BREAK MUSICAL

Vous êtes à la recherche d'un chanteur qui donne un relief subliminal à ses mots tout en proposant de délicieuses textures sonores nappées de synthés analogiques et autres boites à rythme, , alors plongez dans l'univers de -bat-, vous n'allez pas être déçu. Quadrachromie est son deuxième album, le premier que je découvre avec enthousiasme. Quadra, quatre fois dix ans, quatre couleurs, "d'où je viens, ce que je suis" explique Baptiste dans le titre éponyme. Moi ça me parle et ça m'attrape par les tripes dès le premier morceau jusqu'à les récupérer totalement retournées quand arrive le dixième et dernier titre. Ça me parle parce que je traverse aussi cette quarantaine, avec ses tempêtes rétrospectives et ses éclaircies d'apaisement en acceptant ce que l'on a vécu et ce que l'on est. Cet album est un capharnaüm de couleurs donc, de remises en question, de questions en suspension, d'accordéon, d'électro, tout ça brillamment interprété ...

Je lance l'album et voilà que sonnent les binious de la renommée qui rugissent de plaisir pour annoncer un déferlement de flows et de sons, une fusion naturelle, explosive, entre hip-hop et musique traditionnelle : Ueit Bastardz . Mince, ce ne sont pas des binious. Hé, je suis breton ! Ok, descendons alors un peu plus bas, direction les Pyrénées et l'Occitanie pour rejoindre KKC Orchestra . C'est là que prend racine l'univers du collectif.  Nous vivons heureusement une époque où les instruments traditionnels résistent encore pour ne pas tomber dans les oubliettes de la culture poubelle, grâce à des gens, à des artistes qui ont cœur de faire perdurer leur culture locale. Ces cultures d'ici, de là-bas, de partout, qui aiment voyager et qui aiment s'ouvrir à d'autres horizons. Cet album que je découvre est extraordinaire pour ça. Cette musique-là n'est ni transfigurée, ni banalisée et surtout pas déshumanisée. Elle est vivante, elle émerveille dans des écla...

Cet album transpire tellement le chef d'œuvre sur chaque titre (six singles quand même !) que l'écouter avec un bon casque sur mes oreilles me renvoie par magie au bon temps de la fin des années 90 début 2000. L'un de mes effets kiss cool plaisir coupable préféré.   Contexte rapide : période 1998-2000, du haut de mes vingt ans je vibre dans cette France Bleu-Blanc-Beur du foot, le maillot de l'OM sur le dos à faire chauffer le booster sur les grands boulevards d'une ville du Sud-Ouest. A fond la vie. Je traine avec des mecs aussi paumés que moi et qui me font découvrir, entre deux taffes, l'effervescence du rap de l'époque : IAM en tête, la Fonky Family, Passy, 113, Neg'Marrons, Def Bond, NTM, Stomy Bugsy ect... Puis Doc Gynéco. De cette époque ne me reste que deux albums cultes qui continuent à tourner sur ma platine. L'école du Micro d'Argent évidemment et Première Consultation de ce Doc foncedé au talent. Sa prescription ? Du son pour une bon...

Honnêtement, je n’ai pas vraiment les idées en place pour écrire mon appréciation, car à chaque écoute de cette pépite d'album, j’en sors toujours secoué. Est-ce une mauvaise chose ? Pas du tout ! Ici nous faisons face à un croisement hybride entre chanson française et rap. Une alchimie qui remue les neurones dans le bon sens et qui rallume certaines lumières aux étages. Brillant ! Brulant ! Fiers et Tremblants est comme un genre de virus que tu chopais lors d’un téléchargement un peu louche sur emule (ah la bonne époque). Très fort, très vite, très tout sans être trop -car nous en avons jamais trop- toutes les pistes sont des séances de décapage directement dans la face. L’album est déjà terminé que tu n’as même pas eu le temps de cligner tes pupilles dilatées. Claque après claque ça te prend dans le system et t'a bien du mal à t'en débarrasser après. Je ne suis pas spécialiste niveau rap même si je ne pense pas écouter de la merde contrairement à mon collègue qui me les ...

Allez, c'est bon, l'hiver se fait la malle. Alors quoi de mieux que de mettre un peu de chaleur dans sa platine, un peu de cumbia fiévreuse pour faire danser les beaux jours qui arrivent. Deux ans après l’unanime Libre, Sidi Wacho remet ça avec Bordeliko . Ça ? Ça, c'est de l'enthousiasme explosif dans les tympans et le cœur. Et sans mettre de gants s'il vous plaît. Dès le premier morceau, le ton est donné. Rythme colossal, refrain fédérateur, Bordeliko annonce la couleur. De couleurs primaires, sans nuances, vives, intenses. Et puis l'énergie. Difficile de s'endormir en écoutant l'album, difficile de ne pas s'agiter en concert. De Barbès en Amérique du sud, de Lille à Santiago, Sidi Wacho scandent les minorités, chantent les opprimés, enjambent les frontières. Le collectif multiplie ses influences dans un patchwork cohérent, sachant bien mettre en place une atmosphère tout le long présente et festive en alternant chant français et espagnol. Il ...

Quatre ans après L'internationale , Sylvester Stalline et John Lenine déboulent avec un deuxième opus Marx Attack . Flow à gogo pour concerto prolétaire, cette union suprême sert aussi bien à un prétexte pour faire la fête, qu'une improbable ode à nos lointains voisins soviets... Pour une nouvelle bonne révolution sonore. Teinté d’humour au troisième degré qui joue sur les codes de la guerre froide, les marxiens débarquent de la planète rouge avec ce Marx Attack  qui veut rassembler les peuples, créer l’union entre les amateurs de musiques festives et la révolution du dancefloor.  Soviet Suprem est un groupe pas comme les autres, prenant à contre-pied la culture yankee pour mieux vivre un balkanican dream aux accents militaro-punk. Dans une panoplie d’effets et de pistes vaporeuses, mettant en relief le raffinement mélodique habituel de la formation. Ce choix créatif bonifie pleinement le son d’ensemble et c’est grâce à toutes ces influences issues de la musique russe, disp...

Slim Paul , si ce nom ne vous dit encore rien et que vous êtes fan de Hiphop et de Blues, alors vous avez vraiment raté quelques chose.  Car Slim Paul , c’est avant tout en tant que chanteur Blues du groupe Scarecrow ( www.facebook.com/blueshiphop ) que nous l’avons connu. Les toulousains de Scarecrow ont mis une grosse baffe à la scène hiphop et blues ces huit dernières années sur toute la France et même à l’étranger en mélangeant avec brio les deux style pour n’en faire qu’un unique, le leur : blues hiphop. On vous invite à découvrir et acheter les albums du groupe  à l'adresse suivante :  www.blueshiphop.bandcamp.com Aujourd’hui c’est la fin de Scarecrow , fin définitive là est la question … on ne sait pas trop ! Mais en tout cas, les membres partent dans différents projets chacun de leur coté ! Pap’s Batteur de Scarecrow est actuellement dans Paranoïd un groupe de pop rock. Adrix Antibio le MC de Scarecrow semble préparer des choses aussi, un album hipho...

Pour Cabadzi septembre rime avec rencontre. Celle avec le grand Bertrand Blier. Celle du hip-hop avec le cinéma, celle de la musique avec une oeuvre d'art monumentale. On bandera quand on aura envie de bander . Pour les amateurs du cinéaste, cet album va vous combler. Que l'on aime ou pas le rap, l'originalité du projet a au moins de quoi séduire. Cabadzi s'inspire de quelques dialogues cultes parmi les dix-huit films du magnifique Bertrand Blier dans ce qui s'apparente à un album-OVNI. Parce que tout est propre, tout semble parfait, de la réalisation aux compositions. C'est beau de sens, c'est beau d'intensité, c'est beau des textes qui t'aspirent dans des tempos électro envoûtant qui ne te lâche plus. Les mots de Blier, détournés, réécrits, inscrits dans notre univers contemporain, de quoi passer en mode érotique, on plane du côté des Valseuses, en Tenue de Soirée et puis Merci la vie ! Faut aimer le foutraque du verbe dingue et de ...

Après une première claque en 2014 à la sortie de London Western , aujourd'hui je tends l'autre joue à l'arrivée du deuxième album de Coffees and Cigarettes . Parce que je sais que ça va être bon, et aux premières écoutes de ce Freak Show ce n'est pas qu'une claque que je prends dans la tronche. Premier morceau, introduction brutale et intense dans l'album. Brutale de beauté, intense de sensualité par un alto qui vous enlace. C'est Coffees déboule dans une déferlante de mots qui vous subjugue, vous ligote et bouscule votre intellect à coups de phrasés déchaînés qui picotent les neurones. Ce défilement verbal provoque des frissons, la ressemblance étant tellement frappante que je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle avec Stupeflip . Avec une aisance déconcertante et une folle énergie, Renaud Druel emprunte tout ce qu’il y a de plus noble au rock et au hip-hop pour s’aventurer dans des histoires à la fois littéraires et imagées. Les arran...

Un an après la sortie de leur coffret non-deux , regroupant des EP's et quelques titres inédits, les membres de 1=0 reviennent avec un nouveau cinq-titres mûrement préparé, mais avec toujours cette urgence de créer et de s'exprimer.  Coeur porte bien son nom. Car dès le premier titre j'ai , le mien galope au rythme d'une introduction lancinante, d'un refrain fracassant et d'un texte bouleversant. Un peu comme à l'image de la pochette qui interpelle. Magnifique et a contresens de ce que l'on imagine. Ce sanglier qui fait face à une meute de chiens de chasse. Impuissant ou imposant, une fulgurance que l'on retrouve dans la poésie intense d'Ali Veejay. Ne cherchons pas quel titre sortira du lot, coeur est un ensemble aux thèmes tumultueux qui cherchent à retourner les idées reçues. Un groupe qui claque ! Parce que, dans leur définition fine et hantée d'un certain rock, nos amis parisiens n'ont pas leur pareil pour construire d...

​Trois ans après un premier album ultra-prometteur ( London Western en chronique ici ), Coffees & Cigarettes continue avec une assurance certaine son bonhomme de chemin en dévoilant ces jours-ci un EP de trois titres. Trois gourmandises.  Encore une fois, pour le meilleur comme toujours, ici le hop'n'roll coule à flots. Rien n'est fait dans la dentelle sur ces trois premiers titres qui donne des indices sur le goût qu'aura le prochain album qui verra le jour à l'automne prochain. Tête haute, regard conquérant et sourire aux lèvres, le band empoigne guitare et violon comme des armes de séduction massive pour réveiller nos sensations, casser les codes, et revendiquer une liberté de chanter sans compromis. C'est ce qui est certain à l'écoute du premier titre Freak Show , véritable tourbillon fédérateur. Seulement deux petites écoutes et voilà que je me prends à marmonner le refrain, la mélodie reste là dans un coin de la tête toute la journée, un tourbil...

Le nouvel album de La Roja  Cafetera  débarque comme une évidence avec Burn son hit hip-hop dépaysant en même temps que la température monte expressément ici au-dessus de ma tête. J'ai presque chaud en me promenant à l'extérieur, je bouillonne en écoutant le disque. D'où proviennent ces rayons de soleil que je vois au loin ? J'ai envie de partir là-bas. Là-bas ça serait Barcelone, lieu de rencontre de musiciens français, autrichiens et espagnols autour d'un projet pour une musique sans frontières à l'image de la cité Catalane. Un univers sans limites pour une mosaïque musicale à faire pâlir tout amateur d'éclectisme. Hip-hop, pop, rock, salsa fiévreuse, violoncelle, se côtoient sans perturbation. L'ensemble prend là où ça fait du bien et les onze titres t'embarquent dans un tourbillon efficace. J'ai été élevé aux Kargol's, aux Spook and The Guay en grandissant en pays catalan, et dans cette galette j'y retrouve des souvenirs sonore...

Le  Syrien-Philippin Nasser Shorbaji avait commencé une carrière de banquier. Mais il a préféré affronter le monde réel en choisissant ses armes : En anglais et en arabe, son rap rompt avec beaucoup de clichés sur le Proche-Orient. C’est donc en Anglais que cette interview s’est déroulée sur le printemps de Bourges où Chyno est venu présenter son nouvel EP : Making Music to Feel At Home sur la scène du 22 d’Auron le 16 Avril dernier.   Je vous laisse vous présenter ?  Je m’appelle Chyno , et mon deuxième prénom est Nasser Shorbaji. J’ai joué à Beyrouth dans un groupe de pop  Fareeq el-Atrash ( découvrir sur soundcloud ). Je viens de commencer une carrière solo. Mon album est sorti en juin 2013. Et me voilà. Est-ce votre premier Printemps de Bourges ?  Oui, c’est mon premier Printemps de Bourges. Avez-vous déjà joué en France avant ce soir ?   Oui, j’ai déjà joué en France, avec Fareeq el-Atrash , à Marseille, au Festival Babel M...

 Après avoir enflammé les planches de la scène pression live du  Printemps de Bourges le 13 avril dernier, nous avions à cœur d'en  savoir un peu plus sur  La Canaille et surtout partager avec vous  cette interview en trois parties réalisée par Renaud ( voir ses articles sur le festival ). "Dans  La Canaille  on est tous moteur, tout le monde compose. [...]  C'est comme si tu étais sur un bateau, au lieu d'avoir un seul moteur, nous on en a quatre." "Aux Césars, les nominés c'est du cinéma d'auteur, du cinéma qui défend un propos, il y a une direction artistique ciselée, ficelée, c'est politique et en même temps c'est poétique. Et pourquoi (aux Victoires de la Musique) cette direction-là a si peu de visibilité ?"   "Je viens parler aux inconnus. Partager des textes, des émotions, de la musique, et essayer de ramener un peu d'espoir, un peu de colère, se retrouver sur des thématiques, sur du propos." http://marcnam...

LA CANAILLE - Mercredi 13 Avril - SCÈNE PRESSION LIVE. Par Renaud Druel Le hip hop de La Canaille n’est pas conventionnel. Il ne se nourrit pas de clichés trop souvent éculés par le genre. La poésie de Marc Nammour est rageuse, politique, violente et révoltée mais toujours pleine d’espoir. Sur scène, trois musiciens accompagnent Marc Nammour : Jérôme Boivin "Pepouseman" à la basse, Valentin Durup à la guitare et à la batterie Alexis Bossard. Le temps sur le Printemps 2016 est pluvieux. Le public est timidement là mais l’échange commence à se faire, les têtes et les corps remuent au son des synth/basses et des batteries/beats ravageurs.  Ça tabasse très fort dans les basses… Trop d’ailleurs… comme sur toutes les scènes du printemps de Bourges (étranges ces choix de mix de tous les ingénieurs du PDB) et on en perd un peu le texte par moment, ce qui est vraiment dommage car c’est une réelle force chez La Canaille . Mais passés ces deux petits points négatifs, le p...

Les hallucinations rock et hip hop se répandent comme une expérimentation violente en pleine poire. C'est un récital fou, qui frappe les corps, plaque les esprits, force à ouvrir les yeux, les oreilles et les orifices vers la beauté d'un son riche et terriblement esthétique.   07 novembre 2014, je chronique le EP que je viens de recevoir :  Qui ?  Et je (me) cite, " qui pourrait largement appeler un album plus complet et qui sera très probablement un opus à ne pas louper ", tout ça parce que je suis gourmand et que je viens de prendre mon pied. Effectivement, Non-deux est un opus à ne pas louper. Coup de chaleur. J'étouffe, je m'excite. La tension ne baissera pas d’un iota tout au long de l'album. 1=0 dégage une rage communicative, une énergie contagieuse à coup de textes hargneux couchés sur un son rock sec, agressif, inclassable. Un hip-rock qui dérange dans le bon sens du terme. Celui qui perturbe, pousse à la réflexion. On n'écoute pas 1=0 ...

Quand le disque a glissé dans la platine, il ne faisait pas beau et il pleuvait dehors. Pas vraiment un temps à la fête. La mélancolie et la paresse étaient au programme. Soudain, à la première note de la première mélodie, le ciel gris s'est mit à rayonner. Quelques notes et une fièvre agréable monte déjà avec le titre Intro "Bandera De Libertad" . Pas le temps de prendre une respiration que déjà, le titre te procure une inspiration aspirante. Ouais t'es aspiré, c'est bien le mot. Aspiré vers un pays latin où la musique rime avec fête et vie. Où les paroles riment avec couleurs et chaleur. Où les rythmes riment avec sensualité et liberté. Transition parfaite, le groupe est engagé et le revendique sur  Libre .   Un minuscule refrain terriblement efficace et fédérateur. Puis quand vient le troisième titre  Con Sabor , certaines comparaisons me viennent à l'esprit. Cette excellente fusion de Cumbia et de hip-hop rappellent délicieusement un soupçon de Spoo...