Quinquis - eor

Au creux du silence que je m'impose souvent, des musiques s'incrustent et s'imposent d'elles-mêmes. Avec son nouvel album, Émilie Quinquis pose des mots rares, des sons fragiles, des notes sensibles. eor n’est pas un disque qui cherche à combler, mais à révéler quelque chose. Quelque chose à puiser au fond de soi, à chercher dans nos vies d'auditeurs, un peu rêveurs, un peu flâneurs. Il ne remplit pas l’espace sonore, non, il le respecte. Il l’écoute et le laisse respirer, pour qu'on respire à notre tour. Une ancre parfaite pour ne pas chavirer. Tout ici est affaire de vide et de plein, d’attente et de disparition. De simplicité et de grandeur. Le son s’élève lentement, comme une brume marine qui gagne la lande, puis s’évanouit aussitôt, laissant dans son sillage une empreinte, un frisson. La poésie est partout autour d' eor . C’est une poésie habitée, vivante, nourrie par le vent, la mémoire, la mer. Je pense à Ouessant forcément, à ses falaises noires, à...