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È un'emozione che cresce piano piano...

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Parce qu'il suffit de quelques secondes. Un Che confusione … lancé d’une voix décontractée, et me voilà déjà ailleurs. Sarà perché ti amo  c'est comme un Ouigo à l'heure, elle n’attend pas. Sur le quai elle m’attrape, elle m’élance. Franchement, cette chanson sortie en 1981, n’a pas pris une ride. Elle déborde d’un élan qu’on retrouve rarement aujourd’hui sans que ça devienne potiche : une joie urgente, un retournement d'état qui fait du bien. Ce morceau de Ricchi e Poveri , c’est l’illusion parfaite de la légèreté. Une pop italienne sucrée, dansante, habillée de synthés et de refrains en boucle. Recette classique pour vous la mettre profondément en tête. Et pourtant, quand on prend le temps de l’écouter vraiment et de la comprendre, elle dit autre chose. Tout est là. Ce vertige, ce trouble, ce foutoir intérieur qui surgit quand on aime, quand on ne sait plus très bien ce qu’on fait, mais qu’on le fait quand même. La chanson ne cherche pas à expliquer, elle constate. Pe...

La sélection du mois / août 2025

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En sélectionnant le meilleur des nouveautés du moment, je vous propose, tout au long de ce mois d'août, une playlist 100 % découverte, composée de titres et de clips inédits à ne manquer sous aucun prétexte. Même à la plage, même en vacances !  avec  Feu! Chatterton, Shame, Philémon Cimon, Nesles, Absurd Heroes, Absurd Heroes - Ballade... Nesles - Antilopes Philémon Cimon - Consoler un ami Shame - Spartak Feu! Chatterton - Mille vagues

Les Hurlements d'Léo - La belle affaire (2000)

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Dans quelques jours, ça sera l'anniversaire de La belle affaire . Depuis 95-96, Les Hurlements d’Léo sillonnent les routes, le cœur battant au rythme des salles bondés et des festivals comblés, la rage tendre vissée au creux de la voix, la liberté tissée dans les cordes et les cuivres. Plus de vingt-cinq ans que leur musique résonne comme un cri dans une clameur fraternelle, un éclat de poésie libertaire dans les nuits de l'hexagone.  Et que reste-t-il un quart de siècle plus tard, de cette furieuse époque qui scintille dans ma mémoire et mes écouteurs ? TOUT ! L’essence est intacte. La flamme toujours vive. Et surtout La Belle Affaire ce disque manifeste de l’âme vagabonde, ce souffle libertaire qui me saisit encore et encore depuis tout ce temps. Souvenir de 2000, pour moi ce disque à l'époque est une cavalcade vers un avenir incertain mais de bon train, des tempêtes de jeune adulte, quelques bières trinquées sur le zinc de bar-concerts. Aujourd'hui, c’est le vertig...

Kevin Galland - In the Silence Between Worlds (2025)

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Voilà un bel album suspendu entre le souffle des rêves et les battements du cœur. Dix morceaux pour arpenter un ailleurs sans carte ni boussole, porté par une musique qui épouse le silence au lieu de le fuir. Je viens de parcourir une partie de la côte bretonne à vélo, et comme j’ai envie de tomber dans la plus belle des nostalgies, ce disque tombe à point nommé pour m’accompagner dans ces post-vacances d’extrême liberté. Compositeur discret mais exigeant, Kevin Galland  (Coilguns, Closet Disco Queen) évolue à la lisière des genres : folk, ambient, néo-classique, electronica minimaliste… Ses paysages sonores ne cherchent pas à captiver l’auditeur par la force, mais à l’attirer doucement, comme un courant d’air ouvre une porte entre deux mondes. On glisse lentement dans ces textures soyeuses, parfois à peine perceptibles. Le reste agit de lui-même. Les sensations, les vibrations, le corps en éveille, le cœur en alerte. Les notes tombent au compte-goutte, comme si elles pesaient trop...

La sélection du mois / juillet 2025

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En sélectionnant le meilleur des nouveautés du moment, je vous propose, tout au long du mois de juillet, une playlist 100 % découverte, composée de titres et de clips inédits à ne manquer sous aucun prétexte. Même à la plage, même en vacances !  avec  Feu! Chatterton, Nesles, Aude Fy, Soviet Suprem, Roseland, Olivier Rocabois, Ryder The Eagle, Panic Shack, Sébastien Delage, Abel Abélard, Daffo, The Sorcerers, Fabien Martin, The Big Idea, JUR, Elie Zoé, Philémon Cimon, MPL, Hélianthème, Les Trois Accords & Coeur de Pirate... ↓ Cliquez ↓ Soyez curieux ↓ Partagez ↓ Les Trois Accords & Coeur de Pirate - Toujours les vacances Hélianthème - Pique la baleine MPL - L'inverse du coup de foudre Philémon Cimon - Le monstre Elie Zoé - Shifting forms JUR - Forte The Big Idea - Tangerine's Tango Fabien Martin - Ça ne change rien The Sorcerers - Ancestral Machines Daffo - Habit Abel Abélard - Amours Farouches Sébastien Delage...

Le temps qui reste par la Chorale du collège Reverdy

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Une chanson grave, portée par des voix d’enfants. Le temps qui reste, repris à plusieurs, comme un chœur d’âmes mêlées — élèves, professeurs, personnels, direction… C'est un instant suspendu où le collège devient cœur battant (ce pourquoi il doit exister avant tout).  Chaque mot résonne autrement dans une bouche jeune : promesse, fragilité, tendresse partagée. C’est beau, c’est simple,  et ça serre un peu la gorge. Bravo et merci aux acteurs de ce beau moment ! www.facebook.com/lamusiquedemrleroy www.marcleroy.com

Orage - Premier pardon (2025)

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Voilà une belle surprise qui est venue atterrir dans ma boite aux lettres. J'avais écouté son premier EP en 2021 sans être pour autant embarqué mais Orage , le projet solo d'Alexandre Inglebert tenait une belle promesse que je gardais au coin de mes envies.  Quatre ans plus tard, la pochette de son nouvel EP m'interpelle puis je fais confiance les yeux fermés et les oreilles ouvertes à Chloé qui s'occupe de la promo. Je glisse le disque dans le lecteur. Après une première concluante, puis une deuxième écoute enthousiaste je trouve qu'il y a dans les chansons d’ Orage un souffle qui ne cherche pas l’esbroufe, mais l’éclair. La promesse est tenue et j'embarque désormais. Il y a un frisson discret derrière les mélodies, une tension retenue, quelque chose comme un silence que je n’ose plus garder en moi. Avec Premier Pardon , son nouvel EP, l'ancien guitare de Dimoné (entre autres) que j'ai déjà présenté sur le blog me tend une main ferme et fragile à la fo...

Yann Tiersen - La valse des monstres (1995)

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Je ne suis pas du genre à courir les soldes mais je ne suis jamais contre faire un petit tour chez les disquaires. J'ai trouvé La valse des monstres , à dix balles et je me suis dit que c'était valable pour compléter ma collection de vinyles. Ma rencontre avec ce disque qui fête cette année les trente ans de sa sortie ? Je ne me souviens pas de la première fois mais plutôt de la période. Je ne sais plus comment j'ai découvert Yann Tiersen mais je me souviens parfaitement de ces soirs un peu flous, la lumière tamisée d’un studio, et puis ce disque dans mes oreilles. Un manège fait de nouveaux horizons s'ouvrait en moi. Les notes, légères et tordues, comme des poupées de chiffon qui dansent sous la pluie, m’ont cueilli à l’endroit exact où la mémoire se confond avec le rêve. En cette période c'était le bordel dans ma vie, mais avec les musiques de La valse des monstres c'était un beau bordel tourbillonnant dans ma tête. Les monstres de Tiersen ressemblaient à me...

East 17 - Walthamstow (1993)

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J'assume totalement !  Voici une nouvelle preuve de mon éclectisme sans limite… Walthamstow , c'est le premier album du boys band anglais East 17 , et du haut de mes quatorze ans c'est une véritable bombe ! Sorti en 1992, cet album m’a conquis deux-trois ans plus tard avec son mélange à la croisée de la pop, du R&B, du hip-hop et de la dance sous l’ère post-New Jack Swing britannique. Aaaah oui ! C'était la fameuse époque des compilations Dance Machine... Sans explication, si ce n'est l'innocence de la jeunesse, j’ai été immergé par cette vague, cet effet de mode alors que je commençais à peine à me faire une collection de disques aux styles musicaux totalement différents et plutôt intéressant pour frimer. Bref, deux ans à subir la déferlante des Corona, de Ice MC, Dr Alban, Ace of Base, 2 Unlimited... Et plus de trente ans plus tard je n'oublie pas ces petits plaisirs.  Revenons à Walthamstow .  Dès les premières notes de House of Love , on est transpo...

La sélection du mois / Juin 2025

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En sélectionnant le meilleur des nouveautés du moment, je vous propose, tout au long du mois, une playlist 100 % découverte, composée de titres et de clips inédits à ne manquer sous aucun prétexte. avec Les hurlements d'Léo, Casagrande, Bertrand Belin, Heptanes Fraxion + Speed, Chasseur, Valentin Vander, Other Lives, The Twin Souls, Brieg Guerveno, Antes & Madzes, Edgär, Zel, Kae tempest, Bey, Folk Bitch Trio, Rosemarie, Temps Calme, Debout sur le Zinc, L'envoûtante, Be My Wife, Clara Néville, Delayan, Roma Luca, Matjé, Les 3 fromages... 25 - Les 3 fromages - Garde la pêche 24 - Matjé feat.invités - Mal à la mer / Clip de soutien à Sea Shepherd France 23 - Roma Luca - Comme un naufrage 22 - Delayan - Mats Wilander 21 - Clara Néville - Beaux Sauvages 20 - Be My Wife - Me Cuesta 19 - L'envoûtante - Bouche à oreille 18 - Debout sur le Zinc - Ferme les yeux 17 - Temps Calme - Trafic 16 - Rosemarie - Faire partie du monde 15 - F...

Boule vide son sac (2025)

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Quand il vide son sac en public, Boule ne publie pas juste un album live : il signe une lettre d’amour aux planches, au public, aux vingt années de carrière, d'émotions brutes et d’humour ravageur. Une déclaration musicale aux beaux mots et aux belles phrases avec une sincérité désarmante qu'on lui reconnait bien. Enregistré un soir d’octobre au Trianon Transatlantique de Sotteville-lès-Rouen devant une salle comble et un public conquis, ce disque n’a rien du concert figé sous cellophane. Ici, tout vit, tout tremble, tout respire. Les rires fusent, les silences planent, on sent les regards qui se croisent à travers les notes. La scène devient une cuisine où Boule nous prépare un festin d’histoires tendres et d’indignations bien servies, relevé de sa gouaille inimitable. Boulimie assurée ! On retrouve des morceaux phares et j'y redécouvre mes titres préférés comme Avion (en extrait ici-bas), l'affectueux L'ours polaire , C'est dommage , Atome par atome , Le mêm...

Jean-François Pauzé - Ballon-sonde

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Le dernier titre instrumental de l'album Pub Royal des Cowboys Fringants s’intitulait Les bonnes continuations . À l’époque, malgré l’immense tristesse, un souffle d’espoir nous maintenait encore debout, porté par ce morceau final au titre si évocateur. Il ouvrait, en silence, un champ de possibles à perte de vue. Depuis, la comédie musicale a rempli nos cœurs, surtout le mien se noyant dans un océan de larmes ( chroniquée ici ), Marie-Annick a sorti son troisième album ( chronique ici aussi ), et Jean-François se lance dans le grand bain. Après quelques stories intrigantes où on le voyait en studio sans plus d'indications, puis l’annonce d’une tournée déjà tant attendue avant même qu’on ne découvre son « nouvel » univers, voici qu’un premier titre s’invite enfin sur les plateformes. Pour notre plus grande joie. Oui, je parle au nom des fans des Cowboys Fringants et sans aucun doute aux futurs admirateurs du nouveau chanteur.  Avec le décalage horaire, j’ai dû patienter une nui...

Vincent Delerm - La fresque (2025)

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 La fresque, le nouvel album de Vincent Delerm , est autre chose dont j'ai du mal à saisir. Une galerie sonore où les souvenirs s'encadrent en chansons, où les voix sont des couleurs, les silences des ombres portées. Delerm signe ici une œuvre-monde, une tapisserie intime et collective, un roman-photo pour mes images (d’auditeur conquis), où chaque morceau est un livre à ouvrir, un recueil à écrire, une saison à vivre, un visage dans la foule du passé à revivre. Dès les premières notes du titre éponyme, quelque chose se met en marche ou plutôt, quelque chose se remet à battre. Vincent Delerm je l'aime de loin, je l'admire en secret, depuis la première heure mais je ne m’enthousiasme jamais quand il revient faire l'actualité. Je m'approche de lui timidement, en restant dans mon coin mais voilà qu’un orgue timide suivit de cette voix finalement familière me projette dans un appartement déconnecté du temps, une plage d'hiver en Normandie, un couloir d'hôte...

printemps 2025

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Dans le train, dans la rue, dans la forêt, dans mon bain, dans la télé, dans la radio, dans les chroniques du blog, dans mes écouteurs, dans ma tête, dans mon âme, mes coups de cœur de la saison. 01 - Bella Ciao - Pink Martini 02 - Dec'h - Quinquis 03 - The Piano & The Violin - Polo & Pan 04 - Joey - The Dead South 05 - Trop humain - Pandore 06 - Alegre Me Siento - Kicca, Oscar Marchioni 07 - Los Peces - Lhasa 08 - What's Up (cover 4 Non Blondes) - Jil is Lucky 09 - Putain putain (cover Arno) - Matmatah 10 - Believe (cover Cher) - Solaris Great Confusion 11 - Velvet Moon - No Money Kids 12 - La fin de l'hiver - Amoure & Mau 13 - Les écorchés - Lucienne Chéenne 14 - Love Is - Marianne Faithfull 15 - Soleil en vrai - Oscar les vacances & Lize 16 - A nos âmes - Chasseur 17 - Nani nani - Armand Amar & Kek Lang 18 - Voilà la mer - Lisa Portelli 19 - Fake It - Gordie Chambers & The Seagulls 20 - Where/When - Noonzy 21 - Medicine Woman - Robert Finley 22 - ...

Nesles - Barocco (2025)

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Avec Barocco , son nouvel album qui vient tout juste de sortir,  Nesles poursuit son p'tit chemin singulier dans la chanson française, à l’écart des modes en suivant les failles humaines. Un disque dense, vibrant, profondément incarné, qui impressionne par sa cohérence et sa puissance émotionnelle au sens poétique : orfèvre du mot et sculpteur de mélodies, il y poursuit sa quête de vérité artistique, loin des projecteurs, près du cœur. Depuis quelques années, Nesles bâtit une œuvre à part, entre rock lettré et chanson d’auteur, nourrie d’un folk vif et d’un regard acéré sur le monde. Si ses précédents albums laissaient déjà entrevoir une voix forte et sans fard, Barocco (à la pochette magnifique)   franchit un cap : celui de la maturité artistique, certes, mais surtout celui d’un dépouillement essentiel. Car sous ses atours parfois orchestraux, l’album est avant tout une exploration des zones grises de l’âme. Le titre, Barocco, doit faire référence à l’adjectif italien qui ...

The End of the World

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Chantée à l’origine en 1962 par Skeeter Davis dans une veine country-pop, la version de la chanteuse et actrice Julie London  l'année suivante, prend une tout autre saveur : celle d’un chagrin nocturne, usé par les années. On n’est plus dans l’abandon adolescent, mais dans le désenchantement adulte. Il n’y a pas de cri ici, juste la douleur nue, retenue.. " Why does the sun go on shining ? " demande-t-elle, comme si l’univers avait manqué un rendez-vous avec sa détresse. Et tout est là. Ce décalage absurde entre la vie qui continue, implacable, et le cœur qui s’est arrêté. Les mots sont simples, presque naïfs. La musique est si douce et la voix de Julie London, dans son velours mélancolique, transforme les notes en poison lent. Les années passent, la chanson traverse le temps avec cette grâce fanée propre aux chanteuses nées pour apporter de l’élégance à la vie et y insuffler un peu de douceur par leur charme. Je pense aussi à Patsy Cline, à Nancy Sinatra, à Tammy Wynett...

Lucienne Chéenne - Larmes au poing (2025)

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J'adore ce genre d'écriture à cœur ouvert, comme si chaque chanson saignait à travers un sourire. Larmes au poing est un album de combat, mais un combat à hauteur d’homme, celui qu’on mène contre la lâcheté, le cynisme, l’oubli. Dix chansons portées par une voix rugueuse, trempée dans la houille du quotidien, traversée de colères justes, d’espoirs cabossés et de tendresses à l’arrachée. Je dis peut-être des conneries, mais je trouve qu'il y a du Lavilliers là-dedans, dans la sincérité principalement, pour le côté animal sensible, il y a du Daguerre aussi, dans l'odeur rock qui flotte dans l'air, mais c'est surtout du Chéenne que je découvre à travers ce nouvel album (son deuxième) : un artiste debout qui ne courbe pas l’échine, même quand l’époque souffle comme une bourrique. Il chante les cœurs sensibles cachés sous des armures de fortune. "Les pieds dans la glaise, le verbe en cavale", peut-on penser. Sa poésie est populaire au sens noble. Musicalem...

Raffut - Nocturnàlia (2025)

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Voici quelques mélodies qui sentent bon le soleil et les endroits sans frontières. Dans Nocturnàlia il y a cette beauté des disques qui respirent comme des songes, tout à la fois bruyants et limpides, frénétiques et tendres, tordus comme une lucidité insaisissable. Dans ce deuxième album, le trio affine sa langue, un dialecte fait de post-punk tendu, de poésie urbaine et d’horizons élégants. La musique de Raffut est comme une symphonie onirique. Dès le premier titre Cançon , je plonge dans les souvenirs d'une frénésie sudiste faite de couleurs, de chaleur, d'odeurs de vie. Les Toulousains m'embarquent dans ma jeunesse perpignanaise là où j'ai appris que pour nourrir une vie faut pas oublier d'inclure les citoyens des autres ethnies et surtout leur culture. La musique de Raffut fait sens à ces valeurs entre scansion incantatoire et exutoire cathartique. La basse claque, la batterie cogne sec, la guitare strie l’air comme une lame de lumière. Je pense aux Fabulous Tro...

Solaris Great Confusion x Original Folks - Vol.1 (2025)

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En douze titres boisés et hantés, Stephan Nieser alias Great Solaris Confusion et Jacques Speyser du groupe Original Folks nous offrent un disque collaboratif hors du temps, suspendu entre la ballade poussiéreuse et l’élégie post-apocalyptique. Ici, le folk est un refuge tout comme un mirage mouvant. Guitares acoustiques en fil d'équilibre, voix rugueuse comme un sentier abandonné, textes lunaires où se croisent moulins en cendres, chiens sans collier et lignes haute tension. Loin du revival rétro ou des poses de songwriters urbains, ce Vol.1  trace une ligne fragile et sincère dans le sable du présent pour apaiser un peu mieux ce quotidien. C'est une parenthèse à s'offrir, pour s'allonger n'importe où et regarder les quelques nuages danser dans le ciel bleu du printemps. C'est aussi un disque pour les solitaires, les rêveurs à la dérive, et ceux qui dansent encore pour taire le monde, faire leur monde. Dès l'ouverture avec The Uncertainty Principle , je s...

Fraxion + Betsch - Hiatus indéfini (2025)

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Ce n'est pas forcément le printemps - quoique c'est vrai qu'il vaut mieux passer son temps dehors que devant le pc à écrire des chroniques sur un blog - mais quelque chose fait que je n'arrive plus à avoir envie de quoi que ce soit en ce moment. Un passage entre deux saisons à négocier probablement. J'attends, j'écoute mon corps, je reprends cœur. J'ai bien deux-trois albums dans la sacoche qui me plaisent beaucoup, faut juste retrouver la motivation qui traîne quelque part. Puis y a des invitations qui tombent du ciel sans prévenir. Ça à beau me gonfler, mais y a parfois des trucs incroyablement chouette sur Facebook : dernièrement, Bertrand Betsch poste une photo qui annonce la sortie d'un énième album. Habemus BBam ! Illico presto je sais quoi faire. Je sais l'importance d'abandonner ce que l'on fait pour consacrer son temps à une œuvre de Bertrand Betsch. Enfin moi je sais. La musique comme un besoin. Et puis il annonce que dans cet albu...

Quinquis - eor (2025)

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Au creux du silence que je m'impose souvent, des musiques s'incrustent et s'imposent d'elles-mêmes. Avec son nouvel album, Émilie Quinquis pose des mots rares, des sons fragiles, des notes sensibles. eor n’est pas un disque qui cherche à combler, mais à révéler quelque chose. Quelque chose à puiser au fond de soi, à chercher dans nos vies d'auditeurs, un peu rêveurs, un peu flâneurs. Il ne remplit pas l’espace sonore, non, il le respecte. Il l’écoute et le laisse respirer, pour qu'on respire à notre tour. Une ancre parfaite pour ne pas chavirer. Tout ici est affaire de vide et de plein, d’attente et de disparition. De simplicité et de grandeur. Le son s’élève lentement, comme une brume marine qui gagne la lande, puis s’évanouit aussitôt, laissant dans son sillage une empreinte, un frisson. La poésie est partout autour d' eor . C’est une poésie habitée, vivante, nourrie par le vent, la mémoire, la mer. Je pense à Ouessant forcément, à ses falaises noires, à...