choisie parce que, pour moi, c’est la plus belle chanson française de tous les temps. Et si quelqu’un venait à dire que ce n’est pas le cas, je le prendrais personnellement. C'est une de ces chansons que l’on ne découvre pas par hasard. Pour moi, et comme pour beaucoup de gens j'imagine, c'est par le film Deux jours à tuer avec Albert Dupontel qu...
Rien de ce qu'ils disent sur Bertrand Cantat ne m'intéresse, j'écoute seulement de la musique, le nouveau disque de Détroit et la poésie s'occupe du reste. Ici, le vent est l'hôte. Je n'en finis pas de le voir tourner dans les airs… Tout est rumeur, tout est soupir, mais comme assourdi dans les parages des landes. Puisqu'il s’agit d’un disque délicat, à la fois noise et épuré, centré sur une voix éthérée, soutenue par des mélodies de guitares, une batterie discrète et un souffle électrique enivrant. L’album s’ouvre avec L’Angle . Les sentiments ne sont qu’une question de point de vue. Mon ressenti est enthousiaste. J’essaie de cartographier les images qui s'affichent dans mes pensées face à tous ces différents types de lignes qui traversent le monde, comme les lignes téléphoniques, les lignes de musique, les lignes de métro, la ligne d'horizon et le ballet des nuages, pour m'accrocher, pour ne pas me laisser porter trop loin dans cette poésie. On...
Janvier revient avec son lot de broutilles chiantes qui sont là au rendez-vous comme chaque année. Dans ma tête c'est le mois du brouillard permanent alors je me mets en quarantaine et j'attends que les jours passent, que l'hiver se tasse. Ou alors j'espère attraper un album en plein vol qui m'emmènera loin d'ici, tel un papillon de nuit complètement dépendant d'une lumière... Chose faite avec Getting Lost . Sans label et dans un but totalement assumé, Sylvia Hansel a choisi de balancer son album brut de production à qui aura envie de l'entendre. L'invitation prise sur les réseaux sociaux, j'ai cliqué et dès les premières notes du premier morceau Is it stupid to say i miss you j'ai tilté. J'en ai fait un cadeau personnel. Un présent pour démarrer l'année et se remettre un peu de baume au cœur. Car bien même ce disque est marqué par la perte, l'adultère, la rupture et la culpabilité, sa musicalité possède toutes les ivresses que ...
Rendez-vous traditionnel, voici les 20 albums les plus excitants que j'ai pu découvrir cette année à travers ce blog ou en dehors. L'occasion de partager avec vous mes énormes coups de cœur de cette année musicale très intense ! LES COWBOYS FRINGANTS - PUB ROYAL 25 avril 2024 - en chronique Malgré les épreuves et la perte de Karl Tremblay, Les Cowboys Fringants ont su terminer leur album en hommage à leur ami disparu, capturant une émotion indescriptible. Cet ultime opus, mélange de mélancolie et de lumière, reflète le génie artistique du groupe et leur capacité à toucher les cœurs. Ils y célèbrent la vie et laissent un héritage inoubliable à tout les fans. Un album qui apporte tant de réconfort face à l'injustice et à la douleur de la vie... MON album de cette année, celui que j'aime écouter en pleurant. HERVÉ - ADRÉNALINE 31 mai 2024 - en chronique Ce troisième opus montre clairement l'évolution artistique d'Hervé depuis six ans. Les morceaux comme "En...
Tous aux abris ! La musique, comme la vie, avance aussi en ressuscitant des choses anciennes et oubliées, ou qu'on voudrait oublier, mais avec ce disque on se rappelle qu’il fait bon de pas oublier de vénérer ce magnifique King Ju qui distribue toujours autant de bien quand il sort de nouveaux sons2ouf . Ce n'est pas simplement un revival nostalgique pour le jeune vieux que je suis, mais plutôt un plaisir intempestif qui entend faire revivre une humeur et une énergie qui manquent toujours un peu quand je n'écoute pas Stupeflip . Je ne vais donc certainement pas bouder ce plaisir de retrouver l'incroyable vitalité avec laquelle King Ju remet le couvert dans cette galette réunissant méticuleusement une sélection de 27 pistes piochées parmi des centaines d'inédits et versions alternatives, des maquettes comme un premier jet, ces fragments intacts accumulés dans les tiroirs depuis 30 ans. Des balles dans mon baladeur ! Cette spontanéité est brute, elle surpasse quasim...
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